Partie 4: Une fraction de seconde

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C'était une semaine après le football frontière, Ayame venait de rendre visite à Eisei Gakuen ainsi qu'à Kira Hiroto, suite à leurs défaites au tournois, et est ainsi restée toute l'après-midi à jouer au foot avec eux, parlant et racontant de bon moment. Elle n'avait pas réellement pu le faire avant en raison de nombreux examens dans son collège. Mais cela lui faisait plaisir d'être entouré de personne aussi gentils qu'eux. Pas besoin de se soucier de ce que les gens pensent d'elle. Puis, elle pouvait jouer à chien et chat avec son ami d'enfance. Mais ce bon moment est passé bien trop vite à son goût, et la demoiselle fut obligée de rentrer, bien que comme à son habitude, elle allait continuer à parler avec Hiroto via les SMS pour l'embêter. Les deux se sont connus grâce à leurs familles aisées. Bien que cela dérangeait les deux enfants de s'être connus avec un petit sentiment d'obligations, les deux passèrent vite le cap. Mais c'est ainsi qu'ils finirent par se rapprocher, aux points de partager des bains et dormir ensembles par habitude, se connaissant après tout depuis la naissance. La demoiselle se rappela de certains bons moments passés avec lui, et d'autres gens d'Eisei Gakuen avant de monter dans la voiture noire qu'il l'attendait devant le manoir de la famille Kira. Sans perdre de temps, bien que très polie tout de même, elle salua le chauffeur, Ayame retrouva son regard redirigé vers son téléphone allumé qu'elle tient entre ses mains, branchés ses écouteurs blanc qui sont posés dans ses oreilles, elle lança une playlist fraîchement choisis avant de poser son cellulaire sur ses cuisses et sourire doucement. La demoiselle s'était également attachée, telle une personne un minimum logique, en cas d'accident, ce serait utile, n'est-ce pas ? Et la voiture démarra enfin, se dirigeant vers le manoir appartenant à la famille Yatsuko. Aya dirigea son regard vers le ciel étoilé, bien que roulant en centre-ville, les lumières empêchaient de les voir clairement, sans oublier les immeubles longeant les routes. Il était tard et un calme régnait dans la voiture, le chauffeur n'avait pas mis de fond sonore pour se concentrer sur la route, et comme cela, il ne dérangerait pas la demoiselle. Ayame lâcha un frêle soupir entre ses lèvres rougies par un peu de gloss fraîchement mis par les soins d'une manageuse à Eisei Gakuen, et le retira d'un revers de mains. Cela lui rappelait les soirées où elle devait accompagner ses parents, ce qui veut ainsi dire, "belle tenue, un petit maquillage, être présentable" donc ses tenues habituels, composées la plupart du temps par un sweat et un jean ou encore ses tenues de sport lorsqu'elle sortait faire un peu de foot pour s'entraîner, une tenue non adaptée pour une soirée vous penserez bien. Mais ce qui voulait dire aussi, retrouver son ami d'enfance et lui en mettre plus sur la gueule avec son costume de Manchot. La brune retira par la suite l'écouteur droit et interpelle le chauffeur à l'avant de la voiture : "Monsieur Victor ? Vous pourrez vous arrêter au parc s'il vous plaît ? J'aimerais regarder les étoiles quelques minutes." Fut la demande de la jeune alors qu'elle pianota sur son moyen de communication pour prévenir ses parents du petit retard qu'ils auraient.

- Bien mademoiselle, quelques instants seulement, Madame vous attend. Répond doucement et gentiment le conducteur et majordome de la famille Yatsuko lors de cette soirée, Ayame avait donc acquiescer d'un petit bruit et d'un mouvement de tête avant de remettre son écouteur, se plongeant dans ses pensées, le regard de nouveau à travers la fenêtre de verre.

Et soudainement, en une fraction de seconde, alors que la voiture noire traversait un carrefour, un camion, qui par manque d'attention n'avait sans doute pas vu que son feu, au coin de l'intersection, était rouge, fonça sur celle-ci. Le chauffeur de la famille Yatsuko, en charge de la demoiselle essaya de faire une quelconque manœuvre pour minimiser les dégâts, le poids lourd de son côté essaya de freiner après l'avoir vu dans le noir de la nuit, mais il était déjà trop tard, le mal venait déjà d'être fait. En l'espace d'une seconde, Ayame se sentit mal, vraiment très mal. Sa bonne ambiance, que la jeune fille venait de créer avec une douce musique dans ses oreilles, enfermée dans sa petite bulle avec son regard rivé sur le ciel étoilé, venait d'éclater en morceau. En une fraction de seconde, le choc qui eut de l'autre côté de la banquette, lui fit serrer le cœur en lui arrachant un cri de peur. Mais sa gorge s'en retrouva vite nouée après s'être pris la portière avant de sentir une douleur insoutenable dans sa mâchoire et dans son cou, en ayant peur que cela ne la paralyse. Ses écouteurs arrachés de ses oreilles, n'ayant plus aucune musique...Un lourd et soudain silence aussi pesant que sa douleur soit-elle envahissa le lieu, Elle voulait crier. Elle se sentait oppressée. Elle se sentait compressée. Elle avait peur. Elle manquait d'air. Elle avait mal. Elle se sentait mal. Elle voulait sortir. Elle essayait par tous les moyens possibles de se calmer, de comprendre ce qu'il se passait autour d'elle, un bruit sourd et des bourdonnants se fit retentir, son téléphone tombé quelque part dans la voiture, la fit encore plus paniquer. La voix du chauffeur qui, il y a quelques secondes avait crié un "attention" comme-ci cela allait arranger les choses, résonnait encore dans la tête de la brune sans un mot de plus. Son cœur se serrait et battait la chamade. Des larmes coulaient sans arrêt de ses yeux fermés, par peur de les ouvrir et voir une image qui ne partirait sans doute jamais de sa tête, de ses pensées. Compressée contre la portière dans le noir de la nuit, éclairées par des réverbères. Ses pensées se mélangent avec des idées, plus atroces les unes que les autres. Elle voyait Hiroto dans sa tête. Elle se focalisait sur lui. Elle eut peur, peur de ne plus pouvoir le revoir. Mais peu à peu, elle sentit un liquide se répandre sur son corps recroquevillé et toujours retenu par la ceinture qui lui compressait la poitrine l'empêchant presque de respirer, la faisant suffoquer, alors qu'Elle devait lui sauver la vie, la jeune eût comme un sentiment de trahison et alors qu'une sonnerie sourde se fit entendre dans ses oreilles, Ayame se sentit quitter la réalité, son esprit s'éloigna peu à peu de la raison...

Une fraction de secondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant