Bonne lecture !
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Quand Killian était passé devant la grande porte-fenêtre de sa chambre d'hôtel, il s'était immédiatement arrêté en remarquant le soleil qui disparaissait au fond du ciel. Au delà la mer, dans une jolie couleur orangée, il avait mis presque une minute à disparaître, et Killian était resté là.
Le balcon était beau, au troisième étage d'un grand hôtel de luxe dans lequel Blaize leur avait réservé une suite. Il était arrivé un beau jour à l'appartement de Killian, et lui avait demandé les dates de ses prochaines vacances.
L'air de rien, comme s'ils ne passaient pas leur temps l'un chez l'autre, comme si depuis quelques mois ils n'avaient pas oublié comment être seuls. Comme si le simple fait de passer une nuit en solitaire le rendait à présent triste comme un enfant.
Killian avait répondu, puis avait trouvé deux semaines plus tard deux tickets d'avion dans une enveloppe sans timbre. Blaize avait prétexté un cadeau d'anniversaire manqué, et Killian lui avait dit qu'on offrait pas des cadeaux de ce prix-là (et que de toute façon, Blaize ne manquait jamais son anniversaire).
« J'ai besoin de décompresser, alors viens avec moi. Fais comme si tu me faisais une faveur, ok ? »
Et Killian n'avait rien pu répondre d'autre que « d'accord ».
A présent, il repartait dans deux jours, et Killian avait appris. Appris à quel point il pouvait bronzer, à quel point Blaize pouvait être grognon avec des coups de soleil, à quel point la nourriture d'un hôtel était bonne, à quel point l'eau d'une piscine pouvait être chaude, à quel point dormir à côté de quelqu'un lui était devenu naturel.
Derrière lui, la porte de la salle de bain s'ouvrit, laissant planer une odeur de shampoing dans la pièce. Killian ne se retourna pas. Ses yeux fixèrent le soleil jusqu'à ce qu'il disparaisse vraiment. La température était toujours aussi chaude, autant que l'air moite qui lui collait à la peau. Il pouvait encore sentit l'odeur de la mer et du sable.
— Ça te dit qu'on aille se promener sur la plage ? demanda-t-il.
Il n'entendit pas de réponse : seulement les pas de Blaize qui se rapprochaient.
— J'ai l'impression que y'a personne. Je sais que tu viens de prendre ta douche, mais peut-être qu'on peut se baigner encore un peu, la mer était super chaude cet après-midi et...
— Killian.
Sa voix le poussa à se retourner presque immédiatement. Il ne sut trop pourquoi, son cœur battit un peu plus fort devant ce ton sérieux, et tandis qu'il se détournait du paysage pour regarder Blaize, ses yeux se posèrent sur son visage. Sur cet air, cette expression qu'il n'affichait presque jamais.
Killian eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui demander un petit quoi ? étonné, que des mains se posaient sur ses joues. Avec une douceur qui le figea tout entier.
Au final, sa question s'évapora dans l'air, et des lèvres se posèrent délicatement sur les siennes, comme pour lui laisser le temps de se reculer. Le silence l'enveloppa, Killian garda les yeux grands ouverts, sentit la chaleur et le goût et la sensation sur ses lèvres.
Puis il fit un pas en arrière, et Blaize ne fit rien pour l'en empêcher. Ses mains retombèrent, et il afficha un air peiné devant l'expression figée de Killian.
— J'imagine... que j'ai ma réponse ?
— Blaize, je...
— Ne dis rien. Tais-toi, d'accord ? Je vais aller faire un tour, et on pourra faire comme s'il ne s'était rien passé.
L'esprit de Killian, vide et blanc, ne put rien trouver à répondre. Il se contenta de le fixer alors qu'il partait s'enfermer dans la salle de bain pour s'habiller. Quand il ressortit, à peine quelques secondes plus tard, Blaize ne le regarda même pas et referma doucement la porte de la chambre.
Derrière Killian, le ciel resta encore un peu d'une belle couleur orange, avant de s'assombrir pour la nuit.
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Un jour à la fois
Romance| Boy's love | Histoire terminée | Blaize et Killian se rencontrent un soir, et ce qui devait être une aventure sans lendemain devient l'amitié d'une vie. Les années passent, les liens se créent, se renforcent, se cassent et se brisent. Faut-il r...