Chapitre 4

202 22 9
                                    


Mon réveil me sortit de mon repos, nous avions peu sommeillé, mais je ne regrettais rien. Ma compagne dormait toujours dans mes bras. La journée s'annonçait difficile et pourtant mon visage affichait un grand sourire. Je posais un baiser sur le front d'Oxane.

— Je vais me préparer mon amour, repose-toi encore un peu, tu en as besoin...

— Travaille bien mon ange. Je t'aime.

— Je t'aime aussi, tu m'avais manqué ! J'essaie de rentrer tôt, je dois aller voir mes parents, tu viens avec ?

— Ok, passe me prendre quand tu quittes.

Après un dernier baiser appuyé sur ses lèvres, je me rendais sous la douche. Quelques minutes plus tard, en entendant la toux de ma compagne, mon sourire déserta instantanément mon visage. La porte de la salle de bain s'ouvrit avec force, et Oxane plongea la tête au-dessus de la cuvette... Je sortais rapidement de la douche, sans prendre le temps de me sécher. Je m'accroupissais à ses côtés posant ma main dans son dos. De nouveau, les larmes montaient et coulaient. Je ne m'efforçais plus de les retenir. Lors d'un moment de calme, je repris la parole :

— Tu devrais au moins accepter l'oxygénothérapie, mon amour...

— Et passer mon temps à l'hôpital ? Non merci !

— ... Ne bouge pas, je vais te chercher un verre d'eau.

Téléphone en main, je contactais mon employeur pour lui signifier que je ne viendrais pas aujourd'hui. Je l'avais tenu informé de l'état de ma compagne, et il avait fait appel à tous mes collègues pour trouver une solution à mes absences qui seraient de plus en plus fréquentes. Tous avaient répondu présents en me léguant leurs jours de congé. Je pouvais alors prendre soin d'Oxane sans penser à mon travail. Sans la peur de le perdre lui aussi.

Je déposais le verre d'eau près d'elle, elle s'était relevée et elle se brossait les dents. Jour après jour, les crises s'intensifiaient et devenaient plus longues, la fatiguant toujours plus. Le médecin nous avait prévenus que sans aucun traitement, il ne nous restait que peu de temps... Une fois réhydratée elle se tourna vers moi, avec un grand sourire, mais aujourd'hui son visage semblait plus marqué.

— Tu devrais t'habiller, tu vas être en retard, je vais aller me recoucher et je te téléphone tout à l'heure, mon ange.

— Je ne vais nulle part, j'ai déjà appelé monsieur Fontella, il m'a mis en congé cette semaine !

— Ma puce, ça ne sert à rien de rester ici...

— C'est mon choix, et j'ai bien envie de me reposer encore un peu à tes côtés après cette nuit.

Je lui fis un petit clin d'œil pour détendre légèrement l'atmosphère. Bien qu'au fond de moi, tout volait en éclat. Immédiatement, elle s'endormit dans mes bras. Quant à moi, je me demandais si nous avions encore assez de temps pour préparer notre union. Je savais qu'elle me cachait une majeure partie de son état, mais je le voyais même si je ne disais rien. Je me rendrais cet après-midi à la mairie, en expliquant la situation pour avoir une date rapide. J'aurais voulu lui offrir un grand mariage, digne de la force de mon amour. Mais nous manquions cruellement de temps.

En rentrant ma compagne était devant la télévision, par chance j'avais pris tous les papiers dont le maire avait besoin. J'annonçais alors la bonne nouvelle à Oxane :

— Mon amour ?

— Oui ?

— J'ai pris rendez-vous pour le mariage, je le souhaitais le plus rapidement, mais il faut un minimum de dix jours pour la publication des bans. Donc pas ce week-end, mais le prochain, nous serons enfin mariées !

— Ça ne va pas un peu trop vite ?

— Tu crois vraiment qu'on a tout le temps devant nous ? Si tu hésites, on peut repousser, mais je suis sûre de moi !

— Non ma puce, je le veux aussi. Mais comment va-t-on prévenir tout le monde ?

— Je sais que tu aurais aimé un grand mariage, mais c'est impossible... Je m'occupe de tout cette semaine ! je te promets que tout sera prêt !

— Et pour la robe, comment je vais faire ? répliqua Oxane

— Repose-toi c'est tout, je m'arrangerais pour que tu ne manques de rien et que tu puisses choisir, mais tu ne bougeras pas d'ici ! Je vais appeler mes parents pour qu'eux viennent ce soir.

Je me dépêchais de préparer le repas, des cannellonis comme ça je n'aurais plus qu'à les placer au four. Quand ma compagne remit le sujet fâcheux sur le tapis.

— Alice était sympa non ?

— Je t'en supplie mon amour... On pourrait parler d'autre chose non ?

— On pourrait effectivement, mais...

— Ok, ok, elle est sympa, très mignonne, mais rien de plus ! Je t'aime et me fiche complètement des autres personnes !

— Tu pourrais aller diner avec elle un soir cette semaine ?

— Mais ça ne va pas bien dans ta tête !

À mon regard noir, elle laissa tomber. Je savais qu'elle reviendrait dessus, mais pour le moment j'avais eu le dernier mot. Nous nous installions sur le canapé Oxane dans mes bras en attendant l'arrivée de mes parents.

Le jour où je l'ai perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant