En sortant du train, Mérida regarda tout autour d'elle. L'hypothèse que Harold était sagement dans le train, mais avait été coincé à l'intérieur d'un autre compartiment, restait possible. Bon, si c'était le cas, elle serait momentanément soulagée, même si Harold en payerait le prix cher. Il les avait tout de même abandonnés durant tout le trajet! Néanmoins, pas d'Harold en vue. Mérida soupira. Elle ne voulait pas avoir l'air trop inquiète devant les autres, mais les attaques de dragon perpétuelles dans le village de son ami l'inquiétaient un peu. Après tout, dans sa dernière lettre Harold avait semblé vague et imprécis. Et pour la première fois cette année depuis leur deuxième année, il avait même eu quelque chose qui l'avait empêché de se rendre à Pré-Au-Lard pour acheter son matériel. La lettre dans laquelle il lui avait annoncé ça avait semblé particulièrement inquiétante aux yeux de Mérida :
« Chère Mérida, »
Mérida soupira, Harold avait tendance à toujours commencer ses lettres de cette façon. Cela l'agaçait, puisqu'elle n'aimait pas particulièrement être appelée « chère ». Pour elle, cela sonnait trop « Madame ». Assise sur le comptoir de la cuisine, elle croqua dans une pomme avant de continuer sa lecture :
« J'espère que tu vas bien. De mon côté, on a eu plusieurs attaques de dragons cet été. Ils ont incendié une partie du village, alors j'aide Gueulfort à reconstruire les maisons. Heureusement que j'ai le droit de me servir de ma baguette chez moi, je n'ose imaginer si on avait subi cette attaque en Grande-Bretagne combien cela aurait été compliqué de tout soulever et tout réparé à la main. Gueulfort m'a même dit qu'il était impressionné par mes Wingardium Leviosa ! On remercie l'effort de Raiponce de m'avoir fait pratiquer et pratiquer à le faire en première année pour les examens ! Mais bon, j'imagine qu'il me dit juste ça, car lui-même n'a jamais réussi à faire sortir quoique ce soit d'une baguette magique...
Bref, tout ça pour dire que je ne pourrai malheureusement pas être là à Pré-Au-Lard après-demain, donc demain pour toi, le temps que tu reçoives la lettre. Hier soir, j'ai eu quelques complications. Je t'expliquerai quand on va se voir, de toute façon.
Amitié,
Harold »
Quelques complications. Mérida n'aimait pas le ton de cette lettre. Harold ne disait jamais « quelques complications ». Il racontait ce qui se passait et voilà.
« Hey! Mérida! »
« 'passée un bel été? »
Pendant que Jack voulait jouer les chevaliers galants et porter sa valise ainsi que celle de Raiponce, ce qui les faisait trainer de la patte, Mérida était allée déposer sa valise avec les autres, perdue dans ses songes en repensant à la fameuse lettre. Elle n'avait d'ailleurs pas osé révéler le contenu de la lettre à Jack devant Raiponce. Elle avait bien vu comment Raiponce s'inquiétait constamment pour Harold et les dragons. Alors qu'elle se retournait pour rejoindre les carrioles, elle avait croisé Elizabeth et Olive, deux de ses camarades de chambre.
« Ouais, c'était super. Vous? »
« Oh, ça pouvait aller. Nous avons dû encore reporter notre voyage à Paris. À cause de la guerre moldue. Tellement nuls, ces moldus. N'est-ce pas Élizabeth? »
« Ouais, hihi. »
Mérida serra les dents en se disant que découper en morceaux une de ses camarades de chambrée alors qu'elle n'était même pas arrivée à Poudlard lui vaudrait certainement une suspension et l'empêcherait de revoir Harold. En même temps, elle les trouvait absolument stupides et irrespectueuses. Paris était aux mains de l'Allemagne depuis deux ans maintenant. Il fallait vraiment être des sorcières ignorantes pour être aveugles sur ce fait. Mérida était persuadée que l'état des routes et des bâtiments suite aux derniers bombardements à Londres n'avaient suscité que du dégoût de la part des gryffondors. Elles avaient probablement jugé toute cette partie de la population en les traitant de nuls et en se croyant tellement supérieures. Elles n'éprouvaient pas de respect envers toutes les familles qui mourraient à cause des Allemands. Ça avait toujours été ainsi et si au moins elles avaient été les seules, Mérida aurait pu mettre ça sur le compte d'un dérèglement du cerveau applicable à deux seuls individus. Malheureusement, plusieurs sorciers au sang pur ou n'ayant pas de famille moldus proches, particulièrement des serpentards de son point de vu, pensaient comme elles et Mérida avait l'impression que ce sentiment et ce dégoût s'intensifiaient d'année en année. Grindelwald réussissait même à torturer les esprits si « purs » de la Grande-Bretagne et ça, même Dumbledore ne pouvait l'en empêcher.
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The big four - Le tournoi des 4 maisons
ФанфикÀ l'aube de leur quatrième année à Poudlard en 1942 le quatuor composé de Jack Overland, Harold Haddock, Mérida DunBrush et Raiponce Gothel s'apprête à vivre une année riche en émotions. Alors que chacun cherche une façon de s'accomplir comme indivi...