Pâle

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Les pas d'Hana résonnaient de nouveau contre les murs des couloirs du lycée pour la première fois depuis deux semaines. Elle était anxieuse à l'idée de retrouver ses camarades et plus particulièrement Edelia qu'elle avait lâchement abandonné sans donner un quelconque signe de vie, ignorant ses nombreux messages et appels. La brune observa le ciel à travers les grandes fenêtres, il était dégagé ce qui annonçait un lundi des plus ensoleillé. Son humeur elle, n'était pas autant au beau fixe. En effet, la plaie au niveau de son cœur était encore béante et ne semblait pas avoir l'intention de se refermer de sitôt. Elle allait devoir apprendre à vivre avec ; le temps guérit tous les maux, disait-on.

Lorsqu'elle arriva devant la porte de sa classe, elle prit une grande inspiration pour se donner du courage et entra. Immédiatement, tous les regards convergèrent vers sa personne. Elle connaissait très peu de monde parmi ses camarades et pourtant il lui sembla que tous la connaissaient. Cette impression se confirma quand elle s'aperçut que plusieurs d'entre eux lui adressaient des sourires compatissants. Mais qu'est-ce qui leur prenait enfin ?

Soudain, une tornade de boucles noires obstrua son champ de vision et Hana se retrouva plaquée contre la porte tandis qu'elle prenait conscience qu'une jeune fille était pendue à son cou. C'était Edelia.

- Hana, Hana... Tu m'as tellement manqué cariño. Mme Hasegawa nous a dit pour ta sœur, toutes mes condoléances...

Malgré qu'elle fût encore sonnée, la brune eut un mouvement de recul. La professeure principale avait donc mit au courant l'ensemble de la classe du décès de Misae. Cela expliquait tous ses regards empathiques. Un frisson de gêne lui remonta le long de la colonne vertébrale.

- Me- merci Edelia. Finit-elle par chuchoter en lui rendant timidement son étreinte.

L'énergie que la jeune Mexicaine dégageait lui avait manqué, beaucoup plus qu'elle ne se l'était imaginé. Le professeur entra dans la salle et chacun s'installa à son pupitre.

Les deux heures de cours suivants furent une torture pour Hana. Déjà, elle se rendait compte de l'écart du niveau qui avait eu le temps de se creuser entre ses camarades et elle. La brune avait du pain sur la planche si elle voulait les rattraper et ne pas foirer son premier trimestre. Ensuite, elle comprit très vite que l'attitude étrange des élèves était en fait due à une sorte de pitié qu'ils ressentaient à son égard. À cette constatation, sa gêne ne fit qu'évoluer de manière croissante. S'il y avait une chose que la boxeuse détestait, c'était qu'on ait pitié d'elle, qu'on la prenne pour une personne faible. Alors, elle commença à adopter une nouvelle attitude, dès qu'elle croisait le regard désolé d'un de ses camarades, elle lui adressait en retour un grand sourire qui les perturbait à tous les coups.

Néanmoins, au fond d'elle, le trouble persistait et le manque de nicotine se fit rapidement sentir. Sans prendre conscience de ses gestes, Hana commença à rouler en forme de cigarette un bout de papier qui traînait là. Lorsqu'elle réalisa ce qu'elle était en train de faire, un soupir las s'échappa de ses lèvres, ne manquant pas d'attirer l'intention de quelques curieux.

La cloche libératrice sonna enfin la pause de dix-heures. Après un bref signe de la main en direction d'Edelia, Hana se précipita vers les escaliers pour rejoindre la sortie du bâtiment. Elle traversa à grandes enjambées la cours de récréation et bouscula dans sa précipitation un garçon qui se tenait sur son chemin. Sans même se retourner, elle allait continuer d'avancer lorsqu'une voix familière l'interrompit :

- Drôle de manière de saluer son senpai, Hana.

La jeune fille se figea sur place, honteuse de ne pas avoir reconnu Osamu avant de lui foncer dedans. Elle afficha le plus beau sourire qu'elle avait en réserve et lui fit face. Il semblait surpris de la voir mais aussi soulagé en quelque sorte.

SMOKERS ~Suna Rintarou X OC~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant