𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷 : 𝙱𝚘𝚗 𝚛𝚎𝚝𝚘𝚞𝚛 𝚎𝚗 𝚎𝚗𝚏𝚎𝚛, 𝙰𝚣'

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(𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝚂𝚠𝚎𝚊𝚝𝚎𝚛 𝚠𝚎𝚊𝚝𝚑𝚎𝚛, 𝚒𝚗𝚜𝚝𝚛𝚞𝚖𝚎𝚗𝚝𝚊𝚕.)



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𝙱𝚘𝚗 𝚛𝚎𝚝𝚘𝚞𝚛 𝚎𝚗 𝚎𝚗𝚏𝚎𝚛, 𝙰𝚣'.



St Brigid Catholic Church, San Francisco,

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St Brigid Catholic Church, San Francisco,

Quelques mois plus tôt.


J'ai toujours détesté les enterrements.

Pas parce qu'ils m'attristent, non, mais parce que mon cerveau gère les émotions humaines d'une manière particulière.

Je fais partie de ces personnes étranges qui, pour évacuer la pression et l'angoisse accumulées, se mettent à rire. Et ça, même quand la situation ne s'y prête pas : en plein milieu d'une minute de silence, à l'annonce d'un décès, pendant un entretien d'embauche ou pire encore, lors d'un enterrement...

Et c'est actuellement ce qui se passe.

J'éclate de rire, sans le vouloir, tandis que ma tante Adelaïde sommeille paisiblement dans un cercueil en cèdre rouge. Les murs de l'église agissent comme une véritable caisse de résonance. Je suis si bruyante que le prêtre se voit forcé d'interrompre la cérémonie pour me lancer un regard moralisateur par-dessus sa bible.

— Bon sang, mais sortez-là d'ici ! tonne une vieille harpie aux cheveux violets, qui se retourne pour m'assassiner de ses prunelles bleues.

Mon oncle n'a pas le temps de saisir mon biceps, que j'ai déjà quitté le banc pour m'expulser de moi-même. J'espère que le Seigneur pardonnera mon geste. Je baisse la tête vers mes converses, plaque une main contre mes lèvres carmin et traverse l'allée sous les œillades meurtrières de mes proches. Ou du moins, de ces inconnus qui prétendent être de ma famille. Alors qu'ils ne m'ont jamais tendu la main, au contraire, ils l'ont rangé quand j'en avais le plus besoin.

Qu'ils aillent tous se faire foutre.

— Son père aurait honte d'elle, pouffe l'un d'entre eux.

— Cette gamine a toujours été ingrate et irrespectueuse ! ajoute un autre.

Je ris encore plus fort à l'entente de ces piques acérées qui, d'apparence ne me touche pas, mais c'est faux... Elles me calcinent le thorax. Un peu plus à chaque fois. J'apprends à vivre avec les remarques de mon entourage, mais je ne m'y habitue pas. Encore moins lorsqu'ils parlent de mon père. Et bientôt, il ne restera de mon cœur, qu'un moteur putréfié m'aidant à tenir sur mes jambes. Rien d'autre.

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