𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺𝟺 : 𝙻𝚎 𝚌𝚑𝚎𝚖𝚒𝚗 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚟é𝚛𝚒𝚝é

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Il faut que je m'arrête

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Il faut que je m'arrête. Maintenant.

Si je me fie au panneau autoroutier qui se profile à l'horizon, je dirais que ça fait deux heures que je roule.

Los Banos n'est plus très loin. Seulement, je me sens incapable de l'atteindre. Mes paupières sont sur le point de se fermer et ma cheville – enfoncée sur la pédale d'accélération depuis que j'ai quitté le club-house, me fait souffrir le martyr.

N'ayant pas d'autre choix que de faire une pause, j'emprunte la bretelle de sortie et quitte l'Interstate 5. Je parcours environ deux miles avant d'apercevoir l'enseigne lumineuse d'un motel low-cost, situé à la périphérie de l'autoroute. Je pénètre dans l'enceinte et me stationne entre deux poids-lourds.

Après avoir jeté un coup d'œil anxieux à travers mes rétroviseurs, je coince mon flingue à l'arrière de mon jean et ouvre la portière d'une main hésitante. Mon ventre se noue d'angoisses. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de sentir le regard meurtrier de Priam sur moi.

Je suis certaine que ce psychopathe m'a suivi et qu'il est là, quelque part dans l'ombre, à attendre que je sois seule pour agir.

La seule chose qui me protège de lui, pour l'instant, c'est de me trouver dans un lieu public. Je suis prête à parier qu'il n'osera pas me kidnapper devant témoin. Ça risquerait d'entacher l'image de son club chéri !

— Tu t'es perdue, ma jolie ? me demande un homme, adossé contre le mur du motel, une bouteille de bière à la main.

Je fais la sourde oreille pour ne pas m'attirer plus d'ennuis que j'ai déjà et presse le pas pour rejoindre la réception au plus vite. L'individu, lui, refuse de lâcher l'affaire et m'interpelle en sifflant. Mon rythme cardiaque s'emballe dangereusement. Là, tout de suite, j'ai une folle envie de faire volte-face et de lui coller mon arme sur le front !

Je n'ai jamais compris pourquoi certains mecs faisaient ça ! Comment pensent-ils pouvoir séduire une femme en se comportant comme des gros porcs, hein ?

Qu'ils aillent tous se faire foutre !

Une fois arrivée à l'accueil, je retrouve un semblant de souffle en découvrant que c'est une jeune femme qui s'occupe des clients, mais déchante tout aussi vite face à l'attitude dilettante qu'elle affiche.

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