Chapitre 8

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C'était bien beau de se décréter enquêteur, mais quand les deux personnes visées se volatilisaient du jour au lendemain, la tâche devenait un peu plus complexe

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C'était bien beau de se décréter enquêteur, mais quand les deux personnes visées se volatilisaient du jour au lendemain, la tâche devenait un peu plus complexe. Qu'il rate Hori, c'était une chose, elle ne dormait pas souvent sur place. Mais Iwaizumi ? Avait-il déménagé ? Non, il aurait forcément prévenu un voisin qui le lui aurait ensuite dit. C'était à devenir fou. Il n'y avait qu'Oikawa pour réussir à rater ses voisins de palier.

Cela faisait bientôt une semaine qu'il essayait de récolter des informations sur eux et plus d'une semaine qu'il ne les avait pas vus. Dire qu'il ne ressentait pas le manque du jeune homme serait un mensonge ; il ne pouvait s'empêcher de penser à lui à chaque instant de la journée et ses amis se moquaient pas mal du nouvel Oikawa mélancolique auquel ils n'étaient pas habitué. Il devait aussi gérer la curiosité teintée d'inquiétude grandissante de ses voisins (ainsi que la haine envers Hori développée par Mika et Yukie qui n'attendaient que la confirmation de la tromperie pour aller faire il-ne-savait-quoi à la jeune femme).

— Je devrais peut-être t'envoyer dans le couloir en tant qu'agent infiltré. Tu y gagnerais, t'aimais bien être dans ses bras.

Chinen le regarda comme s'il avait toute son attention et son maître l'attrapa pour le poser sur ses genoux.

— Mais j'ai peur que quelqu'un te vole, t'es tellement mignon. Puis des fois, on dirait que tu pourrais bien partir pour ne plus jamais revenir, tu as l'air un peu trop indépendant finalement.

À nouveau, le chaton planta son regard dans le sien et il eut l'impression de le voir sourire, comme s'il approuvait ses propos. Ça eut le don de confirmer ses craintes et il oublia cette idée. Alors qu'il s'affalait sur le canapé, un bruit de clés tombant sur le sol du couloir résonna et il s'immobilisa. Le temps qu'il comprenne ce qu'il venait d'entendre, il bondit lestement dans son entrée et il s'arrêta juste avant de poser la main sur la poignée. Une intuition le poussa à jeter un coup d'œil à travers l'œilleton de sa porte plutôt que de l'ouvrir.

Il retint une exclamation et se félicita mentalement de toujours suivre ses intuitions, lui évitant la rencontre gênante d'Hori, accompagnée d'un homme. Oikawa fouilla dans sa mémoire pour visualiser l'homme sur la photo que Shirofuku lui avait montré et il était quasiment sûr de reconnaître la carrure devant lui. Ils rentrèrent tous deux dans l'appartement, silencieux, et avant que la porte ne se referme, le châtain eut le temps de voir l'homme glisser une main aux creux des reins de sa voisine. Ensuite, la porte fut verrouillée, et le silence s'imposa, uniquement rompu par le "CLAC" caractéristique de la lumière s'éteignant automatiquement.

Oikawa resta planté contre sa porte, mortifié par ce qu'il venait de voir. Une rage sourde s'insinua dans ses entrailles en comprenant que les filles avaient raison, qu'Hori trompait bien Iwaizumi avec un autre homme. S'il avait eu le sang chaud, il ne se serait pas gêné pour aller toquer chez sa voisine et la confronter. Il s'éloigna, réfléchissant à la meilleure chose à faire. Le visage d'Iwaizumi lui apparut et il crut s'arracher les cheveux. Comment lui annoncer un truc pareil ? Avait-il donc ses chances avec lui ? Allait-il la quitter sans sourciller ? Il avait sous-entendu qu'il l'aimait plus que comme un ami après tout. Il fallait qu'il le revoit. La déception peinte sur son visage la dernière fois qu'il l'avait vu le hantait et il voulait jouer carte sur table désormais.

Sur le pas de la porte | Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant