SMOKERS ~Suna Rintarou X OC~

Prestesse

Hana arriva finalement au niveau de la petite marche où Suna l'attendait déjà. Lorsqu'elle fut près de lui, le brun la dévisagea quelques secondes.

- T'as pas l'air en forme Murata. Déclara-t-il avec un sourire en coin.

- Et toi t'as l'air un peu trop de bonne humeur. Je suppose que ça a à voir avec les nouvelles rumeurs du lycée.

Suna ne répondit rien. Il inspira une bouffée de fumée et observa Hana s'installer à côté de lui, un air ronchon au visage. Il s'amusait toujours de la voir irritée, surtout quand il s'avait qu'il était la cause de cet agacement en personne.

- Je vois pas en quoi elles peuvent te réjouir. Commenta-t-elle en allumant l'extrémité de sa cigarette.

- On va dire que c'est parce que j'ai le beau rôle dans cette histoire.

Hana le regarda à son tour, sans comprendre où il voulait en venir.

- « Suna Rintarou a fait craqué la jolie fille du plus célèbre boxeur japonais », c'est stylé. Compléta-t-il.

Les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent de surprise. Premièrement, elle comprenait enfin pourquoi cette rumeur faisait autant plaisir aux oreilles du garçon. Et deuxièmement, il l'avait complimenté. Même si l'éloge n'avait été là que pour rendre la phrase de Suna plus impressionnante, Hana n'en resta pas moins flattée.

Le brun intercepta le léger sourire qui s'était formé sur les lèvres de la lycéenne. Il la trouvait sincèrement jolie, mais ne s'imaginait pas le lui dire sans moyen détourné pour l'instant.

- Tu es irrattrapable Suna-senpai, finit-elle par déclarer en secouant la tête de droite à gauche.

De son côté la rumeur donnait d'elle une image bien moins glorieuse : Hana Murata, la (jolie) fille du plus célèbre boxeur japonais, tombe amoureuse du plus gros coureur de jupon du lycée.

Soudain, elle se retourna vers son voisin. À bien y réfléchir, elle n'avait jamais eu la preuve qu'il était le libertin que tout le monde décrivait. De ce qu'elle avait vu, il était surtout victime de son succès et ne faisait que rejeter les filles un peu trop collantes. L'idée germa dans l'esprit d'Hana qu'il n'était en fait pas si pervertit qu'il ne le laissait entendre.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- Pourquoi les autres disent tous que t'es un « charo » ? Demanda-t-elle sans réfléchir, ni détourner le regard.

Dès qu'elle eut prononcé ces mots Hana se mordit l'intérieur de la joue. Foutue curiosité, pensa-t-elle.

Quant à Suna, il fut surpris par la spontanéité de la brune mais se maîtrisa pour ne rien laisser paraître.

- Peut-être parce que je le suis. Répondit-il simplement en regardant au loin.

- Je te crois pas, répliqua-t-elle du tac au tac.

- Et qu'est ce qui te fait dire ça ?

- Je sais pas, je ne t'ai jamais vu réellement entreprenant avec une fille.

- C'est parce qu'elles se jettent toutes à mes pieds sans que je n'aie à lever le petit doigt. Dit-il avec sarcasme.

Hana sentit une pointe d'amertume dans cette réplique qui se voulait pourtant vantarde. Elle eut ainsi la confirmation de sa pensée ; il était la proie des filles faciles et non le chasseur, comme beaucoup pouvait le penser.