(𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝚃𝚑𝚒𝚗𝚔 𝚘𝚏 𝚖𝚎 𝚘𝚗𝚌𝚎 𝚒𝚗 𝚊 𝚠𝚑𝚒𝚕𝚎, 𝚃𝚊𝚔𝚎 𝙲𝚊𝚛𝚎.)
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𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴
Un bruit sourd se fait entendre. Celui d'une pelle creusant la terre pour la jeter sur mon corps alangui par le froid et les coups.
— Tu n'es qu'un putain d'oiseau de malheur, Azra ! hurle-t-il, à bout de souffle. Tu as gâché ma vie !
Mes lèvres se mettent à trembler de façon ingérable et mon visage se contorsionne de douleur face aux mots qu'il emploie. Ils prennent l'image d'un couteau imaginaire s'enfonçant péniblement dans mon myocarde. Lentement, profondément. Jusqu'à provoquer une brûlure vive, mais bien réelle dans ce cœur qui palpite beaucoup trop fort.
— Tu vas mourir, ce soir.
Coup de massue dans la poitrine. Je sens mon muscle écarlate se déchirer face au danger imminent. Je le sens pomper mon sang à une allure folle, presque mortelle. Je sens combien il essaye de réveiller mon corps qui sommeille. Des larmes de terreur roulent le long de mes tempes tandis que j'essaye de me relever, mais rien ne se passe. Je suis paralysée. Mes muscles sont engourdis, mes jambes sont affreusement lourdes. Je suis comme clouée de force à cette terre humide qui s'abreuve vicieusement de mon sang.
Mon bourreau, lui, plante la pelle métallique dans le sol pour m'observer depuis le haut de ma tombe. La pleine lune souligne sa silhouette chétive, mais ne révèle pas ses traits. Toutefois, je devine aisément la nature de son expression : meurtrière et pleine de rancœur amères.
S'il pouvait me cracher de l'acide en pleine gueule, il le ferait. Et il aurait d'ailleurs pu m'achever d'une balle dans la tête, mais il a préféré m'enfoncer dix centimètres d'acier dans le ventre et me jeter dans une fosse comme un chien. Ça en dit long sur la haine qu'il me porte...
— Cette fois, personne ne viendra te sauver, persifle-t-il, en récupérant sa pelle. Il ne viendra pas te sauver.
Il creuse à nouveau, de manière féroce.
Et chaque coup donné à la terre, me fissure un peu plus de l'intérieur.
Un sanglot incontrôlable s'arrache de ma gorge. Elle est asséchée, brûlée par mes pleurs et la peur. Quant à mes membres, ils tressautent de manière spasmodique et sont recouverts d'une affreuse chair de poule. Pour ne rien arranger, le battement d'ailes des corbeaux se fait entendre au-dessus de ma tête, leurs cris voraces me menacent. Ils me surveillent, attendent la minute fatidique pour attaquer ma carcasse et plonger leurs becs acérés dans mon cœur, dans mes yeux, dans mes tripes.
Dans tout ce qu'ils pourront bouffer avant que les insectes ne me pourrissent.
— P-pitié...
Ma supplique sonne comme un maigre murmure et s'achève entre mes lèvres lorsqu'une nouvelle masse de terre explose contre mon visage. Je ferme les yeux par réflexe défensif et perds mon souffle face à la réalité cruelle qui s'impose à moi. Il a raison.
Personne ne viendra me sauver.
Parce que personne ne sauve jamais les oiseaux de malheur, ces êtres rejetés de tous que l'on chasse d'un coup de pied pour passer. Ceux qu'on fuit en pressant le pas, ceux qui suscitent une haine viscérale chez les autres sans raison apparente.
Ceux qui, quoi qu'ils fassent, sont toujours de trop...
De trop.
Personne ne viendra me sauver.
— Trois... Deux... Un, décompté-je d'une voix brisée.
Zéro.
Prends une profonde inspiration, Az'. Car sa haine est sur le point de t'enterrer vivante.
❃
Hello ! J'espère que vous allez bien ?
J'espère que ce petit prologue vous aura plu, à très vite ! დ
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BIRDS OF PREY
RomantikUn sms. C'est ce qu'il a fallu pour qu'Azra se retrouve impliquée dans un règlement de compte sanglant, opposant son frère au gang le plus impitoyable d'Oakland. Complice et témoin malgré elle d'un détournement de drogue et d'un kidnapping, elle de...