Chapitre 10

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Il me regarda en fronçant les sourcils, sans comprendre.

- J'ai vécu toute ma vie chez des humains, comment pourrais-je savoir entrer dans la tête des autres reines ? Je connais moi-même peu de chose sur mon pouvoir et ma nature. Et puis comme je te l'ai dit ça ne m'intéresse pas de m'attaquer à elles, surtout que la plupart ont leur étalon pour les protéger donc ça ne servirait à rien au final.

- En entendant la descriptions que tu fais d'elles,  tu n'as pas franchement l'air de leur ressembler et de les aimer. Ricana-t-il.

- Tu oublies que je suis une reine née de deux humains qui n'a jamais parlé avec l'un de ses semblables sans le tuer par la suite. Rétorquais-je. Quand j'y pense les reines doivent vraiment me détester, elles se menacent entre elles, mais ne vont jamais jusqu'à en tuer une, c'est un peu une de leur règles.

- Donc en plus d'être un tueur de sang froid, tu es une reine hors la loi. Quel mélange surprenant. Sourit il, me laissant voir sa dentition parfaite.

Je lui jetais un regard qui se voulait menaçant mais à la place il se mit à rire, tout simplement comme si rien ne s'était passé, quelques heures plutôt. Lorsqu'il s'arrêta, il regarda par la fenêtre, en réfléchissant.

- Pourquoi n'as tu pas d'étalon ?

-Tu souhaite réellement que je rajoute une autre raison à tout ça ? Soit. Et bien je ne les supporte pas, quelques uns se sont aventurés dans mon royaume pour me voir, sauf qu'ils ne s'attendaient sûrement pas à se retrouver un sabre sous la gorge au moindre écart à l'encontre de mes sujets. Dans notre espèce, le peuple est la source de pouvoir de la reine, mais ça ne veut pas pour autant dire que les sujets sont bien traités. A partir du moment où le lien le reine et son sujet est établi, elle peut l'utiliser comme elle le souhaite. Les étalons, eux, ne voit le peuple comme une sorte de bétails qui serve sa reine et n'ont aucune considération pour eux. C'est pourquoi, les quelques étalons qui sont venus dans mon royaume n'ont même pas eu le temps d'apercevoir mon palais qu'ils étaient déjà renvoyé vers la sortie. 

- Pourtant ça pourrait être utile d'en avoir un, plus de cauchemars, il pourrait t'en apprendre plus sur toi et les coutumes.

- Je n'en veux pas et si je dois vivre ma vie entière avec ces cauchemars pour ne pas m'enchaîner à un étalon embêtant, je le ferais. 

Simen pouffa discrètement.

- Je connais peut-être quelqu'un qui pourrait t'aider avec tes pouvoirs, reprit-il. Peut-être qu'au moins ça apaisera légèrement tes cauchemars.

Je ne lui répondis pas, légèrement dubitatif, et lui fis un signe de tête pour qu'il continue.

- Dans mon royaume, il existe une personne passionnée ou plutôt obsédée par les monstres qui vivent au Nord. Il en connait un rayon à ce que je sais, je suis sûr qu'il trouvera un moyen de t'en apprendre plus sur toi, peut-être que tu sauras enfin de quelle race tu fais partie. Et ne t'inquiète pas cet un homme en qui j'ai grandement confiance, il ne demandera aucune information sur toi. Il sera déjà très heureux d'approcher un monstre en chaire et en os.

- Mais qui vous dit que j'ai envie d'en apprendre plus sur ma race. Mon espèce m'a toujours porté malheur, pourquoi irais je me renseigner sur eux ? Désolé mais je ne verrais pas votre ami. 

- Quoi que cette espèce t'ai apporté, tu restes un de ces monstres. Si un jour pour une quelconque raison, tu ne contrôles pas ton pouvoir et qu'il se décide à sortir, que feras-tu?

- Il n'en sera rien. Répondis-je fermement.

- Donc tu acceptes sciemment de mettre en danger ton peuple ? Même si un jour tu les blesses ou pire les tues ?

- Jamais je ne ferais ça.

- Consciemment peut-être, mais regarde toi. Il suffit juste que cette reine te fasses faire de nouveau ce genre de cauchemars. Tu n'avais pas conscience de tes actes, tu ne contrôlais rien.

- Je n'ai blessé personne. Dis-je d'une voix plus basse.

- Mais si un jour ça arrivait ?  Que dirais-tu ? "Désolé, j'ai perdu le contrôle" ?  Ou est ce que tu fuirais, en abandonnant ton peuple ?

Cette fois-ci je ne répondis rien. Il savait parfaitement taper là où ça faisait mal, me mettant face à la vérité. Et quelle vérité ! Celle où d'un monstre qui mange ses semblables et qui contient un monstrueux pouvoir entre ses mains. Il avait certainement raison, mais j'étais trop effrayé pour utiliser ces pouvoirs. Je ne voulais pas perdre le semblant d'humanité qu'il me restait. Et si je devenais comme ses reines assoiffées de pouvoirs et de territoire, délaissant mon peuple ?

Comme s'il avait lu dans mes pensées Simen rajouta:

- Tu n'es pas humain, ça ne serre à rien de te forcer à y ressembler car tu ne le seras jamais.

Coup de grâce. Mon regard se baissa et mes épaules s'alourdirent soudainement.

- Tu dois accepter ta vraie nature. Ca ne veut pas forcément dire de te changer totalement. Dit-il en s'asseyant sur le bureau à mes côtés. Tu sais, tu m'as dit la dernière fois, que tu n'obéissais qu'à tes propres règles. Ne les changes pas garde les, j'ai bien vu comment ton peuple se comporte avec toi. J'ai même suivi tes conseils, je leur ai posé des questions sur toi. Ils ne sont pas du tout effrayé par leur roi, bien au contraire, ils te voient comme leur protecteur. Ils disent que tu les as tous sauvé de la misère dans laquelle tes parents les avaient plongé. Mais maintenant que ton peuple va pour le mieux et qu'il souhaite ton bonheur, ce serait triste que tu renonces à toi même. 

Il jeta un coup d'œil à l'horloge. Il se remit debout, lissant son uniforme et se dirigea vers la sortie. Il se tourna vers moi avant d'ajouter une dernière chose.

-  Les hauts représentants militaires ne devraient pas tarder. Fais moi signe si tu changes d'avis. Bonne nuit Mon Commandant. Termina-t-il en fermant la porte derrière lui.

Lorsque des hommes portant l'uniforme de ce pays entrèrent dans mon bureau, je leur fis par de mon rapport et de notre avancée. Au bout de deux heures ils quittèrent enfin mon bureau, et je rentrais dans mes appartements. La vue de mon lit me rappela instantanément mes souvenirs, et je repartis alors dans mon bureau en réfléchissant à ce que m'avait dit Simen. Je n'allais pas prendre le risque de dormir tout de suite. Pourtant ce n'était pas l'envie qui me manquait après une semaine sans dormir, mais j'étais trop effrayé encore.



Commandant (boy's love)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant