Chapitre 3

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Tout l'après-midi, je comptais les heures... Aucune nouvelle de ma compagne ! Elle était partie depuis ce matin et il était déjà quinze heures, je savais qu'elle avait besoin de temps, mais je m'inquiétais de plus en plus. Pourquoi j'avais eu ce besoin de la pousser autant... et surtout pourquoi je ressentais cette culpabilité ? Après tout, je n'avais rien fait de mal. Nerveuse, je me décidais à lui écrire un message :

— Je suis désolée mon amour, reviens à la maison !

— Je rentre bientôt, je ramène à manger, car j'ai croisé une amie que j'ai invitée à diner.

— Tu... quoi ? Encore ? Tu ne crois pas que j'ai besoin de te parler en privé ? Ne compte pas sur moi pour faire la conversation...

Encore une fois, je balançais ce que j'avais en main contre le mur, pas de chance, cette fois-ci c'était mon téléphone... L'écran était explosé, mais il fonctionnait toujours. En revanche, je n'avais reçu aucune réponse à mon texto. Fatiguée de tout ça, je m'affalais dans le canapé, me demandant si je devais me resigner. Cette impression qu'Oxane ne souhaitait plus se battre même pour moi m'effrayait. En y réfléchissant, invitait-elle ces femmes pour ne pas se retrouver seule avec moi...

Je contactais ma mère pour lui signalais que j'avais besoin de parler à mes parents et que je leur rendrais visite demain en sortant du travail. Le bruit de la porte d'entrée me fit sursauter. Ma compagne se tenait tout sourire à côté de cette « amie » soi-disant rencontrée par hasard... Je sentais une lame épaisse qui s'incrustait dans ma poitrine, me perçant de part en part. Cette douleur insoutenable ne me permettait pas de respirer correctement. Peut-être que je ne lui suffisais plus finalement, car en y regardant de plus près, toutes ces personnes qu'elle avait ramenées étaient toutes très féminines, cheveux longs, robe, et tout le cirque... Alors que moi, j'étais plutôt l'inverse : coupe courte qui ne demande presque pas de travail, cheveux bruns, yeux noisette, assez musclés, et surtout toujours en jean, tee-shirt... Peut-être devrais-je changer... Et puis non, elle devrait m'en parler.

Comme ce matin, elle m'embrassa sur le front, sans aucune explication. Par respect, je me levai tout de même pour saluer son invité. À sa hauteur, je ne pouvais que constater qu'Oxane avait de très bons gouts. Rien que cette pensée me brisa un peu plus. Je lui tendis la main et ma compagne fit les présentations.

— Alice je te présente ma chérie Sam, Sam je te présente Alice célibataire.

Je n'étais pas certaine d'avoir bien entendu, mais tout ne fit qu'un tour dans ma tête ! Ma conjointe, la femme dont j'étais éperdument amoureuse m'exposait des femmes toutes féminines, ce qui était le genre que je préférais, et toutes célibataires... Pourquoi je n'y avais pas pensé avant ! Je me repris rapidement, et lâchais la main d'Alice.

— Oxane, j'aimerais juste te parler deux secondes s'il te plait, tu veux bien nous excuser Alice ?

Cette dernière acquiesça, et sans laisser le choix à ma compagne je l'emmenais dans notre chambre. La colère m'avait quitté, mais je demeurais choquée, littéralement sur les fesses.

— Maintenant, tu vas tout m'avouer Oxane ! Ne me dis pas que tu me présentes des prétendantes ? C'est un jeu pour toi ? Je ne comprends vraiment plus ce qui te passe par la tête !

Avant de répondre, elle posa délicatement sa main sur ma joue. Indépendamment de ma volonté, une larme coula le long de ma pommette.

— Je ne veux pas que tu affrontes la suite toute seule... Je t'aime plus que tout et je n'imagine pas t'abandonner sans avoir trouvé la personne qu'il te fallait...

Comment mon cœur pouvait-il se briser chaque jour un peu plus... Et surtout comment j'allais pouvoir le recoller ?

—Tu n'as pas à décider de ça ! C'est mon choix... Il faut que tu arrêtes tout de suite !

— Je continuerais jusqu'à ce que je repère la bonne personne Sam...

— Pourquoi tu refuses de m'épouser ?

— Tu veux vraiment être veuve à vingt-huit ou vingt-neuf ans ?

— Non, mais je sais une chose, avant que tu ne me quittes, je désire plus que tout que tu sois mienne pour toujours. Et ce quel que soit le temps qu'il nous reste, tu comprends ? J'ai besoin de sceller mon amour au tien... J'ai envie d'une dernière journée de bonheur à tes côtés !

— À une condition, je continue de te présenter des femmes !

Je supposais ne plus avoir le choix, si supporter ses rendez-vous, m'accorder la joie de nous unir, je devais l'accepter. Évidemment jamais je ne m'attacherai à l'une d'elles... J'acquiesçais après avoir négocié un maximum de deux rencontres par semaine et lui déposais un tendre baiser sur lèvres. J'avais enfin pu communiquer avec Oxane et ça... ça n'avait pas de prix !

Le reste de la soirée se déroulait dans la bonne ambiance, j'affichais un léger sourire, et Alice était vraiment d'agréable compagnie. Cette nuit, j'avais honoré ma femme de tout mon amour, jusqu'au petit matin. Depuis l'annonce de la nouvelle, ce n'était plus arrivé, ma compagne ne souhaitait plus ce genre de rapprochement.

Le jour où je l'ai perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant