Chapitre 5. II.

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L'ampoule grésilla, paraissant peiner à s'illuminer. Elle clignota, la lueur vacilla mais finalement, une clarté jaune fut projetée par la bulle de verre. Dès lors que Valentin avait mis pieds dans le bureau de son père la lumière s'était allumée pour de bon, sans qu'il n'ait rien fait. Ses pouvoirs croissants et difficilement contrôlables avaient également des avantages... Désormais, sa magie se chargeait d'allumer la moindre lampe elle-même sur son passage !

Il ne s'en plaindrait pas !

De toute manière, ses tous nouveaux dons n'étaient plus sa préoccupation principale. Une nouvelle ardeur brûlait en lui, l'empêchant de dormir. Et comme la nuit ne s'abattait jamais vraiment sur le manoir des faucheurs, il n'y avait pas d'heure pour entreprendre sa quête de réponse. Les guerriers de la Mort encore debout ne se mettraient pas en travers de son chemin. Certains s'étaient même proposé à l'aider mais il avait refusé.

Valentin était un solitaire. Parfois, il souffrait de cette solitude. Mais il se rappelait bien vite qu'il préférait encore être le seul responsable de ses actions et n'entraîner personne dans ses folies...

L'Immortel avait d'abord pensé à chercher dans les archives de l'Ordre, une salle se trouvant dans les sous-sols du manoir. Cette partie avait longtemps été interdite à tous les autres faucheurs, même à lui : de nombreuses rumeurs avaient circulé quant à ce qu'il y aurait à l'étage inférieur de la grande demeure. Certains avaient même murmuré que l'endroit était gardé par un dragon. Une folle théorie si on considérait que cette créature, si elle avait réellement été présente, même endormie, n'aurait pas été silencieuse au point de passer inaperçue.

En réalité, se trouvaient dans ces fameux sous-sols des cellules désaffectées qui n'avaient que très rarement été utilisées, un coffre-fort, ayant servi également de cachot, et la salle des archives. Cette dernière était fermée à clé, scellée par un boitier. Pour y entrer, il fallait connaître le mot de passe.

Heureusement pour lui, Valentin le connaissait bien qu'il n'était pas censé le savoir !

Mais après avoir feuilleté plusieurs livres parmi les plus anciens et les plus complexes, il avait dû se rendre à l'évidence. Il ne trouverait aucune réponse ici.

Il avait ensuite réfléchit à l'endroit où il pourrait trouver des réponses. Il était assez lucide pour savoir que la Mort ne lui répondrait pas directement, quand bien même possédait-il le pouvoir de communiquer avec elle à sa volonté. Un pouvoir qui lui semblait presque inutile en ce moment...

Puis, soudain, une idée avait traversé son esprit, fulgurante. Presque une évidence. Et le tueur de sorcière s'était insulté mentalement de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Si son père avait été au courant pour le funeste destin et pour la menace de la Lune, il était certain que l'austère homme avait d'ores et déjà réfléchit à une solution. Le faucheur se rappelait assez bien des agissements mystérieux de son prédécesseur, de ses nombreux secrets – dont il était à moitié au courant – et de ses recherches qui avaient d'abord paru au jeune homme dénuée de sens.

Le comportement d'Amadeus le trahissait : il avait forcément eu une piste. Et l'ancien Patron n'était certainement pas mort sans rien laisser derrière lui. Il avait peut-être été méfiant et secret, jamais il n'aurait disparu sans laisser un indice à son successeur, à son propre fils...

Il suffisait simplement de savoir où chercher afin de mettre la main sur cet indice.

Et, en dehors des sous-sols, il n'y avait qu'un seul autre lieu dans cet immense manoir qui aurait pu convenir pour dissimuler de si importantes informations pour le descendant de Valentinus l'ancien : son bureau, en haut de la tourelle nord.

Les faucheurs IV - Funeste DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant