Chapitre 14 : Le premier entraînement avec l'Ordre

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Je me réveille en sursaut dans mon lit. Je me redresse pour appuyer mon dos contre la tête de mon lit. Je fixe les rideaux verts fermés de mon baldaquin. Je prends de grandes inspirations pour retrouver une respiration normale. J'ai fait un rêve... Ou plutôt un cauchemar... Je ne sais pas trop. C'était étrange. Cela se passait dans un désert, des tentes y étaient plantées. Certaines étaient plus grandes que les autres. Elles étaient faites de peau d'animaux et de bois pour les maintenir debout. Un cercle de pierre avec des brindilles brûlées devait avoir contenu un petit feu de camp. Il y avait une femme dotée d'une chevelure blanche et aux yeux violets. Ses cheveux étaient noués en plusieurs tresses se rejoignant pour n'en laisser qu'une seule pendre dans son dos. Elle était assise en tailleur dans les cendres d'un immense bûcher. De la suie recouvrait son corps nu. Il y avait encore quelques flammes autour d'elle. Un homme en armure s'était avancé vers cette femme magnifique. Il portait une épée et avait le visage ridé. Il était usé par les âges et de fines cicatrices ornaient sa peau, vestiges de ses batailles. La femme se redressait doucement pendant que le chevalier continuait d'avancer. Deux bébés dragons se trouvaient dans les bras de la femme. Elle les portait comme on porte un enfant. L'un était vert et l'autre jaune. Un troisième dragon hurlait, campé sur son épaule. Il était noir. Il rugissait à pleins poumons. Il semblait plus grand et plus vif que les deux autres. Il y avait d'autres personnes. Elles étaient vêtues de cuir dans de légères tenues, seulement de quoi cacher certains morceaux de peau. C'étaient des femmes, des enfants et des vieillards. Il n'y avait que trois jeunes hommes, en dehors du chevalier, qui tenaient des épées incurvées dans leurs mains. Tous contrastaient énormément avec la jeune femme. Ils avaient tous la peau foncée et les cheveux noirs. Les hommes âgés, les femmes et les enfants étaient à genoux devant la femme blonde, ils répétaient un mot en boucle. Un seul. Le chevalier en armure mit un genou à terre en déposant son épée sur le sol en signe de soumission et commença à articuler le même mot que tous les autres. Sa voix était plus grave, plus forte. Le mot résonnait dans le désert, il passait à travers le sable pour s'enfuir sous terre et s'élevait haut dans le ciel. La femme se remettait debout, la tête haute admirant son peuple. Ils continuaient de marmonner ce mot : " Khaleesie ".

Je ne sais pas qui était ces personnes, ni de quelle époque cette vision est tirée. Que veut dire Khaleesie ? J'attrape ma baguette que j'avais cachée sous mon oreiller. Chose peu habituelle, certes, mais nécessaire si vous faites partie de la maison Serpentard. J'ai déjà eu l'honneur de subir une mauvaise surprise une fois, je ne me ferais pas avoir une seconde. Un groupe de filles de premières années étaient entrées dans mon dortoir et avaient renversé un seau d'eau glacé sur moi ainsi que sur les quatre filles avec lesquelles je partage le dortoir. Celle de septième année c'est bien entendu vengée et les gamines ne devraient plus revenir. Mais mieux valait être prudente. J'utilise un tempus. Ce sortilège fait apparaître l'heure devant mes yeux un court instant. Il est trois heures trente-quatre. Je soupire. Je sais d'avance que je ne pourrai jamais me rendormir. La journée va être longue avec seulement deux petites heures de sommeil.

J'ouvre d'un mouvement sec les rideaux de mon baldaquin. Les quatre filles dorment profondément. L'une d'elles murmure dans son sommeil pendant qu'une autre ronfle. Je vais chercher des vêtements dans ma malle en faisant le moins de bruit possible. Je m'enferme dans la salle de bain et fait couler de l'eau chaude dans la baignoire. Je noue mes cheveux dans un chignon dont s'échappe des mèches rebelles pour ne pas les mouiller. Je pose un pied dans la baignoire après avoir retiré ma chemise de nuit. L'eau est brûlante. Je rentre alors entièrement et m'assied en profitant de la chaleur qui s'en dégage. Je m'allonge et pose la tête sur le rebord tout en fermant les yeux.

Je ressasse mon rêve. La suie dont était recouverte le corps nu de la jeune femme était celle du bûcher, ses cheveux étaient noircis de cendres. Elle devait se trouver sûr le bûcher lorsque celui-ci brûlait. Elle n'avait pas la moindre blessure, pas la moindre brûle. Tout comme moi la dernière fois ou encore avec mes bains brûlant. Ma mère me dit toujours que je mets l'eau trop chaude. J'ai peut-être un lien avec cette femme. Non. Ce n'est pas possible. Ce n'était qu'un rêve, elle ne peut pas être réelle. Ou peut-être que oui. Les rêves veulent dire bien plus qu'on ne le pense, celui-ci était sans doute une vision, la vision d'un passé lointain. Je croyais pourtant qu'on ne pouvait pas rêver de personnes qui nous sont inconnues. Il faut que j'obtienne son nom. Je dois découvrir qui est cette femme. Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai l'impression d'être proche d'elle, d'une manière ou d'une autre. Pas seulement parce que j'ai rêvé d'elle, elle me semblait familière.

Des Âmes SœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant