Chapitre 7 - Bavardage en cours

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Tout en diluant son pus de bulbobulb, Jack tentait d'ignorer Mérida qui, excitée, n'arrêtait pas de parler de moins en moins discrètement, depuis qu'elle était arrivée en cours de botanique il y avait plusieurs dizaines de minutes. Le serpentard avait de plus en plus de difficulté à suivre les conversations de Mérida qui oscillaient entre le tournoi et l'arrivée rocambolesque d'Harold. Au moins, le dernier sujet avait fini par être clos par le simple fait qu'aucun des deux n'avait eu l'occasion de voir Harold ni le soir après le banquet, ni le matin même. Les serdaigles et les poufsouffles de quatrième année avaient la chance de n'avoir aucun cours le lundi matin et ni Mérida, ni Jack n'avaient pu obtenir de l'information quant au retard de leur ami.

« T'imagines comment on te verrait si tu gagnais le tournoi ! Tu serais le héros de ta maison et toute l'école serait ébahie par tes prouesses ! Ça ne te dirait pas toi, cette gloire ? Savoir que tout le monde t'estime parce que tu es le plus fort ? »

« Tu devrais diluer ton pus Meri. Madame Robinson va te le faire payer cher si tu n'as pas fini d'ici la fin de la période... »

« Oh, je n'ai pratiquement rien réussi à extraire. Il faisait bien trop noir dans la deuxième serre. Et puis, pourquoi elle nous demande déjà de faire un exercice aussi dangereux pour notre première journée d'école ! Ce n'est pas parce qu'elle est près de la tombe, cette vieille pie, qu'on doit nécessairement l'être nous aussi », ronchonna la rousse.

Jack se retourna, choqué, même s'il n'arrivait pas à être surpris tant que ça. Il connaissait la haine qu'entretenait Mérida à l'encontre de leur enseignante de botanique. Il secoua la tête et lui désigna la fiole dont il n'aurait pas besoin.

« C'est la première et dernière fois cette année », déclara-t-il en levant les yeux au ciel.

« Merci, merci, merci ! », s'exclama Mérida en mettant ses gants pour commencer à diluer son pus avec une éprouvette.

La jeune fille, au grand bonheur de Jack qui ne voulait pas se brûler avec cette substance ultra corrosive, se concentra en silence. Ce silence ne dura pas, néanmoins, assez longtemps. La rouquine tout en versant les gouttes de sa base, continua :

« Non, mais Jack, t'imagines comment ça serait génial... »

« N'oublie pas de mettre un peu de gouttes de testeur, sinon tu ne sauras pas quand arrêter de diluer », conseilla Jack, un peu découragé avant de continuer : « Et s'ils refont un tournoi quand on sera en septième année, pourquoi pas. »

Mérida, qui avait attrapé la fiole de testeur, cessa de travailler et le regarda avec de gros yeux. Heureusement que la serre était grande et que la professeure ne pouvait pas les voir de là où ils étaient.

« Pourquoi pas cette année ? Ce n'est pas parce qu'on est plus jeune qu'on est moins fort que les autres. »

« Justement, si », coupa Jack en arrêtant de verser des gouttes. Il était très près d'atteindre sa limite « Et de toute façon, à Serpentard on sait déjà que c'est Tom qui sera choisi. Le discours n'était même pas terminé que même les septièmes années s'étaient retournées vers lui pour l'acclamer. »

Jack avait conscience d'avoir été un peu sec dans ses propos, mais parfois ses camarades de maisons réussissaient à l'énerver. Même s'il ne l'avouait pas à Mérida, lui aussi aurait bien voulu pouvoir accéder à cette gloire. Il se voyait un jour être un puissant sorcier pour pouvoir sortir sa famille de la misère. La puissance et l'argent, ça allait de pair. Mais Jack était aussi réaliste. Il n'avait que très peu de chances contre des septièmes années et aucune chance contre son préfet. Et de toute façon, Slughorn adulait Tom, comme tout le monde le savait chez les serpentards.

The big four - Le tournoi des 4 maisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant