The big four - Le tournoi des 4 maisons

Chapitre 27 - Les confessions

Harold se réveilla, plutôt mal en point. Il avait une feuille qui était restée collée sur le côté de sa figure et il n'arriva même pas à être assez catastrophé qu'il aurait dû l'être lorsqu'il s'aperçut que son encrier s'était vidé sur son devoir, la raison même pourquoi il était resté aussi tard dans la bibliothèque. D'ailleurs, la bibliothèque était étrangement sombre. Apparemment, tout le monde était rentré se coucher et la bibliothécaire ne l'avait pas aperçu, puisqu'elle l'avait laissé tout seul là. Le dragonnier se frotta la mâchoire avant de ramasser ses affaires. Il n'osa pas jeter le devoir souillé, comme s'il espérait que le lendemain matin il se réveillerait avec une copie intacte. Il avait déjà pris suffisamment de retard dans ses travaux entre les recherches pour Mérida et les recherches pour rééduquer la dragonne. Cette-dernière, d'ailleurs, semblait en une plus grande forme qu'avant. Harold avait remarqué que la peau sur ses ailes avait commencé à repousser et qu'il n'y avait plus de trace d'infection. Même si elle n'était pas aussi sympathique que Krokmou, elle semblait faire confiance à Harold et Firenze lorsqu'ils la soignaient. Elle n'avait essayé qu'à quelques reprises de les croquer.

Étourdi par la fatigue, il trébucha plusieurs fois contre des embuches invisibles sur le tapis. Le plus silencieusement possible, il marcha en baillant dans le couloir de la bibliothèque afin de regagner l'escalier qui le mènerait à son dortoir. Il espérait seulement ne pas être vu. Il n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il était, mais vu le calme dans le château, il était possible que le couvre-feu soit passé et que la bibliothécaire l'ait oublié.

Soudain, au détour d'un couloir, il entendit un sanglot étouffé. Les sens d'Harold s'alertèrent et il suivit la provenance du bruit. Il regarda par la fenêtre de la salle de classe et vit de longs cheveux blonds s'emmêlées autour des tables. Raiponce ? N'hésitant plus, Harold poussa la porte et surpris son amie recroquevillée sur elle-même au fond de la classe qui pleurait.

« Raiponce ? » demanda-t-il, de moins en moins certain qu'il faisait là la bonne chose, puisque visiblement l'aigle voulait être seule.

La blonde se retourna en sursautant violemment, comme prise sur le fait. Harold observa ce bout de femme normalement si joyeuse et rayonnante complètement anéantie. Elle avait l'air de se sentir coupable et se forçait pour avoir un petit sourire au visage qui ressemblait davantage à une grimace.

« Qu'est-ce qui se passe, Raip' ? » demanda-t-il.

Raiponce détourna la tête, elle sembla vouloir dire quelque chose, mais un sanglot lui verrouilla la gorge et Harold n'eut d'autre choix de s'avancer, s'asseoir à ses côtés pour la prendre dans ses bras. À cette heure-ci, il ne trouverait ni Mérida, ni Jack pour l'aider à réparer ce petit oiseau blessé. La bleu et bronze pleura un bon moment contre le torse d'Harold. Elle le serrait dans ses bras, ayant visiblement besoin de soutien. Il n'avait pas la moindre idée pourquoi Raiponce pouvait être aussi triste. Il ne voyait absolument pas ce qui avait pu se passer. Au souper, lorsqu'ils s'étaient revu les quatre ensemble, elle lui avait semblé rayonnante. Ils avaient tous les trois, d'ailleurs, été assez soulagé de la voir ainsi. En effet, depuis l'altercation avec Avery et Mulciber, puis l'épouvantard, elle avait été stressée et distante. Dans les deux derniers jours, elle s'était reprise en main et son sourire lui était revenu. Harold avait cru qu'elle avait réussi à passer à autre chose.

Ce soir-là, elle était allée à la bibliothèque avec lui, puis elle avait prétexté aller dans sa salle commune. Jack avait eu un entrainement de Quidditch qui durait toujours jusqu'au couvre-feu, alors cela ne pouvait pas venir de lui. Et il savait que Mérida avait une fête dans la salle commune des Gryffondors, ce soir-là. Oui, un jour de semaine. Les autres maisons n'essayaient plus de comprendre les Gryffondors qui arrivaient parfois si crevés en cours qu'ils peinaient à suivre. Ce qui était étonnant, c'est que leur moyenne était plus haute que celle des Poufsouffles depuis deux ans. La façon qu'ils arrivaient à cet exploit ? Seul Odin pouvait le savoir. Alors visiblement, Raiponce n'avait pas pu se disputer avec ni l'un ni l'autre. De toute façon, cela aurait beaucoup surpris Harold que l'un comme l'autre la mette dans un état pareil. Qui avait pu la blesser ainsi ?