Chapitre 9

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— Donc en gros, elle voit un autre gars

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— Donc en gros, elle voit un autre gars.
— Je pourrais pas te l'affirmer, mais les apparences sont vraiment contre elles.

Dans un geste de rage, Hajime donna un coup de poing dans le mur, juste à côté de sa porte. Oikawa recula d'un pas, inquiet. S'il s'avérait que le brun était violent, il ferait peut-être mieux de ne pas trop s'approcher.

— Merde ! J'arrive pas à le croire ! hurla-t-il en donnant un autre coup dans le mur. Après tout ce que j'ai fait pour elle ? Elle me trahit, comme ça ?

Il se retourna et ses orbes vertes croisèrent celles de Tooru qui déglutit avec difficulté. Il pouvait voir toute la rage qui l'habitait alors, quand il le vit s'avancer vers lui, il se plaqua contre sa porte en couinant. Il ferma les yeux, prêt à se recevoir un coup qui ne vint jamais. À la place, il sentit un souffle chaud s'abattre sur son visage et lorsqu'il ouvrit les paupières, il tomba sur la plus grande tristesse qu'il n'avait jamais vu. La colère était passée. Iwaizumi fit glisser une main sur sa joue, dans une infinie douceur.

— Je suis désolé de t'avoir embrassé sans ta permission l'autre jour. Je suis désolé de l'avoir fait alors que j'étais en couple, murmura-t-il.

Oikawa était complètement perdu. Pourquoi parlait-il de ça d'un coup ?

— Tu te rappelles de l'orchidée que tu avais vu chez nous ?
— Oui.
— Avant il y en avait pleins d'autres, et pas que des orchidées. Des dahlias, des roses, des amaryllis, des plantes vertes, des fleurs dont j'ai oublié le nom. De toutes les couleurs. On avait à peine la place de mettre une petite table sur le balcon pour manger, il était tellement rempli qu'on se serait cru chez un fleuriste. Et puis, on avait des vases décoratifs, des coussins de toutes les couleur sur le canapé et le lit — tellement qu'on ne les voyait presque plus en dessous. On avait des photos aussi, beaucoup. Des cadres posés et accrochés partout, retraçant toute notre relation. Hinano et moi, on se connaît depuis le lycée. Au début on était juste amis mais quand on s'est retrouvés à l'université, quelque chose avait changé, je ne pouvais plus la voir comme une simple amie. C'était réciproque. On s'est rapidement mis ensemble et quand on a terminé nos études, on a décidé d'emménager ici. C'était plus pratique pour le boulot. Puis un jour elle s'est blessée et a dû arrêter de travailler pendant un temps. Elle n'a pas pu continuer et s'est retrouvée sans emploi. C'est là que tout a dérapé. Elle passait ses journées à l'appartement, devenait aigrie et désagréable pour un rien. On se disputait de plus en plus, pour des trucs complètement stupides. Petit à petit, l'appartement s'est vidé. Un vase cassé, un coussin déchiré, un cadre photo brisé, une fleur fanée. Il n'a fallut que quelques mois pour qu'il se retrouve vide et triste comme tu l'as vu l'autre jour. L'orchidée qui restait, c'est la toute première que je lui ai offerte, quand on a emménagé. Elle a tenu tout le long. Elle me faisait penser à notre relation. Comme si on pouvait tout traverser et continuer d'exister. Puis tu es arrivé (leurs nez se frôlèrent) et m'as dit qu'il fallait l'arroser. Et j'ai réalisé. Je n'en avais plus envie. Je voulais juste qu'elle disparaisse. Je voulais une nouvelle fleur. Une nouvelle personne. Mais je pouvais pas me permettre de partir en claquant la porte. Pas après tout ce qu'on a vécu. Au fond, on s'aimera toujours un peu, on le sait. Je dois sûrement être trop gentil, mais ça m'était impossible. C'est grâce à mon salaire qu'on peut payer le loyer et les factures, même les courses en général. Si je partais, elle se retrouvait à la rue, je pouvais pas lui faire ça, tu comprends ?

Sur le pas de la porte | Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant