Oreille-d'ours |Kenhina|

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Le thème de cet os est : oreille-d'ours.

Oreille-d'ours : nom féminin.
Appellation usuelle d'une primevère, plante herbacée à fleur aux couleurs vives.

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Kenma et Hinata flânent dans les champs

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Kenma et Hinata flânent dans les champs. Ils profitent de la douce lumière du soleil et de la légère brise qui fait onduler leurs cheveux pour faire la sieste, allongés dans l'herbe verte.

Le collège a fini tôt, il n'avaient pas envie de rentrer tout de suite chez eux. Hinata voulait profiter du beau temps, et Kenma avait tout simplement la flemme de bouger. Alors ils se sont installés dans le champ de fleurs sauvages non loin de leur établissement, à l'abri des regards indiscrets, loin de la pollution de la ville et du bruit désagréable des voitures.

— Oh, Kenma, tu sais ce que c'est, cette fleur ?!

Kenma fait la grimace, et il ouvre difficilement les yeux. Il était sur le point de s'endormir. Le sol n'est pas si confortable, mais le parfum des fleurs et les rayons du soleil sont si agréables qu'il aurait même pu trouver le sommeil allongé sur un rocher. Il avait espéré pouvoir dormir un peu pour récupérer des cours qui l'ont vidé de son énergie.

Il aurait dû se douter qu'avec Hinata à ses côtés, essayer de se reposer serait vain. Il sont meilleurs amis depuis l'enfance, et du plus loin qu'ils se souvienne, Hinata a toujours été une pile électrique impossible à fatiguer. Parfois, il se souvient de ses années en maternelle avec lui, et le sourire aux lèvres, il se rappelle de la tête que tirait leur enseignante chaque fois qu'elle retrouvait Hinata à courir partout pendant le temps de sieste.

À côté de lui, Kenma était choyé de ses institutrices. Il n'avait même pas besoin d'un tapis en mousse verte où s'allonger pour s'endormir. Que ce soit dans la cour de récré ou assis dans un coin de la classe, Kenma était tellement flemmard que n'importe quel endroit faisait l'affaire pour piquer un roupillon.

— Non, Shôyô, je n'en sais rien.

Il hésite à rajouter qu'il s'en fiche pas mal, du nom que peut bien porter cette fleur insignifiante, mais il se retient de peur de le vexer.

— C'est une gueule-de-loup ! Je me demande pourquoi on a donné un nom aussi menaçant à une fleur aussi jolie et pétillante.

Kenma hausse les épaules et clôt de nouveau ses paupières.

La mère d'Hinata est fleuriste, alors il n'est plus étonné lorsqu'il le voit s'extasier devant une fleur qui sort un peu de l'ordinaire et qu'il lui apprend son nom sorti de nulle part. Kenma s'en moque pas mal, des plantes qui les entourent, de la nature en générale, mais il aime bien voir ces étoiles qui allument le regard de son ami lorsqu'il découvre une nouvelle espèce.

— Et ça, c'est un myosotis ! Et tu sais quel autre nom on lui donne ? J'ai trouvé ça trop mignon quand ma mère me l'a appris !

Les bras derrière la tête en guise d'oreiller, Kenma comprend qu'Hinata ne le laissera pas faire la sieste dont il rêve depuis le cours d'anglais de ce matin. Leur prof leur parlait des indiens d'Amérique, et il n'en fallait pas plus à Kenma pour avoir envie de piquer un somme sur son pupitre.

En poussant un soupir intérieur, Kenma finit par se relever pour s'asseoir en tailleur.

— Comment elle s'appelle ?

Entre son pouce et son index, Hinata tient une petite fleur aussi légère et fragile que les ailes d'une coccinelle. Si cette fleur avait une personnalité, elle serait sans doute timide et réservée.

— On l'appelle oreille-de-souris. Je trouve que ce surnom lui va bien. Elle est toute discrète, parfaite pour espionner les conversations feutrées des insectes des alentours.

Encore une fois, Kenma hausse les épaules. En temps normal, écouter les gens bavarder pendant qu'il essaye de dormir l'ennuie, mais Hinata est une exception. Sa voix le berce et son regard joyeux lui réchauffe le cœur de la même manière que les rayons du soleil lui réchauffe la peau.

Sa façon de parler lui fait penser aux conteurs de leur enfance qui leur racontait des histoires d'un ton chaleureux. Kenma se laissait emporter par leurs récits féeriques qui le conduisaient au pays des rêves. Au rythme de la lecture, Kenma sommeillait avec un sourire béat sur les lèvres, rêvant de princesses et de chevaliers, de dragons et de gnomes.

Hinata lui évoque la même sensation. Il a envie de l'écouter, il boit ses paroles comme de l'eau claire, et il n'a qu'une envie, celle de s'envoler dans le monde des songes et de se laisser bercer par les explications sirupeuses de son ami sur les fleurs sauvages et leurs pétales multicolores.

— Ah, et celle-là, c'est une oreille-d'ours ! s'exclame Hinata en se penchant à côté de Kenma pour attraper une tige derrière lui.

Il pince entre ses doigts une jolie fleur aux pétales ronds comme des soucoupes et aux couleurs chaudes comme un ciel de crépuscule. Kenma ne sait pas si c'est la cause de ce nom, mais il trouve que ses pétales ont la même forme que les oreilles des oursons en peluche.

— Elle s'appelle également primevère ou auricule, mais je trouve qu'oreille-d'ours, c'est quand même bien plus mélodieux.

Sans un mot, Kenma ôte délicatement la fleur des mains d'Hinata. Il la tourne entre ses doigts, il détaille avec attention chaque touche de couleur, chaque pli, chaque ondulation. Un doux sourire vient étirer les lèvres d'Hinata, qui observe Kenma avec la même attention dont celui-ci fait preuve auprès de la primevère.

— Elle te ressemble.

Hinata penche la tête sur le côté.

— Tu trouves ?

Kenma hoche la tête. Ses pétales sont aussi doux que son sourire et ses couleurs aussi rayonnantes que sa personnalité. Cette fleur est la représentation même de la joie de vivre et de l'optimiste, tout comme Hinata est l'incarnation de l'allégresse et de la vivacité. Si cette fleur était humaine, elle serait lui.

Le vent souffle un peu plus fort, et les cheveux en pétard d'Hinata virevoltent dans tous les sens. Kenma tend sa main vers son visage, et Hinata ferme ses yeux, le rouge aux joues. Il sent une légère caresse se glisser entre son oreille et ses mèches, et lorsqu'il rouvre les paupières, Kenma lui sourit doucement.

— Elle te va bien.

À ces mots, Hinata comprend sa démarche, et porte la main là où il a senti le contact de Kenma quelques secondes plus tôt. Du bout des doigts, il tatillonne les pétales de la fleur que Kenma avait encore en possession quelques temps plus tôt.

Hinata ne sait pas trop quoi dire, il bégaye, et ses joues qui se confondent avec les couleurs vives de la primevère dans ses cheveux témoignent de sa gêne. Kenma se rallonge et ferme les yeux, et son sourire n'a pas quitté son visage.

Embarrasser Hinata, c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour le calmer et avoir une chance de trouver le sommeil avant qu'il ne s'extasie à nouveau et ne se mette à déblatérer à tout va. Parce que lorsque le rouge gagne les joues d'Hinata, il sent son cœur battre si fort dans sa poitrine qu'il a l'impression que Kenma pourrait l'entendre si seulement il osait entrouvrir les lèvres. Alors il préfère garder la bouche close, le temps que son cœur fasse un peu moins de bruit.

Des cœurs en apesanteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant