Deux coming-out : plus de peur que de mal

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Premier coming-out :

J'ai récemment intégré un groupe en tant qu'Éthan, garçon.
Dans ce groupe, nous sommes une dizaine. Ce sont tous des adultes... sauf moi.
J'ai pleinement confiance en ces personnes et je les apprécie énormément. Je passe d'excellents moments avec eux.
Seulement, je ne leur ai jamais dit que je suis transgenre. Pour mille raisons (qui sont presque les mêmes que celles pour lesquelles je n'en parle pas au lycée), mais notamment car je ne voulais pas que ça change nos relations. Je voulais qu'on s'adresse à moi comme à un ado cis. Qu'on se comporte avec moi comme avec un ado cis. Ou en tout cas, qu'il n'y ait pas de changement dans nos relations.
Mais je souhaitais surtout subir une socialisation secondaire masculine.
Puisqu'il est évident que la socialisation (primaire et secondaire confondues) est différenciée selon le genre. On apprend aux garçons à être forts d'esprit, forts physiquement, compétitifs et à avoir confiance en eux. À l'inverse, on apprend aux filles à être sérieuses, discrètes, à s'écraser devant les autres et les ordres.
Bref, vous le savez déjà...
J'ai subi une socialisation primaire féminine et idem pour le début de ma socialisation secondaire.
Je souhaitais que ça change. Notamment parce que je voulais apprendre à avoir confiance en moi. Par contre, le côté macho qu'on inculque à certains, non merci...
Ainsi, pour ces différentes raisons, je préférais qu'aucun membre du groupe ne soit au courant.

Or, récemment, celui qui gère le groupe (dont la paperasse) et que j'appellerai Vincent pour taire son vrai prénom, m'a envoyé un message car il avait besoin d'informations personnelles pour remplir un contrat. J'ai dû lui envoyer, par message, mon numéro de sécu... sauf qu'il commence par 2...
Je lui ai demandé de rester discret et il m'a dit qu'il n'y avait pas de problème. Sachant que, par le passé, à deux reprises, je m'étais dit qu'il avait deviné que je suis trans. Je lui ai donc demandé s'il savait déjà. Il m'a répondu qu'il s'en doutait. Bref au final un coming-out plutôt particulier mais je suis super heureux de sa réaction. Donc voilà, j'ai tremblé, mais c'était plus de peur que de mal. De toute façon, je savais bien qu'il était ouvert d'esprit et que ça ne poserait aucun problème... c'est juste moi et mon stress là...

Second coming-out :

Je suis actuellement en classe de terminale.
En classe de seconde, j'ai rencontré Maxime. On n'était pas dans le même collège donc il ne savait pas que j'étais trans.
Pendant la seconde période d'enseignement à distance liée au Corona (quand j'étais en classe de première), un horrible sentiment m'est venu : l'impression de trahir mes amis en leur cachant ma transidentité. Sur Discord, j'ai donc dit à un ami que je suis trans et, à ce moment-là, elle a trouvé la confiance pour m'annoncer qu'elle était une fille.
Donc, comme vous vous doutez, ce coming-out s'est fort bien passé pour moi, comme pour elle. Elle m'a d'ailleurs dit qu'elle ne se doutait pas que j'avais été assigné fille à la naissance (vive le passing).
Mais, ici, le coming-out dont je veux parler n'est pas celui-ci...

Il y a quelques jours, Maxime -qui est aujourd'hui l'un de mes deux meilleurs amis- me parlait d'un projet de vacances entre amis à la plage ou quelque chose du genre. J'ai paniqué... La plage, le maillot, le corps, les douches, le corps, les nuits, le pyjama, le corps... Je lui ai alors dit que je pensais ne pas venir. Il m'a demandé la raison. Et je lui ai dit qu'une particularité de moi-même faisait que ça allait être compliqué. Puis je lui ai dit que j'ai été assigné fille à la naissance.
Il l'a très bien pris, finalement.
J'avais, ici aussi, peur que nos liens changent, voire qu'il ne comprenne pas pourquoi je ne lui avais pas dit avant ou quoi. Mais finalement, aucun souci. Je suis rassuré! Et heureux! J'apprécie tellement Maxime, ça m'aurait fait tellement mal de perdre cet ami... Mais ne pensons pas au négatif quand le négatif n'est pas advenu...

Je suis transgenreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant