Chapitre 9 - Les sélections de Quidditch

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Les semaines qui suivirent semblèrent plutôt calmes pour Raiponce. Elle avait l'impression de naviguer entre les histoires de ses amis qui étaient tous très occupés. Jack ne s'était pas vraiment remis de sa chute, même après tout ce temps. Il avait de « bons » moments qui s'alternaient à des migraines épouvantables où ils devaient s'isoler dans un coin sombre et sans bruits. Raiponce avait appris à reconnaitre et prévoir ses crises. Jack avait un peu trop tendance à exagérer et faire croire à tout le monde qu'il allait bien quand en fait ce n'était pas le cas. Il n'était effectivement pas facile à convaincre d'arrêter. Alors elle avait fini par passer beaucoup de temps avec lui dehors sous un arbre qui donnait pas mal d'ombre. Dans ces temps-là, Jack se mettait un bandeau ou une veste sur les yeux, couchait sa tête sur les jambes de Raiponce et s'endormait rapidement. Raiponce en profitait pour lire, accotée sur l'arbre. Ce n'était pas particulièrement confortable, mais son ami était si mal en point, avec tous ses maux de tête, alors elle supportait son inconfort qui n'était jamais très long de toute façon. En fait, elle endurait aussi l'engourdissement dans ses jambes et les insectes qui montaient dans ses cheveux parce qu'elle se sentait coupable. Elle savait qu'elle avait le pouvoir, la capacité, de le guérir, mais le secret était toujours trop pesant pour elle. S'il avait été une question de vie ou de mort, elle n'aurait pas hésité. Lorsqu'elle avait vu Jack incapable de respirer en tombant dans le tunnel, elle s'était préparée à utiliser son don, mais il avait pris une bouffée d'air juste avant. Et puis, au final, elle aimait bien ces moments. C'était la première année qu'elle passait autant de temps, seule avec Jack, et même s'il dormait beaucoup, elle s'était rendu compte que son ami n'était pas seulement un garçon comique, un peu dragueur et qui passait son temps à chercher l'attention ou à provoquer Mérida pour les faire rire. Il avait toujours un sujet de conversation et avait une culture générale très fournie. Et puis, de toute façon, lorsqu'il dormait, Pascal, le caméléon de Raiponce, s'arrangeait toujours pour manger les différents insectes qui finissaient par peupler ses cheveux. Au final, elle en ressortait elle-même calme et paisible.

Un jour de mi-septembre, où une légère brise soufflait dans les branches du chêne au-dessus d'eux, elle s'était mise à passer doucement ses mains dans les cheveux du garçon. Cela faisait deux jours qu'il n'avait pas eu de migraine et ils pensaient tous que Jack s'était enfin remis. Il avait donc décidé d'aller s'entrainer au Quiddith étant donné que les sélections approchaient à grands pas. Voilà que le lendemain il subissait la pire migraine qu'il avait eue depuis le choc. Il avait refusé que Mérida et Harold le voient ainsi et il n'avait permis qu'à Raiponce de lui tenir compagnie et c'était probablement uniquement, car elle était la seule qui ne l'obligeait pas à chaque fois de se rendre à l'infirmerie. Après qu'il eut réussi à se calmer, il s'était endormi, comme presque tous les jours sous le chêne, la tête sur les cuisses de Raiponce, qui apportait maintenant une couverte comme oreiller. Raiponce observait les sourcils froncés de son ami et sentait pratiquement la douleur du terrible mal de crâne de Jack. Voyant qu'il n'y avait personne autour d'eux, elle avait défait sa tresse, déposé ses longs cheveux sur la tête de Jack et avait commencé à chanter.

« Fleur aux pétales d'or,

Répands ta magie*... »

Jack s'était agité et Raiponce n'avait pas osé continuer. Après plusieurs secondes au cours desquelles elle hésitait, Jack avait fini par dire :

« Continue, tu as une voix magnifique. »

Depuis, Raiponce n'avait plus tenté de le guérir, c'était trop risqué, et si l'on découvrait son secret ? Car Raiponce avait un secret, un secret bien dissimulé par elle et sa maman depuis sa tendre enfance. Ses cheveux rendaient le temps, guérissaient les blessures et allongeaient la vie. Mère Gothel avait fait énormément de recherches pour comprendre d'où son don venait, sans jamais réellement le découvrir. Ce qu'elle savait par contre, c'est qu'il s'agissait d'un don qu'on souhaiterait voler et étudier, car même chez les sorciers, ce n'était pas normal et la vie éternelle était très convoitée. Plus jeune, mère Gothel lui avait raconté que même des moldus s'en étaient pris à elle. Ses longs cheveux intriguaient et les non-sorciers étaient étrangement attirés par eux. C'était pour cela que Raiponce était restée enfermée dans sa tour toutes ces années. Partout dans le monde moldu on la persécuterait pour son don et même le monde sorcier restait très dangereux. Et la seule raison pour laquelle elle avait pu aller à Poudlard était parce qu'elle avait accepté de garder le secret. Et mère Gothel était une très grande sorcière. Un jour, elle lui avait dit qu'elle réussissait grâce à ses sorts et ses potions à deviner ce qui arrivait à Raiponce. Ce n'était que pour la protéger, garder son entourage à l'œil. Et tous les soirs, Raiponce et elle communiquaient grâce à un miroir magique qu'elle dissimulait sous son matelas. La jeune fille avait alors pu constater comment sa maman savait toujours pratiquement tout ce qui lui arrivait. Elle avait même réussi à savoir qu'elle était allée dans la forêt interdite ! Heureusement, mère Gothel ne l'avait pas trop grondé et elle s'était contentée de lui faire promettre de ne plus y retourner et en échange, elle ne les dénoncerait pas. Raiponce avait vraiment une très bonne mère. Elle savait qu'elle était plus inquiète que la moyenne des mères, mais vu toutes les personnes qui avaient tenté de s'emparer d'elle, petite, Raiponce ne pouvait que la pardonner. Alors, même si au fond de son cœur, elle faisait confiance à ses amis, elle préférait se taire pour pouvoir rester auprès d'eux, à Poudlard.

The big four - Le tournoi des 4 maisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant