De l'autre côté des barreaux

Chapitre 49 - Le rêve et l'entretien

« Tout va bien se passer.

- J'espère que tu as raison.

- J'ai toujours raison.

À l'autre bout du fil, la blonde leva les yeux au ciel, la brune le devina.

- Si tu le dis...

- Je le dis. Appelle-moi demain dès que c'est terminé, d'accord ?

- D'accord, accepta Emma, Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime. », lui répondit Regina.

Les dernières semaines avaient filé à une vitesse folle, si bien qu'il ne restait plus à Emma qu'une seule nuit pour se préparer pour son entretien. Et si le temps passé à préparer ce dit entretien lui avait paru trop bref, les jours qu'elle gâchait, cloîtrée en prison loin de Regina et Henry, représentaient pour elle une épouvantable éternité. Une éternité qui demandait à être abrégée sans tarder.
À chacune des visites que lui rendaient sa compagne et son fils, c'est toute une vie à leur côté qu'elle avait l'impression de rater.

Il faut dire qu'il s'en passait des choses, de l'autre côté des barreaux.

Tout d'abord, Emma avait eu des nouvelles de Mary-Margaret. Cette dernière avait accouché d'un petit garçon nommé Neal. La blonde avait blâmé la petite brune pour cet affreux prénom, mais M.M s'était dédouané en rejetant la faute sur David qui était apparemment le seul coupable de ce choix catastrophique.
Et en parlant de Neal, la blonde avait eu le plaisir d'apprendre qu'Henry avait rendu visite à son père. Regina l'avait conduit à plusieurs reprises jusqu'à la maison d'arrêt, la boule au ventre en songeant que la dragonne était enfermée ici même. Les visites s'étaient bien passées, Henry était heureux de revoir son père et ce dernier attendait sagement son procès, se tenant à carreau en espérant que la sentence ne serait pas trop lourde.
Tout semblait donc aller pour le mieux dans le quotidien des deux amours de sa vie. Regina avait revu sa sœur depuis l'enterrement, et même si leur relation demeurait toujours aussi fragile, jamais Zelena et elle ne s'étaient aussi bien entendu. Entre deux déjeuners partagés avec la rouquine, la brune avait même trouvé le temps de rendre le fameux service qu'elle devait à Rumple : le rabibocher avec Belle. Et si tout se passait bien pour la grande brune, il en était de même pour le petit brun qui adorait vivre en compagnie de l'amoureuse de sa maman. Les deux, toujours plus complices de jours en jours, avaient d'ailleurs entreprit quelques travaux de rénovation dans le Manoir Mills. Parant les murs de nouveaux ornements, habillant les pièces de nouveau mobilier et remplissant les bibliothèques de centaines d'ouvrages, la dame Mills et le gamin Swan s'appliquèrent à rendre l'endroit accueillant, impatients que leur Emma adorée vienne illuminer les lieux.

Alors même s'il ne lui restait que quelques mois à purger, il était hors de question pour la blonde de passer encore d'interminables journées loin de sa belle brune et de son petit brun. La simple idée d'un refus à sa demande de libération anticipée lui tordait l'estomac et emplissait sa tête d'un brouillard d'angoisse.

« Et bah alors, t'en tire une tronche, Blondie, commenta Nicky alors que la jeune femme passait les portes de l'emplacement 21.

- Je suis juste fatiguée, expliqua-t-elle en se laissant tomber sur l'une des chaises.

- Fatiguée... ou stressée pour ton entretien de demain ?, devina Nicholls dans un sourire malin.