Fucking Obsession [Th. K.]

4 : La dispute

Comment décrire cette sensation ?

Une unique larme coulait le long de sa joue sans qu'elle ne sache la véritable raison de celle-ci.

Elle l'essuya rapidement, tentant de chasser cette image.

De la pitié pour son amie ? De la colère ? De la peine ? Elle ne savait pas, sûrement un mélange d'émotions plus que négatives.

Le chemin jusqu'à la bibliothèque s'effectua silencieusement alors qu'elle suppliait Rosé du regard de ne pas parler, de ne faire aucun commentaire. Ce qu'elle fit gentiment.

Elle s'assied alors le regard baissé. Devait-elle en parler ? Mais à quoi bon lui en vouloir ? Avait-elle une raison valable ? Elle lui mentait, elle leur mentait sur le fait qu'elle couche avec Taehyung. Ce n'était pas comme si c'était juste un homme qui couchait avec plein de filles pour s'amuser. Non, car des filles avaient déjà mis fin à leur vie, car il les avait poussés jusqu'au suicide.

Cependant, elle se disait qu'elle devait attendre qu'elle lui en parle, mais si elle ne le faisait pas, il pourrait lui arriver quelque chose de grave vu la réputation de cet homme. Elle était plus que perdue et se sentait tout à coup responsable de sa sécurité.

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Ludmila étudiait le droit elle aussi, car elle souhaitait devenir juge. Alors, se trouvant dans la même classe, elles s'étaient assisse toutes les deux pendant leur cours d'anglais de l'après-midi.

Le professeur n'était toujours pas survenu. Alors, tandis que Ludmila avait les yeux fixés sur son téléphone, elle l'observa. Elle semblait si vide de l'intérieur, si triste mais froide en même temps. Son humeur était certainement due à Taehyung.

Mais s'il lui faisait du mal pourquoi ne le quittait-elle pas ? Lui faisait-il du chantage ? Était-elle tombée amoureuse ? Elle en doutait fortement, car elle n'était pas du style à tomber amoureuse toutes les cinq minutes.

Rosé lui avait expliqué tout ce qu'elle savait sur lui. Et comment dire ? C'était horrible. Toutes ces choses qu'elle avait apprises à son sujet. Pourtant, son esprit ne pouvait pas empêcher d'être neutre. Ce n'était que des rumeurs, et bien que la violence qu'il possédait en lui semblait être vraie, elle ne l'avait jamais vu en action.

"Ça va ? Tu as l'air pensive", demanda Ludmila, inquiète, apercevant que sa meilleure amie la scrutait.

"Ça fait quelques jours que je ne suis pas bien", mentit-elle. « Mais, comme tu passes la plupart de ton temps sur ton téléphone ou alors que tu n'es pas avec nous, tu n'as pas pu le voir", ajouta-t-elle d'un ton beaucoup plus froid qu'elle ne le voulait.

Elle fronça les sourcils. "Tu es insolente là ! Je peux savoir pourquoi tu me parles comme ça ? Tu sais que je suis ta meilleure amie et qu'on ne se cache rien", protesta Ludmila d'une voix douce malgré ses propos.

Quelle menteuse. Elle osait dire ça en plus. Elle arbora un sourire ironique.

« Je suis insolente si j'en ai envie, je ne crois pas que tu sois la bonne personne pour me donner des leçons en ce moment. Et c'est toi qui me parles de ne rien se cacher ? Tu es sûre que tu n'as rien à nous dire ? ", s'emporta-t-elle, pourtant, tout comme Ludmila, sa voix était douce.

La tristesse émanait de l'expression pale de son visage. Toutefois, cette expression de chagrin se fit vite remplacer par une expression de colère.

"Je ne te permets pas de me parler comme ça ! », rétorqua-t-elle, les dents serrées. « Je ne te dois rien. Au moins, lui se préoccupe de ce que je veux et de ce dont j'ai envie ! Tu es vraiment une garce ma parole !", c'était comique de voir qu'elle venait tout juste d'avouer alors que Cayetana n'avait pas même évoqué le garçon.

Elle s'en alla et la laissa seule.

Elle n'assimilait pas la situation et la raison pour laquelle elle s'était affolée de la sorte. Elle affabulait, manquait de respect et osait partir comme si elle était la victime. Alors peut-être bien que Cayetana ne s'y était pas pris de la bonne manière, mais elle ne méritait pas de telles insultes. 

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Elle abhorrait les disputes. Elle ne pensait pas que la dispute avait un quelconque point positif. Pourtant, une semaine était passée et les deux meilleures amies ne se parlaient plus. Le petit groupe avait été au courant de cette chicane, mais pas de la situation. Ce n'était pas à elle d'en parler. Seule Ludmila était apte à le faire.

Cependant, la jeune femme ne venait plus en cours depuis cette fameuse querelle. Mais celle-ci n'avait pas été si violente, et Cayetana n'avait pas dit quelque chose de mal, non ? La conjecture était étrange et si on croyait au propos de la jeune femme, ce fut la première fois qu'une altercation prenait des proportions aussi importantes. Toutefois, cette fois-ci, c'était différent.

Elle s'était pourtant excusée de nombreuses fois, en expliquant qu'elle s'était juste inquiétée pour son amie. Elle lui téléphonait, l'appelait en visio, mais jamais l'étudiante ne lui répondait.

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Le jour de la fête était arrivé, et, malgré le désespoir qui émanait en elle, Cayetana était contente finalement de sortir pour s'aérer l'esprit et penser à autre chose.

Ils arrivèrent tous ensemble, évidemment sans Ludmila, effaçant le fait qu'elle lui avait envoyée un message pour lui rappeler la fête : sans réponse.

La maison - la villa - était immense. Elle était faite de vitre, l'extérieur s'avérait peuplé d'arbres, de palmiers. La végétation y était principale dans ce grand jardin déjà envahi de monde. Il y avait également des fontaines et des beds y étaient installés. La musique occupait les oreilles des invités, tout comme la nourriture et les boissons occupaient leur bouche. L'ambiance y était festive, ils dansaient, riaient et discutaient naïvement.

Tout était propice à une bonne soirée.

Quand ils trouvèrent un bed disponible, le groupe s'installa et la première chose qu'elle vit quand elle leva le regard, était Taehyung.

Ses orbes résultaient d'une intensité dérangeante. Son regard n'était que haine et violence sans aucune pointe d'humanité.

Pourquoi était-il sans cesse en train de la fixer ?

Elle décida de tourner la tête et de profiter de la fête en se laissant tenter par un cocktail. Elle observait le monde autour, riait aux blagues de Federico, souriait niaisement au couple Francesca et Mattia, et dansait avec Alessandro. Il manquait une seule personne pour que la fête soit parfaite : Ludmila.

Elle était en face d'elle. 

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Il avait comme un package pour profiter des soirées comme celle-ci. Tout d'abord, la drogue et l'alcool la canalisaient, comme un remède miracle. Les médicaments étaient dans sa poche en cas de glissement. Et enfin, le sexe.

Cependant, alors qu'il avait un verre d'alcool dans les mains, ses mains commençaient à trembler, signe d'un emportement proche. Le plaisir de frapper quelqu'un, la sensation de son poing tapant n'importe qui, l'odeur du sang, l'appelait comme un désir si puissant à apaiser.

Son regard trouvait le sien. Longuement. Elle avait une jolie robe courte et des baskets blanches, donnant une douce impression qu'elle incarnait l'innocence. Il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder de haut en bas comme il avait l'habitude de le faire depuis qu'elle était arrivée. Ses orbes ne pouvaient pas s'empêcher de la détailler si minutieusement, dans les moindres détails. Ses cheveux longs étaient attachés en un chignon las et elle ne semblait pas beaucoup maquillée, si ce n'est que la bouche rouge éclatante. Elle dansait avec Alessandro et riait comme si le monde était parfait.

Pourquoi était-il obligé de lui agripper ses hanches de cette manière ? Ses hanches qui ne semblaient pas être si pleines, mais en parfaite adéquation avec sa taille fine. Son corps semblait frêle et il se surprit à aimer cela, comment cela ferait de la tenir contre lui qui faisait deux fois sa taille.

Pourquoi pensait-il ça ? Il s'en fichait.

Son esprit n'eut pas le temps d'élaborer quoi que ce soit, quand il vit que Ludmila était là.

"Regardez qui vient d'arriver. On va bien s'amuser", dit le brun qui se trouvait à côté de lui, en le regardant d'un air malicieux.

"Que le spectacle commence", dit une jeune femme, en s'amusant, comme si ça allait être le meilleur spectacle de sa vie.

"C'est parti, à moi de jouer", déclara Taehyung.

Elle allait sauver cette soirée.

La meilleure amie de Cayetana avait profité de cette soirée pour venir lui parler. S'excuser de son comportement et de ses paroles, demandant pardon à sa sœur de cœur.

Pourtant, la tournure allait être bien différente. Elle s'apprêtait à vivre la plus grosse humiliation de sa vie et un point de non-retour avec Cayetana. Néanmoins, elle ne sera pas la seule chamboulée, car pour Cayetana, cette soirée, la condamnerait pour le reste de sa vie à entrer dans le cercle plus qu'intime et privilégié de Taehyung.

Il allait, à cause de ses émotions, la capturer, l'entrainant, pendant un long moment, dans les ténèbres avec lui, sans aucun scrupule. L'amour pur n'y ferait aucun entrée, seulement une obsession.

Une obsession plus que dangereuse.