Chapitre 5

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Je m'installais sur un tronc en face d'un feu de bois et déposais le garçon sur mes genoux délicatement. Il était couvert de poussière, sa peau était froide et sa respiration faible. Il semblait mort mais il était seulement évanoui. J'ouvris sa chemise et mes yeux s'agrandirent de stupeur. Alors que je pensais simplement trouvé une blessure en long, je vis un trou béant présent sous ses côtes. Il avait été complètement perforé par l'un de ses monstres. Le sang recommença à couler à flot vu qu'il n'était plus dans son uniforme de protection. Je plaquais ma main sur sa blessure et me tournais vers Simen qui ne m'avait pas quitté des yeux.

- Si tu crois que quelqu'un d'autre que toi va pour faire quelque chose, tu te fourres le doigts dans l'œil alors sauve ce gamin, monstre.

À cette appellation mon cœur se serra, je n'aimais pas être comparé à ces monstres, je n'étais pas comme eux, mais il avait raison sur une chose, je devais absolument faire quelque chose. Je posais mes deux mains couvertes de sang l'une sur l'autre sur sa blessure. Mon pouvoir s'enflamma et un feu de magie légèrement instable s'écoula bientôt dans mes veines. De petites étincelles sortirent de mes mains puis de grandes lueurs bleues apparurent dansant dans l'air. Celles-ci se jetèrent vers le ciel avant de plonger dans le corps du garçon. Sous mes mains, les chaires se refermèrent et la peau du garçon commença peu à peu à reprendre des couleurs. Les lueurs finirent par disparaître complètement et le garçon s'endormit la tête sur mes genoux.

- Quel âge as-tu ? Je ne poserai pas deux fois ma question. Aboya Simen.

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi, mais si tu veux absolument savoir je ne t'ai pas menti, j'ai 18 ans.

- Tu te fous encore de ma gueule !

- Non et tu peux aller dire à n'importe qui que je suis un monstre, aucun de mes soldat ne se mettra contre moi.

- Qu'est ce qui te fais croire ça ?

- Qui te dit que je vais te le dire ? Tu n'as pas besoin de le savoir, mais si tu es si curieux va leur demander. En attendant je vais aller voir les blessés à côtés desquels je me suis battu aujourd'hui. Tu es encore sous mes ordres, fais attention à ce que tu fais je ne tolérerai pas que tu mettes en jeu la vie des soldats de ton régiment.

Je sentais que j'allais avoir du mal à être tranquille pendant les prochains jours à cause d'un certain commandant de régiment. S'il souhaitait si désespérément unir la moitié de mes sujets contre moi, qu'il essaye. Je marchais rageusement vers les blessés. Lorsque j'ouvris la porte de l'église où ils avaient été placés, une forte odeur de sang s'en dégagea. La seule médecin présente sur les lieux courrait dans tous les sens. Je reconnus derrière cette épaisse chevelure rousse, Margot, originaire de mon royaume et appartenant à mes sujets. Je lui avais personnellement demandé de nous accompagner pour ses talents en médecine. Lorsque celle-ci me remarqua, elle se précipita vers moi, me détaillant du regard pour trouver une quelconque blessure.

- Commandant, avez-vous une blessure que je doive soigner ? Oh ma déesse, votre épaule !

- Ne t'inquiète pas elle guérira rapidement, tu as assez de travail, je me suis rapproché pour te venir en aide.

- Votre altesse vous devriez vous reposer. Me dit-elle inquiète.

- Je ne peux pas dormir sachant qu'ici on peut avoir besoin de moi. Laisse-moi t'aider s'il te plaît Margot. Et pas de votre altesse quand nous sommes seuls.

- Très bien Aerin mais promettez-moi d'aller vous coucher dès qu'ils dormiront tous. Abdiqua-t-elle.

- Marché conclu, par quoi veux tu que je commence ?

- Vous pouvez  aller vous occuper de désinfecter la plaie du monsieur avec la barbe au fond.

- Très bien.

Je soignais toutes les blessures possibles et inimaginables qui me passaient sous les mains en échangeant à chaque fois quelques mots avec les blessés. Je détestais par-dessus tout voir mon peuple souffrir alors avec les pouvoirs qui m'avait été donnés, les soigner et leur parler était la moindre de choses. Lorsque Margot me montra du doigt le prochain blessé que je devais guérir, les larmes me montèrent aux yeux. Je reconnus derrière ce tas de bandages celui qui m'avait formé dans les cinq premières années de ma vie, avant que je ne parte dans l'armée, le sculpteur de mon pays, un de mes sujets. Il avait les meilleures mains du pays, il pouvait former n'importe quoi d'une grande beauté. Mais lorsque je vis que son bras gauche était entièrement tranché mon cœur se fissura.

- Ne me regardez pas comme cela votre altesse.

- Mais votre main... je peux la faire revenir. Sanglotais-je.

- Altesse votre énergie n'est pas destinée qu'à vos sujets mais aussi aux autres peuples pour qui nous nous battons, nous en donner une trop grande quantité serait contraire à votre nature et pourrait vous être fatale.

- Vous pourriez à nouveau peindre si vous acceptiez mon aide.

- Mais je refuse votre proposition mon roi, je préfère que ma main ne soit plus et que vous soyez en bonne santé. Ne vous ai-je pas appris de ne pas pleurer, voyons ne pleurez pas votre altesse, il ne le faut pas, vous faites déjà bien assez pour votre peuple.

- En quoi suis-je une bonne reine si je ne peux pas guérir mes propres sujets alors ?

- Vous avez sur vos jeunes épaules tout le poids d'un pays et la vie de votre peuple, vous vous battez pour une cause qui est juste, vous n'êtes pas un démon mais un ange.

- Ce ne serait que mensonge de croire cela.

- Soit, mais c'est pourtant ce que moi et la totalité de vos sujets croyons votre altesse. L'aube commence à se lever, vous vous êtes battu hier et aujourd'hui tous les blessés vont beaucoup mieux grâce à vous. Mais comme je vous l'ai appris n'utilisez jamais vos pouvoirs dans leur totalité. Cela implique que vous devez aller vous reposer, plus vous vous reposerez et moins vous utiliserez vos pouvoirs.

- Tu as raison comme toujours, mais mon repos attendra notre retour, je ne puis dormir sans avoir le cœur net que tout mon peuple soit de nouveau en sécurité.

- Je vous reconnais bien votre altesse. 

Commandant (boy's love)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant