Je ne peux pas louper à quel point il a envie de moi. Je le sens entre mes jambes, mais il ne semble pas vouloir aller plus loin et cela me soulage. Nous nous sommes laissé entraîner dans ce baiser enflammé et même si je me sens coupable de l'avoir fait, je ne regrette pas. Jamais je n'aurais imaginé que nous pouvions être à tel point compatible, qu'il pouvait se montrer aussi prévenant et sensible. Il ne m'a pas forcée, ne m'a pas contraint à quelque chose que je ne voulais pas. Non, Noah était exactement ce dont j'avais besoin pour un premier baiser depuis l'accident.
Depuis quatre mois Richard et Soraya occupent la majorité du temps mes pensées, sauf pendant ces quelques minutes. Il n'y avait plus de douleur, plus de peur de l'avenir. Il y avait que Noah et le tas de sensation qu'il faisait naître en moi.
Toujours blottie dans ses bras, il se lève du canapé et nous déplace jusqu'à mon lit qui est sans conteste beaucoup plus confortable. Avec moi, il emmène la couette et nous nous couchons rapidement dessous. Il n'y a pas de gêne entre nous pour le moment, peut-être qu'elle arrivera plus tard, demain. Cette nuit, il y a juste nous deux et notre besoin de tendresse. Parce que ce baiser est aussi ça. Noah a besoin de douceur et de câlin, sinon il aurait réclamé plus. Là, il se contente de me caresser, de déposer des petits bisous sur mon front, mes joues et frôler mon nez avec le sien.
— La tempête se calme, dit-il tout bas.
— Oui, tu pourras aller récupérer ton poisson demain.
Il grogne dans mon cou et m'encercle de ses bras pour me rapprocher de lui. Je me laisse faire et en profite même. Ce soir et pour les quelques jours qu'il nous reste à passer, je ne veux m'empêcher de rien avec Noah. Je ne le reverrai sans doute jamais, alors je n'ai pas à craindre qu'il s'imagine un tas de choses.
— Ou on pourrait rester dans ce lit, toute la journée.
J'aimerai assez ce programme, mais en Alaska, il y a toujours à faire. En hiver, nous avons plus de temps pour ne rien faire, seulement il faut toujours avoir du bois de chauffage à porter de main et de la nourriture dans le garde manger. Alors, son idée de rester au lit est bonne, mais elle n'est pas envisageable.
Je ne réponds même pas à ça, d'ailleurs, je me contente de me pelotonner contre lui et de fermer les yeux. Comme si nous avions l'habitude de ce genre de situation entre nous, Noah embrasse le dessus de ma tête et me serre un peu contre lui, jusqu'à ce que je m'endorme.
La première chose que Noah a faite ce matin a été de m'embrasser. Pas le baiser timide du matin, non, le baiser enflammé qui m'a laissée complètement hagarde. Alors que j'attendais qu'il poursuive, il m'a simplement lancé un regard coquin en sortant du lit. Depuis, il n'arrête pas de me frôler, de me sourire et de rire pour un rien. Il semble joyeux, heureux et je me gonfle de sa bonne humeur. Il n'a jamais été ainsi depuis son arrivée et je suis contente de découvrir une autre facette de sa personnalité.
— Il faut aller remonter les lignes au lac.
— Ou on pourrait rester là, tente-t-il.
Je lui souris tendrement et finis par lui expliquer que ce n'est pas possible. Si nous attendons trop longtemps, la glace se sera refermée et nous ne pourrons jamais récupérer nos lignes.
— Et puis, on pourra manger du poisson aujourd'hui !
Il grogne quelque chose dans sa barde qui a bien poussé depuis son arrivée, et je souris de plus belle. Moi aussi, depuis ce matin je n'arrête pas de rire pour un rien. C'est quelque chose que je ne contrôle pas, que je ne souhaite pas contrôler.
Alors qu'il me regarde passer mes vêtements pour affronter le froid, je rougis comme une adolescente. Il me détaille comme si j'étais un met de choix d'un restaurant gastronomique. Pourtant rien de sexy dans ma tenue, seulement un legging moulant thermique, identique au cinq autres que je porte, et un tee-shirt à manches longues de la même matière. En Alaska, être attirante est plutôt compliqué et jusqu'à maintenant, ce n'est pas le genre de détails auxquels je faisais attention. Du coin de l'œil, je le vois me déshabiller du regard et je sens mes mains devenir moites. Peu habitué à ce genre d'attention, la gêne m'oblige à l'ouvrir et lui ordonner de se dépêcher. Enfin, c'est ce que je crois faire, mais en réalité les mots se bloquent dans ma gorge et le résultat ressemble plus à des gazouillis de bébé.
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Wild Heart
RomanceAlors qu'elle est de retour dans son Alaska natale pour tenter de faire son deuil, Winter se terre dans un chalet en pleine forêt. La vie lui a prit ce qu'elle avait de plus cher, sa famille, son bonheur et son cœur. Tandis qu'elle se demande enco...