Abominable Créature - Draco Malfoy [ EN COURS ]

Chapitre 20 : It's gonna be okay...

Cette année était passée à une telle vitesse que je ne pouvais y croire. Après m'être réconcilier avec Ron et avoir mis au clair ma relation avec Draco, je n'avais plus rien à me soucier. D'ailleurs, tout le monde était dorénavant au courant. Il était aucunement question de se cacher après tout. La seule chose qui m'agaçait, c'était les piques laissées par Pansy à longueur de journée et ses regards les plus noirs. Mis à part ça, je pouvais vivre sans trop me tracasser. Je dois dire que vivre ainsi, vivre simplement en ayant comme seule préoccupation mes études était reposant. À la suite de ce début d'année plein de rebondissements, j'ai pu m'épanouir dans ma relation avec Draco. Ensemble, nous étions plus proches que personne. Lorsque j'étais avec lui, plus rien ne comptait. J'ai tant de fois voulu suspendre le temps, l'effacer, le rendre inexistant, mais même Merlin n'aurait pu réussir un tour aussi prodigieux. Je profitais alors innocemment de ces moments, sans réfléchir à ce qu'il pouvait bien se passer après. Je le savais bien, le bonheur à long terme était un luxe que je ne pouvais m'offrir. Après le beau temps vient l'orage. Et en voyant ce ciel dégagé au-dessus de ma tête pendant autant de temps, je ne pouvais que redouter ce qu'il adviendrait. Je redoutais cet orage qui finirait par me rappeler la dangerosité du monde pour une fille différente de toute. Personne ne voulait l'entendre, ou du moins, il n'en avait pas l'air de s'en souciait. Mais au fond de moi je le savais, je savais que quelque chose de terrible se préparait et allait bientôt se déchaîner sur nous. Comme un orage frappant l'arbre de plein fouet faisant de lui un tas de cendre.

La dernière épreuve du tournoi des trois sorciers était arrivée. Et avec elle sonnait la fin de l'année. Tous les ans, à cette période de l'année, nous avions l'habitude de faire une grande fête chez les Gryffondor. Bien entendu, j'étais la seule élève de Serpentard conviée à ces petites soirées clandestines. Mais cette année, nous n'avions rien prévu de telle. Harry devait rester concentré et nous étions bien trop inquiets pour prévoir des réjouissances avant coup.

Le ciel était d'un noir profond et comptait d'innombrables nuages qui l'assombrissaient davantage. J'étais inquiète en levant les yeux vers celui-ci. J'avais un mauvais pressentiment, il allait se produire quelque chose, cela ne faisait aucun doute. Mon cœur se serrait dans ma poitrine alors que Draco sentait dans ses mains chaudes les miennes devenir moites. Alors qu'il me regardait d'un air interrogateur, je ne pouvais faire autre chose que de fixer le ciel sur le chemin qui nous conduisait au lieu de la dernière épreuve.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? On dirait que tu as vu un troll ».

« Je m'inquiète pour cette dernière épreuve... Je ne la sens vraiment pas ».

« Tu as raison de t'en faire, Harry ne tiendra probablement pas plus de trois minutes ».

Les choses changeaient, cette année, ma vie entière avait été bouleversée par ce garçon. Je grandissais, nous grandissions tous ensemble sans être forcément préparé à ce qui, un jour, finirait par nous arriver. Pourtant, Draco était toujours le même. Lui, il restait fidel à lui-même. Ce garçon narcissique et fier qui ne peut s'empêcher d'éprouver une haine et une froideur inexplicable envers mon meilleur ami. Ces sentiments qu'il éprouvait à son égard m'était de plus en plus étranger. Bien entendu, j'ai toujours eu l'habitude qu'il traite Harry de la sorte, mais il était si différent avec moi que j'avais l'impression de connaître deux Draco complètement opposés l'un à l'autre. Draco était comme la lune et le soleil en quelques sortes. Avec moi, il éclairait les alentours et faisait s'éclore des milliers de fleurs tout autour de nous, plus belle les unes que les autres. Avec Harry cependant, il était comme la lune reflétant sa lumière dans l'obscurité comme pour narguer la froideur d'une nuit d'hiver.

Je ne savais pas comment me positionner lorsqu'il faisait de telle réflexion. Il savait que je ne pouvais rester de marbre et pourtant, il continuait sans prêter attention à ce que je pouvais ressentir face à ses mots. Je suppose que personne n'est parfait et en vue de ma condition, ce serait culotté de ma part d'espérer mieux.