15 : "Je te déteste"

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Il avait comme l'impression de la laisser entrer dans une cage aux lions. La cage représentant les salles de cours et l'université en général. C'était une torture intérieure pour lui de la laisser aller en cours. Il retardait la séparation en l'embrassant, sous les yeux ébahis des autres étudiants. Elle était la seule femme qu'il embrassait.

Elle ici. Lui ailleurs.

Il se disait qu'il ne pourrait pas la surveiller ou la protéger, la câliner ou la rassurer. Il la serrait fort dans ses bras, la jeune femme n'était pas habituée à cela. Mattia, faisait-il cela à Francesca ? Il paniquait à l'idée de ne plus l'avoir dans son champ de vision.

Il était dans son cours, la professeur évoquait le monde contemporain et il pensait au sien. Son monde. Elle.

Il détestait la forme de contrôle qu'elle exerçait autant, car il haïssait montrer ses faiblesses, de peur qu'elle s'en serve et qu'elle l'abandonne. Il avait peur de l'aimer et de l'amour en général. Il avait peur que son amour ne soit pas aussi fort que le sien. Alors il lui envoyait des messages pour qu'elle ne pense qu'à lui. 

~~~~~

Ses émotions positives à l'idée de la retrouver pour le déjeuner se transformèrent vite en des émotions négatives quand il la vit parler à un de ses amis.

La colère monta, Cayetana l'appercut et elle partit dans sa direction. Mais son regard noir était toujours sur Alessandro. Il baissa enfin les yeux et il sentit des mains sur son torse, laissant place à une multitude de sensations, plus agréables les unes que les autres. Il s'avérait toujours aussi furieux, malgré ce geste qui l'affaiblissait.

"Coucou...", dit-elle timidement.

"Tu as besoin que je te parle en une autre langue pour que tu comprennes ce que je te dise ?", demanda-t-il d'un ton calme mais glaçant.

Elle se raidit et retira ses mains. Elle le regardait si innocemment qu'il regretta presque de lui avoir fait cette remarque. Mais il ne voulait pas céder et souhaitait qu'elle comprenne sa demande.

"Q-quoi ?".

"Tu foutais quoi là ? Putain de sa race il faut que je te le dise comment ?!", s'écria-t-il.

Des regards se posèrent sur eux.

"Je m'en vais, je ne veux pas qu'on se donne en spectacle devant toute l'université à cause de tes crises de jalousie à la con", elle s'en alla et il la suivit.

"Crises de jalousie à la con ? C'est ce que tu viens de dire là ? Putain, mais réponds-moi merde ! Ça me casse les couilles ton attitude putain !"

"Tu vas arrêter de parler mal ! Il n'y a que des jurons et des insultes qui sortent de ta bouche ! Change de disque à la fin !", elle marcha toujours aussi rapidement en tournant quelques fois la tête vers Taehyung.

Elle arrivait alors dehors sur le toit de l'université et le fusilla du regard.

"Tu me promets des choses, mais tu fais tout le contraire putain, alors comment tu veux que je réagisse hein ? D'abord les appels puis maintenant tu leur parles, sachant que j'allais venir te chercher pour aller à la cafétéria. Je ne peux pas te faire confiance si tu fais ça", expliqua-t-il tandis qu'elle s'assit sur le muret.

Elle paraissait si fatiguée de la situation que sa colère grandissait un peu plus si c'était possible.

"Donc si je suis ton raisonnement, je dois parler à plus personne à part toi ?"

"Bravo putain !", dit-il en tapant dans les mains. "C'est bien !", son geste l'humiliait discrètement.

"Je rêve où tu te fous de ma gueule là ? Tu crois quoi, que je vais t'obéir aux doigts et à l'œil comme toutes ses pétasses !"

"Ouais et bien pour l'instant la seule pétasse que je vois ici, c'est toi !"

Sa bouche s'ouvrit en grand. Elle descendit du muret et commença à partir. Elle avait les larmes aux yeux et il se gifla mentalement de lui avoir dit ça.

À peine était-elle partie qu'il envoya un coup-de-poing contre le mur en criant, s'arrachant la peau. Ses émotions étaient décuplées depuis qu'il la connaissait alors il se déchaînait sur le mur, faisant gicler son sang un peu de partout. Il s'arrêta à cause de la fatigue. Il devait la récupérer, non ?

Tout le monde se décala en le voyant, vu l'état de sa colère, il pourrait frapper n'importe qui, malgré l'état de ses mains. Elles lui faisaient souffrir, mais Cayetana encore plus. Je rentrais dans la cafétéria et il remarqua qu'elle n'était pas là. Il paniqua et commença à la chercher de partout dans l'université en l'appelant comme un fou, en criant son nom.

Et, quelques minutes plus tard, il la vit. Elle était au fond d'un couloir, seule, assise par terre, et elle pleurait. Cette vue lui brisa littéralement le cœur. Il s'approcha d'elle doucement en lui parlant calmement.

"Cayetana", commença-t-il. "Arrête de pleurer, je t'en supplie. Je suis désolé, tu sais que ce n'est pas ce que je voulais dire...Pardonne-moi...", il s'accroupit. Il posa sa main sur sa joue, et il fut soulagé qu'elle ne le repousse pas. Elle le regardait, ses yeux étaient rouges.

"Je te déteste...", lâcha-t-elle.

Je faisais plusieurs fois "non" de la tête en posant, cette fois, ses deux mains sur ses joues.

"Non ne dis pas ça...", supplia-t-il alors qu'il sentait les larmes monter.

Pourquoi était-il si sensible d'un coup ?

"Je te déteste...", elle répéta.

Il posa ses lèvres sur les siennes pour la faire taire. Elle se laissait faire, mais ne participait pas au baiser. Il décida alors de poser ses mains sur ses cuisses, les caressant jusqu'à l'intérieur. Des millions de frissons parcoururent son corps.

Elle se détendit, et gémit légèrement à ce contact, ce qui lui laissa l'accès à sa bouche. Il en profita alors pour introduire sa langue. Elle participa enfin au baiser, mais quand elle s'en rendit compte, elle le poussa légèrement.

"Dis-moi que tu ne me détestes pas", ordonna-t-il, mais elle ne répondit pas. "Dis-moi que tu ne me détestes pas !"

"Je ne te déteste pas...mais je t'ai détesté tout à l'heure, je t'ai maudit de m'avoir traité de la sorte..."

"J'ai dit ça sur le coup de la colère, je n'y pensais pas et tu le sais très bien..."

Elle remarqua ses mains et son visage changea d'expression.

"Tes mains, qu'est-ce qui s'est passé avec tes mains ?", demanda-t-elle en se levant, le regard paniqué.

"Rien, rien de grave..."

"Tu dois tellement souffrir", elle prit ses poignets. " Mon cœur, Tae i-il faut soigner ça."

"Comment tu m'as appelé ?", demanda-t-il en souriant.

"Mon cœur...", répondit-elle faiblement.

"Alors je suis ton cœur hein ?"

Ses yeux s'encrèrent dans les siens, un temps non compté passa et leur cœur battait à l'unisson.

"Comment peut-on s'attacher aussi vite à quelqu'un ?", se demanda-t-elle en le regardant.

Il la fixa, en essayant de me rendre compte de ce qu'elle venait de dire. Il la prit dans ses bras et il se blottit contre elle. Ce contact les apaisa automatiquement.

~~~~~

Taehyung avait été forcé à aller à l'infirmerie par Cayetana, puis ils étaient allés manger sous les regards insistants des autres. Cayetana était un peu froide et il savait qu'elle ne l'avait pas totalement pardonné. Il devait se détendre, car il était à cran. Il n'avait pas fumé, n'avait pas eu de relations sexuelles depuis Jennie. Il était tellement frustré, car elle l'attirait si puissamment.




Fucking Obsession [Th. K.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant