Chapitre 14

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- Alors aujourd'hui, j'aimerai Aerin que tu prennes ta forme originelle, celle que tu as pour la première fois aux alentours de tes 5 ans.

- Je ne sais pas si j'arriverai à la tenir longtemps.

-Cauchemars ? demanda M. Eliator.

Mon silence lui répondit.

- Nous aviserons, essaye quand même ça devrait me donner nous mener sur la piste de la race à laquelle tu appartiens.

Nous nous étions mis tous les trois dans la cours d'arrière à l'abri des regards. Je forçais mon corps à revenir dans sa forme originelle que je n'avais pris que quelques minutes lors du premier cauchemar de la reine qui ne me lâchait pas. Mes cheveux noirs s'allongèrent, la pupille ronde de mes yeux pris la forme de celles étroites des chats, et mon corps changea de forme au fur et à mesure. Quelques fils dorés entouraient mes bras et mes jambes, alors que la peau de mes mains et mes pieds se teinta de noir. De fines et petits cornes poussèrent également sur ma tête en partie cachées par mes longs cheveux noirs. 

Messire Eliator était légèrement anxieux de mon changement d'apparence, la paupière de son œil encore valide tressautait au même rythme que son pied tapait sur le sol. Mon regard se posa sur Simen m'attendant à le voir choqué et effrayé mais il en fut tout autre. Ses yeux dardaient sur moi une admiration non feinte, il était presque émerveillé. Je lui souris, heureux de voir que mon apparence n'avait pas l'air de le dérangé.

Ma fatigue me rattrapa rapidement, mon corps vacilla et reprit sa forme humaine. Simen me rattrapa et je sombrai dans un profond sommeil.

Je me réveillai seul dans la chambre du manoir de Messire Eliator. Etonnement, je n'avais fait aucun cauchemar, mon corps se sentait léger et mon esprit était parfaitement reposé. Je me préparai et descendis dans le salon de la demeure étrangement silencieuse. Je ne croisais personne, pas même un domestique. Je parcourus les différentes pièces, en finissant par le bureau mais toujours personne. Une odeur que je reconnaîtrais entre mille attira cependant mon attention. Je passais de l'autre côté du bureau et trouva une seringue vide au sol avec quelques gouttes du sang de Simen. Mon cœur tambourina dans ma cage thoracique et je courus vers les écuries. Une odeur nauséabonde s'en échappait. J'y trouvais à l'intérieur les carcasses de nos deux chevaux morts avec des traces de ce liquide visqueux caractéristique des Yulifs.

La reine qui envahissait mes cauchemars venait de frapper. Mon pouvoir s'enflamma dans mes veines et à une vitesse impensable je repris le chemin de la base. Mes soldats furent étonnés de me voir rentrer seul et à pied. 

- Que quelqu'un appelle mes Commandant à me rejoindre dans mon bureau ! Tout de suite c'est urgent !

Je courrais dans les appartements des jeunes femmes et ordonnait à Isis de me donner toutes les informations qu'elle trouverait sur les quelques gouttes du produits dans la seringue que j'avais apporté avec moi. 

J'arrivai dans mon bureau en claquant brutalement les portes. Mes commandants déjà présents furent surpris de me voir dans cet état mais ne firent aucun commentaire.

- Nous avons un gros problème. Le commandant Simen a été enlevé par la reine que nous n'avons pas trouvé à Aklya. 

- Elles cherchent à nous coincer. Repris le plus vieux de mes Commandants.

- Exacte. Simen était l'homme de confiance du roi de ce pays, il va bientôt apprendre qu'il n'est plus avec nous. C'est comme si nous déclarions la guerre à notre allié.

- Qu'est ce qu'on peut faire ? On ne sait pas où elle se trouve. Repris le plus jeune.

- Avez vous trouvé quoi que ce soit d'étrange aux alentours ? En rapport avec la phrase "l'œil est tout prêt".

- Et bien nous avons trouvé cette bille. Dit-il en me la tendant.

Je tournais la bille dans tous les sens dans ma main et me rappelais de l'œil de verre de M. Eliator. Mon sang ne fit qu'un tour et je balançais mon poing sur mon bureau qui se fendit en deux. 

- Préparer tous les régiments au combat je sais où elle se cache !

- Tout de suite mon Commandant ! crièrent-t-ils avant de se sortir en hâte du bureau.

- Attends moi Simen, je le promets sur la vie de mon peuple que le règne de cette reine qui a osé t'enlever s'arrêtera bientôt. Dis-je sombre.

De nouveau face au Manoir de M. Eliator, mon armée cachée prête à mener l'assaut, je m'approchais pour l'instant seul des grandes portes du manoir. Celles-ci s'ouvrirent sur M. Eliator accompagnée d'une jeune femme aux cheveux d'or et en armure.

- C'est donc toi, me dit-elle froidement, qui a tué nombre de mes Yulifs.

- C'est donc toi, lui dis-je du même ton, qui envahit les villages de ce royaume.

- Tu n'auras bientôt plus à protéger ce royaume, car c'est lui qui t'attaquera en voyant ce que tu as fait de l'homme de confiance du roi.

- Qu'est ce que vous lui avez fait ?! Aboyais-je.

- Oh rien, ricana-t-elle, juste quelques injections du venin mortel du plus puissant des Achlis de mon peuple. Il mourra sûrement dans quelques jours sous d'affreuses souffrances.

Mon pouvoir s'enflammait dans mes veines, ma colère était telle que j'aurais pu lui sauter à la gorge mais afin de suivre le plan je me retenus.

- Mais je dois dire que tu es assez courageux pour venir dans mon repaire, seul, pauvre petite reine, sans étalon et sans peuple.

- Alors tu ne vois aucun inconvénient à ce que je te défis en duel ? Si je gagne je souhaite que toi et ton peuple ne reveniez plus jamais sur ce continent.

- Tu n'as rien, qu'est ce que je pourrais gagner en te battant ?

- Tu peux faire ce que tu veux de moi jusqu'à la fin de ma vie ou me tuer tout simplement.

A cette idée, un sourire naquit sur ses lèvres. Il était formellement interdit qu'une reine meure sous la main d'une autre reine. Mais dans ce contexte, elle en avait le droit. Si elle savait combien de reine j'avais déjà abattu, elle n'en aurait rien à faire de ce duel et m'aurait tuer sur le champ. Mais j'avais cet avantage, elle ne savait pas qui j'étais, j'avais bien fait attention de ne rien dire de ma véritable identité à M.Elatior. Heureusement que ce traitre, ne savait rien.

- Que personne n'intervienne dans ce combat ! Hurla-t-elle aux Yulifs qui encadraient la maison.

Commandant (boy's love)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant