18 juin 2010

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Bonne lecture !

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Quand Killian posa son carton rempli de babioles sur la table de son nouveau salon, Blaize arriva immédiatement derrière lui, les bras pleins. Il poussa presque Killian de son passage d'un coup de pied dans le mollet, et déchargea ce qu'il portait aux pieds d'Octavius.

— Blaize, chéri. T'as bien failli abîmer mes chaussures, là.

— T'aurais pu mettre ça par terre de l'autre côté, continua Mika, assise à côté de lui.

L'une était sur son téléphone portable, une sucette à la fraise entre les lèvres, pendant que l'autre jouait à un jeu sur la console portable qui venait de sortir. Parfois, l'argent semblait naître directement dans les poches de ses jeans hors de prix.

Les sourcils froncés et le front plein de sueur, Killian leur lança un regard irrité.

— Je vous signale que je vous ai invité pour m'aider avec mon déménagement, pas pour tester le confort de mon nouveau canapé.

Dans une semaine et deux jours, Killian devait commencer son nouveau boulot. Il l'avait trouvé après des mois de recherche, pour être enfin accepter dans le master qu'il avait choisi. Malheureusement, le lieu n'avait pas vraiment été à côté, ainsi il avait dû rendre son ancien appartement avant de se mettre à la recherche d'un nouveau.

Mais bon, les études supérieurs ne lui laissaient en général pas le choix : un boulot, des stages, et quelques cours dans la semaine. Oh, et un bon gros dossier de plusieurs centaine de pages pour conclure l'année.

— Mais il fait trop chaud, se plaignit Mika. On peut pas faire ça demain ?

Depuis la chaise sur laquelle Blaize venait de s'effondrer, il lui lança la première chose sur laquelle il mit la main, à savoir une peluche qui dépassait d'un sac en plastique. Elle manqua de faire tomber son téléphone et lui lança un regard noir.

— C'est aujourd'hui que j'ai loué le camion, alors bougez-vous le cul. Vous savez comment c'est cher.

Octavius releva vaguement la tête de sa console, avant de reprendre sa partie. L'air chaud et étouffant de l'extérieur entrait par la fenêtre ouverte, en même temps qu'une brise qui poussa Killian à s'asseoir sur une chaise, en face de Blaize.

— Il est sympa ton appart', dit ce dernier.

Il revenait tout juste de chez le coiffeur, et laissait planer dernière lui une odeur agréable de shampoing. Son visage négligemment posé dans le creux de sa paume, il balaya la pièce principale du regard.

— C'est un peu petit, m'enfin. C'est pas non plus un trou à rat. Tes goûts s'arrangent avec le temps.

Killian haussa un sourcil, puis leva les yeux au ciel.

— Excusez-moi, monsieur. J'ai pas la chance d'être aussi pété de thunes que toi.

— Je te paierais une glace quand on aura terminé, si tu veux.

— Ta gentillesse cache un truc. T'es sur le point de me la faire à l'envers ?

Mika ricana. Elle était bien placée pour savoir que Blaize De Luca n'était pas sympa sans raison.

— Pourquoi tu penses ça ?

Il battit innocemment des cils, et Octavius râla en refermant son console. Il grogna un « j'ai perdu » avant de regarder les cartons.

— Vous avez monté que ça ?

— T'es censé nous aider, enfoiré. Pourquoi j'ai pas demandé à Will', plutôt ?

— Parce qu'il travaille, et que je suis ton meilleur ami.

— T'es aussi un gros feignant.

Mais dans le fond, Octavius avait raison : il faisait presque trente-six degrés à l'extérieur, et son appartement se trouvait au deuxième étage d'un bâtiment assez mal isolé. Blaize l'avait un peu aidé, pourtant cela ne changeait presque rien au fait qu'ils n'avaient pour l'instant monté que trois cartons sur dix.

— Allez les gars, aidez-moi, supplia-t-il en essuyant son front. Je vais pas y arriver tout seul, et faut que je rende le camion avant 17H.

Sa demande provoqua un petit blanc dans la pièce, et Octavius et Mika échangèrent un regard. Cette dernière soupira.

— Bon. J'imagine que si on s'y met tous, on peut y arriver avant de se liquéfier sur place.

— Et que si on fait du bon boulot, continua Octavius, Blaize nous paiera tous une glace.

Le concerné soupira exagérément, puis haussa les épaules.

— Si c'est ce que veut la plèbe.

Il leur fallut dix nouvelles minutes pour finalement se lever et sortir de l'appartement. Dans les escaliers, alors que Mika et Octavius dévalaient les marches un peu devant, Blaize se pencha discrètement vers Killian.

Sa bouche effleura son oreille.

— Au fait : j'ai sûrement pété un de tes trucs dans le carton. Une glace et on est quitte ?

— Enfoiré, c'était pour ça...

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Un jour à la foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant