Chapitre 24 - Croquer dans la pomme

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Les regards ne cillèrent pas, plongés l'un dans l'autre, ils se lançaient le défi silencieux d'être le dernier à flancher. Hypnotisant, les orbes marronnés de la prédatrice attirèrent ceux de la proie dont le vert s'assombrissait à mesure qu'elle se rapprochait.

Il se consumait en elles depuis trop longtemps, ce besoin viscéral de posséder l'autre.

Alors bien vite le contact visuel ne suffit plus et dut prendre forme physique. Emma avala la distance qui les séparait, son bassin allant jusqu'à buter contre les genoux croisés de Regina qui dénoua ses jambes sans tarder, sommant ainsi la plus jeune de s'enfoncer davantage dans ses filets. La blonde fit donc un dernier pas, se coinçant délibérément entre les cuisses galbées et le marbre blanc du bureau. La brune se mordilla outrageusement la lèvre, se sentant définitivement d'attaque à prendre tout ce que l'autre était disposée à lui donner.

« Et bien, qu'est-ce que vous attendez ? », lança-t-elle à la détenue.

Ultime provocation visant à libérer la bête dissimulée derrière cette façade d'ange blond: Regina posa son index sous le menton de sa future amante pour venir caresser de son pouce la bouche rosée.

Il n'en fallut plus à Emma. Elle attrapa le visage de la femme et l'attira vers elle pour l'embrasser. Elle l'embrassa avec passion, avec besoin, besoin de la sentir au plus proche d'elle. Regina agrippa la nuque de la jeune femme, désirant approfondir ce baiser qui brûlait déjà tout son être, et qui pourtant ne suffirait sans doute jamais à la rassasier.

Les mains de la blonde se posèrent au creux des reins de la brune avant de rapidement se frayer un chemin sous les fesses rebondies. Les jambes de la directrice s'enroulèrent autour de la taille de celle qui venait de la soulever. Ainsi posée sur les bras finement musclés, elle dominait la détenue de plusieurs centimètres, ce qui lui arracha un petit sourire satisfait. Petit sourire bien vite balayé par le baiser qu'elle offrit à celle qu'elle surplombait.

Les bouches ne purent se quitter, accolées l'une à l'autre par une force métaphysique qui les dépassait toutes les deux, rien, même leur plus solide volonté n'était capable de briser ce baiser.
Baiser consumant, baiser plaisant mais calcinant, baiser délectant, puissant, pressant, baiser palpitant et pourtant insuffisant.

Insatisfaite, elle était condamnée à l'être si elle ne prenait pas les devants. Elle se devait de découvrir l'inconnu de cette femme dont elle voulait tout percevoir. Elle insinua alors sa main dans le dos de la brune, arriva jusqu'en bas de la nuque délicate pour se saisir de la fermeture éclair qu'elle descendit d'un coup sec. Elle laissa ensuite ses doigts redescendre lentement le long de la colonne fraîchement dénudée dont l'épiderme se couvrait progressivement de frissons.

En sentant Emma la déshabiller, Regina décroisa ses jambes pour retomber sur ses pieds. Elle laissa la blonde lui caresser le dos un moment avant de se reculer d'un petit pas, quittant son contact, renonçant ainsi à la chaleur de son toucher.

Attentive à ses moindres mouvements, la détenue la regarda faire, ne voulant pas intervenir une seconde, appréciant plus que de raison la voir se dévêtir sous ses yeux. Elle l'observa faire partir ses doigts du haut de son cou et les descendre vers l'extrémité de ses épaules, balayant ainsi les bretelles qui faisaient encore tenir sa robe.
Sensuel, le tissu entama sa chute le long du corps si désirable, dévoilant un léger soutien-gorge noir, tombant au niveau de sa taille avant de ralentir vers les courbes de ses hanches pour finir par s'échouer au sol, disparaissant sous les chaussures rouge et noir à talons hauts.
Le visage de la directrice était confiant. Il ne pouvait que l'être face à l'air adorateur qu'affichait celle qui la dévorait des yeux.

Pleinement satisfaite, elle l'était devant cette vision surnaturelle qui se projetait sur ses rétines. En aucun cas elle n'aurait pu penser que l'imaginaire de ses fantasmes puisse être ainsi terrassé par une réalité si belle. Jamais au grand jamais elle n'aurait cru possible d'être si sensible aux charmes d'un corps.
Mais pouvait-on vraiment tomber amoureux d'un physique ? Ou était-ce plus profond que cela ? Quoi qu'il en soit, ça ne l'empêchait pas de trouver la perfection dans tout ce qui composait Regina.

De l'autre côté des barreauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant