Chapitre 9

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- Mon roi !

- Aerin ! réveillez-vous !

Mon esprit embrumé obéit à l'ordre sans savoir de qui il provenait. Une horrible migraine tambourinait dans ma tête et lorsque j'ouvris les yeux, je me trouvais assis à même le sol, adossé contre mon bureau. Il faisait encore nuit dehors et l'horloge affichait 1 heure du matin.  Face à moi mon professeur, le sculpteur, me regardait avec des yeux inquiets.

- Qu'est ce que vous faîtes ici ? Lui demandais-je la gorge sèche.

- Mon roi, vous avez fait un cauchemar. C'est le commandant de 5ème régiment Simen qui est venu me chercher en urgence.

A ce nom, je me raidissais immédiatement, la douleur était toujours présente entre mes fesses, à mes poignets et au niveau de mon coup témoignant de ce qu'il s'était passé. Simen s'approcha mais je l'arrêtai d'un geste.

- Ne vous approchez surtout pas de moi. Que s'est-il passé ? Demandais-je en me tournant vers mon professeur, mais ce fut Simen qui répondit.

-Lorsque nous avons terminé notre discussion, j'allais partir, lorsque vous vous êtes soudainement mis à frapper votre tête contre le bureau. J'ai essayé de vous arrêter mais impossible de vous faire bouger et alors des marques rouges sont apparues sur votre cou et sur vos poignets. Puis, vous vous êtes mis à hurler, je ne savais pas quoi faire dons je suis parti à toute vitesse chercher le sculpteur. Lorsque nous sommes revenus, vous étiez au milieu de la chambre murmurant la même phrase. Et comme si quelqu'un vous avez poussé, vous avez été propulsé contre le bureau et vous avez perdu connaissance.

Je me tournais vers le sculpteur, méfiant.

- Ce qu'il dit est la vérité mon roi.

- Est-ce que vous avez entendu ce que je murmurais ?

- Oui, vous n'arrêtiez pas de répéter en boucle, "l'œil est tout prêt", encore et encore.

- Je vois. 

Jamais une reine ne m'avait fait subir pareil cauchemar, si vrai, si douloureux. Je me remis debout en grinçant des dents et me mis face à eux.

- Nous avons décimé le peuple d'une reine il  y a quelques jours. Nous en avons tué  tellement que je pensais que le pouvoir de cette reine s'affaiblirait pendant quelques temps. Mais ce monstre est véritablement puissant, plus que moi. Préparez des éclaireurs Commandant Simen, qu'ils partent dès le levé du soleil et inspectent les moindres recoins à l'extérieur de la base. Pour utiliser un tel pouvoir, elle ne doit pas être loin, et tant qu'elle ne m'aura pas assez tourmenté, elle restera dans les parage.

- Vous ne devriez pas rester seul. Contredit le sculpteur. Je vais aller mettre en place les éclaireurs, Simen, restez avec lui. Puis il partit sans qu'aucun des deux n'aient eut son mot à dire.

Je soupirai et allai me mettre près de la fenêtre quand Simen m'attrapa la main. Presque instantanément, je la repoussai vivement et m'écartai. Je ne pouvais pas tolérer le moindre contact avec lui après ce que je venais de vivre.

- Il y a du sang qui coule le long de ta cheville. Reprit-il. Ou est ce que tu es blessé ?

A ses mots j'eus envie de fondre en larmes, là maintenant, devant cet homme que je ne connaissais que depuis quelques jours et qui dans mon cauchemars, m'avait brutalement humilier. Je me retins de justesse et sans lui répondre je partis dans mes appartements pour me changer en faisant bien attention de ne pas regarder le lit. Me nettoyer sous l'eau fraîche me fit un bien fou, quelques larmes s'y échappèrent mais quand je rejoignis mon bureau, j'avais au moins l'air revigoré. 

Simen était encore là, adossé contre la fenêtre. Les rayons de la lune illuminaient son visage couronné de ses cheveux blonds en bataille. Il avait la mâchoire carrée et les traits durs, mais ses yeux azurs en amande étaient empreint d'une discrète douceur. Simen était bel homme. Militaire doté d'un corps plus qu'enviable et homme de confiance du roi de ce pays, je ne me doutais pas que les femmes devaient se l'arracher.

Je fermais la porte derrière moi, le réveillant de ses pensées. Il s'approcha aussitôt avec une petite boîte entre les mains, mais je reculais.

- Il faut te soigner, les hauts militaires de ce pays arriveront bientôt pour le rapport. Dit-il en regardant l'horloge qui affichait 2h. Il faut mettre un bandage sur ton front, le sang se remet à couler.

- Je peux le faire moi-même.

Il soupira mais ne fit toujours aucun commentaire. Lorsqu'il me passa la boîte nos doigts se frôlèrent et je bondis en arrière en lâchant la boîte des premiers secours qui se fracassa contre le sol. Il s'occupa de ramasser les objets de premiers secours et posa la boîte sur le bureau où je vins m'asseoir pour faire mon bandage. Pendant que je mettais la longue bande blanche de tissus autour de ma tête, il me questionna.

-  Que s'est-il passé dans ton cauchemar ?

Je ne lui répondis pas, souhaitant oublier les dernières heures que je venais de passer mais il continua.

- T'ais je fais quelque chose de mal  ? Demanda-t-il doucement, toujours sans avoir de réponse.

- Pourquoi as tu ce genre de cauchemars ? Retenta-il quand même.

Je soufflai et devant son entêtement lui répondis.

- Les étalons n'existent pas seulement pour se reproduire, ils protègent leur reine. Mais les reines sans étalons, comme moi, sont assaillies de cauchemars. Ces cauchemars sont le fruit des pouvoirs d'une autre reine. Les reines sont toujours en quête d'un plus grand territoire, protégeant fermement leur peuple et sont donc continuellement en guerre entre elles. 

- Donc tu es bien une reine ? Depuis quand as-tu ce genre de cauchemars?

-Oui j'en suis une. Pour ce qui est de cauchemars, depuis mes cinq ans lorsque ma nature s'est révélée. Les reines me plongeaient dans des cauchemars en signe de menace afin que je ne m'attaque pas à leur peuple. C'est un peu une démonstration de pouvoirs. 

- Mais toi tu n'envahis pas leur tête comme elles le font ? Tu es une reine tout comme elles.

-Non je ne le fais pas. Je ne m'occupe pas d'elles, mon peuple passe avant tout et dans tout les cas je n'ai aucune idée de comment le faire.





Commandant (boy's love)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant