Les jours passaient... défilaient... s'envolaient... mais toujours rien. Hermione n'avait pas répondu. Drago, chaque soir, aux alentours de dix-neuf heures, faisait le tour du troisième étage pendant une demi-heure, pour être sûr que personne ne lui avait déposé de lettre. Il était au bout, et ne comprenait pas pourquoi la réponse se faisait si longue. Enfin la réponse, maintenant il se doutait qu'il n'allait jamais la recevoir. Et que jamais il ne pourrait compter sur l'aide d'Hermione pour avancer sur sa mission.
Oui, les jours filaient, et Drago en était toujours au même point. On était déjà mi-octobre, et rien... rien pour satisfaire le Seigneur des Ténèbres... rien qui pouvait lui faire dire qu'il allait réussir sa mission, pas un pas en avant, mais mille en arrière.
Dans sa tête, à ce moment-là, c'était comme une clef, une fois trouvé il pourrait l'insérer dans la porte, et la tourner, sauf que cette clef, il ne la possédait pas. Et il était sûr que Hermione, elle l'avait.
Lorsqu'il regarda le onzième jour consécutif, si oui ou non la Gryffondor lui avait répondu, elle surgit au bout du couloir. Drago fut surpris, mais elle avait les mains vides. Ni lettre et ni livre.
Alors quand elle passa à coté de lui, Drago ne pouvait que la fixer, son regard n'arrivait pas à se détourner d'elle et il détailla chaque partie de son corps. Son regard était si insistant que la rouge et or le remarqua, ne mâchant pas ses mots, elle lui lâcha :
— Qu'est-ce que tu regardes Malefoy ?
Elle ne demandait pas ça sur le ton d'une question, car elle n'attendait aucune réponse. Elle voulait simplement, qu'il ne la fixe plus ainsi.
— Sûrement pas toi, je ne t'avais même pas vu. S'exclama Drago.
Il mentait comme toujours, pour que sa camarade ne connaisse pas ses pensées, mais surtout pour garder le masque qu'il avait toujours porter :
Celui d'une personne froide.
— Je t'ai vu me fixer. Tu ne peux pas me dire que je délire.
— Pourtant c'est le cas Granger. Siffla Drago.
— Arrête.
— Arrêter de quoi ?
— Arrête de me mentir, j'ai vu comment tu m'avais regardé au petit déjeuné la semaine dernière, bizarrement tu ne t'es plus jamais assis en face de moi.
— Je ne m'en souviens pas, je devais penser à autre chose.
Bien sûr, Drago s'en souvenait parfaitement. Et il fût surpris que Hermione s'en rappelle également, mais surtout le relève, car oui c'était inhabituel pour le Serpentard.
— Oui, ça doit être ça.
Après ses mots, Hermione plongea son regard dans celui du blond. Elle était loin d'être dupe, et elle savait qu'en face d'elle se tenait un bon gros menteur, qui n'assumait pas ce qu'il était.
Leurs échanges de regards furent longs, et ni l'un, ni l'autre ne baissa la tête. Comme s'ils n'arrivaient pas à se détacher et à se quitter.
Au bout d'un temps, Hermione ouvrit légèrement la bouche, pour dire quelque chose, mais rien ne sortit. Ses lèvres tremblèrent et sa bouche se referma aussitôt. Toujours perdu dans son regard, Drago n'y fit même pas attention. À ce moment-là, les deux étaient paralysés, et ils ne savaient plus ce qu'ils devaient faire à présent.
C'est lorsqu'on entendit Lavande Brown rire aux éclats à l'autre bout du couloir, que Hermione tourna brusquement la tête. À ses côtés, Ron lui tenait la main et affichait également un grand sourire. Ils se stoppèrent tous les deux lorsqu'ils aperçurent la scène qui se tenait devant eux. Hermione les dévisagea, tandis que Drago les regarda rapidement avant de reposer son regard sur Hermione. Celle-ci n'avait pas défait son regard du jeune couple qui se tenait devant eux, et petit à petit la tristesse montait en elle, et une petite larme perla au coin de son oeil. Seulement Drago le remarqua, alors que Lavande regardait avec insistance son nouveau petit ami, pour lui demander de faire demi-tour. Ron regarda une dernière fois Drago puis Hermione et acquiesça. Ils firent alors demi-tour.
À la seconde où ils eurent quitté les lieux, une, puis deux, puis trois larmes coulèrent le long des joues d'Hermione. La tristesse était toujours présente, mais c'est la colère qui prit vite le dessus.
Dans tout cela Drago ne savait pas où se mettre, et pour la première fois, il se dit qu'il devait prendre le rôle du gentil.
— Ça va Granger ? Tu veux que je te raccompagne jusque dans ta salle commune ?
Mais la Gryffondor n'était pas d'humeur.
— Oui ça va... fin je veux dire ça se voit ! Et non, je peux marcher toute seule, on m'a arraché le coeur pas les jambes !
Elle se retourna, et partit dans le sens opposé à celui de Ron et Lavande. Elle avait une démarche fière, le dos droit, ou ses cheveux se balançaient d'un côté puis de l'autre à chaque pas qu'elle faisait. Les mots qu'elle venait de balancer à la tête de Drago étaient forts, et violents, mais ils n'étaient pas contre lui, la brune aurait envoyé balader n'importe quelle personne qui lui aurait adressé la parole à ce moment-là. Perplexe, le Serpentard prit la fuite à son tour pour rejoindre la grande salle où tout le monde attendait le début du festin.
Alors que tout espoir de lettre était partie en fumer ce soir-là, le lendemain Drago trouva poser au troisième étage, à l'entrée de la salle des trophées, le livre « Les Liaisons Dangereuses ». Son coeur fit un bon, et son cerveau qu'un tour pour ouvrir le livre. À la page 19, un morceau de parchemin était plié en quatre.
Des élèves arrivèrent d'un coin du couloir, alors Drago prit le livre à l'envers de manière à ce qu'on ne puisse pas discerner la couverture et il redescendit d'un étage pour entrer dans les toilettes des filles.
Là, il était seul. Personne ne venait jamais, mis à part Mimi qui pouvait arriver d'un moment à l'autre. Alors Drago se dépêcha d'ouvrir cette lettre.
Cher inconnu,
Je te remercie de ses éloges que tu fais à mon sujet, j'aimerais en apprendre plus sur ta personne et sur la tâche que tu dois effectuer. Mon aide te sera toujours disponible.
Mais qui es-tu ? J'attends une réponse, car je ne veux pas donner ma confiance aux mauvaises personnes.
Hermione.En effet Hermione, tu es sûrement en train de donner ta confiance à une mauvaise personne, mais égoïste comme je suis, je vais la prendre même si cela pourrait te détruire. Pensa Drago.
À présent, il avait la clef en main, ne restait plus qu'à ouvrir la porte.
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musique : No Judgement - Niall Horan
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Brume | Dramione
FanfictionLa sixième année de Drago Malefoy à Poudlard, restera la plus douloureuse de toute sa vie. Elle avait été destructrice, et pourtant il ne changerait pour rien au monde les événements qui avaient éveillé en lui ce sentiment indescriptible. C'était la...