Chapitre 55 : Le bilan

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PDV ANNA :

Malgré la nuit, je continue de marcher. J'enchaine les kilomètres. Je dépasse plusieurs groupes de rôdeurs, parfois je m'arrête afin de les observer quelques instants.

Je me plante devant eux et j'imagine à quoi ressemblait leurs vies avant tout ça. Est ce que cet homme était marié ? Est ce que cette femme avait des enfants ? Est ce que celle-ci qui semblait jeune avait eut le temps d'avoir une adolescence heureuse ?

Je sais que ça n'arrangeait rien à la culpabilité que je ressentais, mais j'avais pas envie de me sentir mieux, non, bien au contraire.

J'avais besoin de me sentir mal.

J'avais besoin de me sentir au plus bas.

Je voulais avoir mal autant qu'à tout ceux qui étaient morts par ma faute.

Si mes parents étaient encore de ce monde, ils auraient grand honte de moi. Moi qui pensait avoir toujours tout réussit dans ma vie, au final je me rends compte que je m'étais mentis à moi-même et pire encore, j'avais trompé tout le monde.

J'en voulais énormément à Ben de sa trahison mais finalement, je ne valais pas mieux que lui si ce n'était pire ...

Le désespoir m'envahit et guide mes pas. J'avance malgré les larmes qui dévalent mes joues. Je voudrais hurler ma rage mais rien ne sort. Je préfère la garder à l'intérieur car elle est nettement plus douloureuse et c'est tout ce que je mérite, la souffrance ...

Je finis ma nuit au pied d'un arbre. J'aurais tout donné pour une bouteille d'alcool afin de me saouler jusqu'à ne plus me souvenir. Mais comment oublier tout ça ? Même l'alcool ne pouvait rien pour moi.

Malgré tout, je désirais plus que tout oublier. Ma soeur, mes parents, Ben, eux ... Cette fin du monde désastreuse, tout ...

Je passe ma nuit à me remémorer de vieux souvenirs. C'était comme si je tirais un trait définitif sur mon ancienne vie. Faut dire que depuis le début je n'avais pas vraiment eut le temps de faire mon deuil. Je ne faisais que courir et enchainer les groupes jusqu'à ce que je finisse seule.

Je devais beaucoup à Daryl de m'avoir sortit de ma solitude, même si au final, je commençais à regretter. Je n'étais pas faites pour survivre dans ce monde. Ouais, on va pas se mentir. Si j'avais pas cette faculté, ça ferait sans doute un bail que je ne ferais plus parti de ce monde. J'aurais sans aucuns doutes finit dévorer par ces choses revenues à la vie.

Je lève le regard au ciel. La clarté de la lune me fait plisser les yeux. Les larmes se remettent à couler silencieusement. Sans réellement y réfléchir, je pose ma main à ma ceinture et en retire mon arme. Je baisse la tête pour la contempler.

J'aimais ce fusil tout autant que ma propre vie. C'était celui de mon père. Il avait toujours refusé de m'apprendre à tirer en prétextant que ça ne me servirait à rien. Pour la première fois de sa vie, mon père avait eut tort.

Je sourie tout en la regardant. Je prends une profonde inspiration et l'ouvre afin de compter mes balles.

Moi : " Trois." Dis-je dans un souffle désespéré.

Je ne sais pas vraiment si je suis capable de faire ce à quoi je suis en train de penser mais honnêtement, ça serait la meilleure des solutions.

Je n'avais plus personne.

Rick et les autres sauraient très bien se débrouiller sans moi. Je sais pertinemment que certains d'entre eux m'en voudraient, mais au fond pourquoi est ce que je m'en préoccuperais ? Je ne serais plus là pour affronter leurs regards rempli de reproches et de dégoût vis à vis de moi.

J'ai pas peur d'eux..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant