La rêveuse de Mondes [En amélioration, En Pause]

Chapitre 10 : Affronter la tempête... ou le brouillard.

Au moment où Avrós posa ses pattes sur la bordure qui longeait la rivière, Gray se sentit quitter le Monde Merveilleux, entendant un bruit de sonnerie assourdissant. En un éclair, tout disparu et elle se réveilla alors dans dans le monde réel, couchée dans son lit. Son réveil au son insupportable venait de la sortir du Monde Merveilleux ! Énervée de devoir revenir dans le Monde réel, l'adolescente éteignit tout de même son réveil, avec une certaine violence. Elle finit par se calmer, puis jeta un coup d'oeil vers la fenêtre : le soleil passait à travers, cela indiqua donc à Gray qu'il faisait jour.

Elle se releva, ne se sentant pas le moins du monde fatiguée, et se rappela petit à petit de ce qui s'était passé la veille dans le monde réel. Les évènements lui revenaient les uns après les autres, comme si elle regardait un film. Dans sa tête, elle se trouvait encore dans le Monde Merveilleux. Elle avait appris et découvert de nombreuses choses dans son rêve de cette nuit, sans doute beaucoup plus qu'elle n'en apprendrait jamais dans l'ennuyeux monde dans lequel elle était pourtant censée vivre.

Et maintenant, ce qui s'était produit avec son père la veille lui revenait... Il s'était énervé contre elle, elle n'avait pour ainsi-dire rien répondu puis il l'avait envoyée dans sa chambre. Gray avait compris toute sa déception, elle s'était sentie mal lorsqu'elle avait découvert la réaction de son père après qu'elle soit revenue de sa fugue. Actuellement, la jeune fille n'avait pas le moins du monde envie de retrouver son père et de lire le désappointement sur son visage, malgré son souhait de se lever.

Gray prit donc son courage a demain, se disant que, de toute façon, il faudrait affronter la déception ou la colère de son père à un moment ou à un autre. Elle se mit debout d'un coup, traversa sa chambre puis le couloir, et enfin arriva dans la cuisine avant de se laisser tomber sur une chaise puis de baisser son regard, qui fixait le plafond, pour affronter celui de son père. Alors qu'elle s'attendait à voir un air désapprobateur et déçu sur le visage de celui qui l'avait conçue, Gray ne vit rien de spécial : il lisait son journal et ne semblait pas faire très attention à elle. Il lui lança un bref "salut", auquel elle répondit à voix basse mais suffisamment fort pour que son père l'entende.

Elle remplit son bol de céréales, puis mangea le contenu du bol, en réfléchissant au sujet de discussion qu'elle pourrait lancer pour tester l'humeur de son père à son égard. Seulement, toutes les questions qui lui venaient à l'esprit étaient des questions sérieuses, et des questions qu'elle avait peur de poser à son père. Elle voulait savoir comment avaient réagi les dirigeants du lycée quand ils avaient appris qu'elle était revenue, et que sa disparition avec Hayden était simplement une fugue due à un caprice d'adolescents, et surtout, si elle était virée. Elle voulait également savoir si elle allait être punie par son père. Une fois de plus, elle prit son courage à deux mains et se lança :

-Euh papa... Je suis... Virée ? demanda-t-elle avec hésitation.

Anthony baissa son journal.

-Non, tu ne l'es pas, dit-il sur un ton qui ne laissait apparaître aucun émotion particulière.

Il ne donna pas plus de précision à sa fille, répondant juste à sa question et revint à l'USA Today. Gray ne savait pas si elle se sentait soulagée ou déçue de ne pas être virée. Elle n'aimait pas décevoir son père donc, quelque part, qu'elle n'ait pas été virée était quelque chose de positif mais en même temps, qu'elle soit virée ou non, elle l'avait déçu, même si ça aurait été pire si elle avait été viré. Et puis, même dans le cas où elle aurait été bannie du lycée elle aurait été inscrite dans un autre, et Gray ne voulait surtout pas cela. Déjà, elle ne pourrait plus voir Hayden, et en plus, elle serait obligée de se présenter à des dizaines de personnes dont elle ne se souciait pas, forcée de revêtir ce sourire hypocrite que les étrangers qualifiaient de "typiquement américain".