Partie 10: fin du jeu

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Puis la clenche de porte retentit, brisant le frêle silence qui commence à s'abattre sur le dortoir, Ayame recula instinctivement de quelques pas, comme ci elle allait se faire prendre en flagrant délit. Elle voulut fuir, mais s'était trop tard, Kira avait complètement ouvert la porte, laissant de son point vue, le regard bloqué sur sa silhouette visible grâce aux lumières du couloir. De son côté, le garçon sentit son sang faire un quart de tour lorsqu'il vit la brune levée devant lui.

- Tu as entendu ? S'exclama Hiroto, perplexe de la voir debout. Mais en respect envers les gens qui dormaient aux alentours, il est obligé de vite baisser le ton. Surtout que ce n'est pas du tout le moment d'alerter les autres. Ayame, regardant le gris fermé prudemment la porte, mima un "oui" de la tête, timide et honteuse de la scène dans laquelle la jeune femme se retrouver embarqué. Puis, surtout que par une quelconque fierté, ou respect, ou n'importe quoi d'autre, Ayame allait devoir elle aussi avoué que c'était ce qu'elle désirait elle aussi ? Depuis toujours sa relation avec Hiroto lui suffisait amplement.

Mais tout cela traînait tout de même en longueur. L'envie lui arracha les mots de la gorge, ainsi la brune bredouilla : "m-moi aussi je..." Mais ce fut tout. Et pourtant, ses 3 pauvres mots venaient de tout expliquer.

Dans le noir de la nuit, les deux amoureux s'étaient alors retrouvés sans voix, s'était comme un secret qui venait d'être mise à jour, debout au milieu de la chambre, seulement et suffisamment éclairé par les rayons de lune qui traversait par les carreaux de la seule, mais grande fenêtre. Aucun des deux n'avait de mots pour combler l'absence verbale.

Hiroto ne savait pas quoi dire de l'envie qu'il venait de confirmer il à peine deux minutes. Ayame ne savait pas quoi dire sur l'envie qu'elle venait d'entendre il y a à peine deux minutes.

Mais après 10 ans environ, il était peut-être temps de le dire clairement ? De plus, qui a dit que le fait de confirmer leur amour, leur jeu allait prendre fin ? Peut-être que les deux pensés que le fait d'avouer enlèverait le sens de leur relation, de leurs disputes, de leur conversation quand ils étaient seuls. Peut-être les deux songeaient que s'il se le disait clairement, ils allaient se lasser de tout cela. Ils se regardèrent, sans dire un mot, mais c'était comme ci il se disait tout à la fois.

Puis en une fraction de seconde, les deux se rapprochèrent soudainement. Leurs yeux, améthystes d'un côté, bleu nuit de l'autre, trahissaient clairement la même envie. Hiroto, à quelques centimètres de la demoiselle après l'avoir doucement pris dans ses bras pour finalement poser sa main gauche sur sa joue à la mâchoire légèrement meurtrie, son pouce et son index sur le menton de celle-ci pour lui penchait faiblement sa tête en arrière, posa délicatement ses lèvres sur celle de sa demoiselle. Pourquoi utiliser des mots quand la gestuelle occupe les emplois à notre place. Ayame avait quant à elle, enroulé gracieusement ses bras autour des hanches du garçon avant de lever de son plein gré sa tête en signe d'acceptation. Leur échange pur, doux et révélateur à la fois, ils s'écartèrent de quelques centimètres pour reprendre doucement leurs souffles. Mais cela venait de vider la brune de toutes ses forces, ce dernier moment de tendresse venait de l'achever et la forcer à s'assoupir dans les bras de maintenant, officiellement son copain. Ce dernier sourit avant de la prendre délicatement contre lui et l'emmenait sur le lit pour se coucher à ses côtés. Il ne tarda pas à la rejoindre dans le monde des songes.

Une fraction de secondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant