𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸 : 𝙼𝚊𝚞𝚟𝚊𝚒𝚜𝚎𝚜 𝚏𝚛é𝚚𝚞𝚎𝚗𝚝𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗𝚜

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(𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝙻𝚞𝚛𝚔, 𝚃𝚑𝚎 𝙽𝚎𝚒𝚐𝚑𝚋𝚘𝚞𝚛𝚑𝚘𝚘𝚍.)



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𝙼𝚊𝚞𝚟𝚊𝚒𝚜𝚎𝚜 𝚏𝚛é𝚚𝚞𝚎𝚗𝚝𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗𝚜



— J'avais oublié à quel point cet enfer était beau, soufflé-je, une pointe de nostalgie dans la voix

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— J'avais oublié à quel point cet enfer était beau, soufflé-je, une pointe de nostalgie dans la voix.

C'est bien la seule chose qui me manquait ici : California Street.

L'artère principale de San Francisco s'étend sur huit kilomètres et donne une vue imprenable sur les buildings du centre des affaires et le pont d'Oakland. C'est dans ce coin animé de la ville que mon père et moi aimions nous rendre le soir, après ses longues journées de travail. Nous observions le coucher du soleil et mangions un Cinnamon Roll à la cannelle... mais ça, c'était avant qu'il ne meure et qu'il n'emporte nos rituels avec lui.

Dans sa tombe.

Les poils fins de mes avant-bras se dressent lorsqu'une averse se met à tomber en cette nuit de novembre. L'hiver ici est plutôt doux, mais pluvieux, ce qui donne à San Francisco une atmosphère automnale. Que j'adore. Là où la plupart des gens attendent l'été avec impatience, moi, je l'exècre. J'ai toujours préféré les temps pluvieux et les orages, ils m'apaisent. J'aime entendre la pluie battre contre les vitres, sentir l'odeur si singulière du petrichor et voir le soleil disparaître sous d'épais nuages gris...

— Azra ! Par ici ! m'interpelle une voix familière.

Le cable-car qui m'a déposé ici remonte tranquillement la rue et dévoile mon frère, qui se trouve de l'autre côté de la route. Il me fait signe de le rejoindre, un sourire étire mes lèvres carmin. Un sachet kraft à la main, je resserre un bras contre ma poitrine afin de me protéger de cette pluie qui transperce déjà ma robe en velours et m'empresse de retrouver Campbell. Je l'enlace brièvement, puis il m'incite à le suivre en direction d'un café qu'il a choisi pour l'occasion.

Une masse d'air chaud m'enveloppe immédiatement après être entrée à l'intérieur du bistrot.

Le théâtre. C'est comme ça qu'il se nomme. Il n'est pas tout à fait vingt-heures, mais il est déjà plein à craquer.

Les discussions sont si bruyantes qu'elles couvrent le bruit de la musique et il y a tellement de monde que je peine à progresser sans être bousculée. Je frotte mon bras gauche dans un réflexe nerveux tandis que mes orbes hazel passent les environs au peigne fin.

BIRDS OF PREYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant