Chapitre 1

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1.

«Les jours passent et se ressemblent tous, je suis lassé de cette vie que je fais semblant d'aimer. Je me demande souvent pourquoi je suis en vie. Quel est mon but sur cette terre, où est mon destin? Ah quoi bon tenir ce journal, il ne contient qu'un ramassis de conneries, toutes mes attentes et mes déceptions depuis le jour où je suis arrivé ici. Après tout, pourquoi continuer à écrire si ce n'est pour rêver d'un futur qui ne se produira jamais? Je suis déprimé, j'aimerais trouver un sens à ma vie, quelque chose qui me rendrait heureux une bonne fois pour toutes...»

Comme chaque jour, je rentre de ma cueillette d'âmes, je traîne les pieds à l'idée de rentrer chez moi. Je n'aime pas cet endroit, mais je leur fais croire le contraire.

— Alors cette chasse ? T'en as ramené combien ?

— Merdique, juste quatre, les connards en robe sont arrivés avant moi, j'ai les nerfs faut que je saute quelque chose ! Tu as une clope ?

— Ouais attrape. T'en as jamais assez hein ? Faut toujours que tu trouves une meuf à fourrer ? Tu préfères une pute ou une vierge ?

— Les deux ! Je suis de mauvais poil ! Envoie-moi la marchandise dans mon appartement dans trente minutes.

— À tes ordres boss !

J'avance sans but ni l'envie, je veux juste rentrer chez moi, retrouver mon « petit nid douillet ». J'en ai marre de supporter ses foutus anges, ils se croient mieux que nous, que moi. Ils ont toujours ce besoin de chercher le « meilleur » en nous, en moi, comme si j'étais humain, comme si les hommes étaient capables d'être bons.

Mon père dit qu'ils sont une distraction, leur espèce passe leur temps à copuler comme des petits lapins, ils se reproduisent encore et encore, s'extasie de la beauté de leurs rejetons.

Des vers qui passent leurs temps, à chialer, pisser, chier et bouffer les seins de leurs mères. On leur torche le cul toute la journée et leur donne une tétine à sucer parce qu'on ne veut pas les entendre brailler. Ils passent leurs temps à leur apprendre les bonnes manières, alors que leurs parents ne les respectent pas eux-mêmes ces foutues règles de bienséance.

Mais bon, ça à ses bons côtés, grâce à eux, je m'ennuie moins.

Je claque des doigts pour en faire sortir une flamme. J'allume ma cigarette et en tire une longue bouffée.

— Bordel que ça fait du bien.

Je vais sous la douche, et oui même les démons aiment être propres, on se comporte peut-être comme des porcs, mais nous n'en sommes pas physiquement. Enfin sauf Marek, lui il a vraiment une tête de cochon et ne parlons pas de sa queue en tire-bouchon, je me demande comment il fait pour tringler autant de meufs à la fois. Il les envoûte peut-être.

J'aime me laver en revenant du monde des humains, ils puent la misère et le jasmin, je déteste ces odeurs de fleurs fraîches, ça me donne la nausée.

Comme convenu, Jax' me livre mes proies de ce soir à l'heure.

— Ça te convient ? (dit-il fièrement lorsqu'il franchit le pas de la porte.)

— Ça fera l'affaire, aller vous laver, votre salle de bain est au bout du couloir à droite, il y a des vêtements dans l'armoire, ne vous amusez pas à vous faire belle, je me fout de tout ça, la seule chose qui m'intéresse c'est votre cul.

Elles s'avancent sans un mot et je dévore la plus jeune des yeux.

— Elle est bandante la brune. Tu l'as trouvée où ?

Aaron fils du diable. Bienvenue en enfer.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant