Le stress au lycée

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L'année dernière, j'étais relativement bien dans mon corps. Je ne me posais que très peu de questions quand j'étais au lycée. Je n'avais pas peur que quelqu'un voit dépasser mon binder ou quoi que ce soit car je me sentais comme invincible. J'avais l'impression que personne ne devinerait que j'étais trans car j'étais arrivé au lycée comme Éthan, garçon.
Mais depuis cette année, je suis encré dans la réalité : je réalise que n'importe qui peut deviner que je suis transgenre rien qu'en m'observant quelques secondes.
Et je vais vous raconter l'un des événements qui a aidé à renforcer cet horrible sentiment d'insécurité.

Je n'irai pas trop dans les détails, simplement à l'essentiel.

Je sortais de cours, et j'avais une heure libre. Je suis donc allé aux toilettes. En rentrant, j'ai vu au fond de la pièce, à côté du lavabo, environ 5 à 7 terminales regroupés. Ils étaient définitivement amis.
J'ai vu que certains me regardaient bizarrement alors, dans la précipitation, j'avais deux choix : partir et aller dans d'autres toilettes, ou aller à la première porte, qui était atteignable sans passer devant eux.
J'ai calculé que cette porte-ci fermait à clé.
Je suis donc rentré rapidement dans les premières toilettes.
J'ai posé mon sac, je suis resté debout, et j'ai attendu en silence, en retenant ma respiration car j'avais un mauvais feeling. Et les mauvais feeling sont jamais ressentis pour rien.
Je me suis quand même dit que j'exagérais mais j'ai attendu en écoutant bien ce qui ce passait au delà de la porte.
« Y'a une meuf qui est rentrée dans les chiottes! »
« Où? »
« Ici! »
*Coup sur la porte*
« Les filles ont pas le droit d'être ici! »
J'étais paniqué. J'ai envoyé un message à une amie qui avait aussi une heure libre à ce moment : « J'ai des problèmes aux toilettes je sais pas quoi faire, je peux pas sortir, je sais pas s'ils sont encore là ».
Ils ont essayé d'ouvrir la porte par le poignet mais heureusement, j'avais réfléchis avant d'entrer pour savoir si ce loquet fermait bien.
Ils n'ont donc pas réussi à entrer.
J'entendais des chuchotements, des mots sourds.
Mon amie m'a répondu qu'elle arrivait.
Puis j'ai entendu un autre plus loin : « Vas-y arrête c'est bon, on retourne en cours ».
Comme en rentrant, j'avais remarqué qu'aucun n'avait de sac, j'ai compris qu'ils étaient tous dans le même cours pour 2h et que ce moment était seulement leur pause.
Je savais donc que je n'avais qu'à attendre et tenir un peu plus car il y a bien un moment où il faudrait qu'ils retournent en cours.
Mon amie m'a répondu qu'elle était là dehors et qu'elle avait vu des gens sortir des toilettes et que c'était sûrement eux.
Mais elle n'était pas sûre d'elle. Alors j'ai attendu encore un peu, puis elle m'a dit qu'un ami proche d'elle et que je connais aussi venait de rentrer, donc que je craignais plus rien, que je pouvais sortir.
Et c'est, non sans peur, que je suis sorti, tremblant.

Je suis transgenreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant