Après plusieurs minutes de marche dans la forêt enneigée pendant lesquelles Gray avait regardé tout le paysage qui l'entourait - qui était d'ailleurs magnifique - une chaumière apparut. Elle se trouvait dans une sorte de clairière, et elle était la seule maison que Gray avait vu dans la Terre de Glace. Avant d'arriver dans la clairière, il fallait monter une sorte de talus recouvert de neige. Hergan, qui menait la marche depuis le début, s'y engagea en premier, rapidement suivi de l'adolescente, qui observa longuement ce qui se trouvait devant elle avant de détourner le regard vers la gauche.
Elle venait d'entendre un craquement, comme si un pied avait écrasé une branche. Elle balaya les environs du regard, mais elle ne vit rien. Elle questionna alors Hergan des yeux, mais celui-ci ne la remarqua même pas, trop intrigué par ce qui pouvait bien y avoir à côté. Quelques secondes plus tard, un homme de taille et d'âge moyen, aux cheveux bruns légèrement grisonnants par endroit, à la barbe noire et grise, et aux yeux verts émeraude fit son apparition.
Lorsqu'il aperçut Hergan, il sourit immédiatement et se précipita vers le barbu pour l'accoler, en riant. Hergan rit lui aussi, et un instant, les hommes se fixèrent, une lueur dans les yeux qui semblaient reflété qu'ils étaient très heureux de se retrouver, et qu'ils partageaient une profonde affection l'un pour l'autre. L'homme aux cheveux bruns se défit de celui à la barbe bien fournie et se tourna vers Gray, la regardant avec curiosité :
-Bonjour, jeune fille, dit-il poliment. Comment vous appelez-vous ?
Les yeux du brun la fixaient toujours avec curiosité, mais aussi avec chaleur. Sa voix était puissante, assez grave mais également claire. Et lorsqu'il avait pris la parole, l'adolescente s'était sentie figée, comme si elle ne pouvait plus bouger, comme si elle était congelée. Ce qui la congelait n'était autre que le charisme incroyable que dégageait cette homme, dont elle sentait le regard peser sur son visage. Elle n'osait même pas répondre, elle avait déjà l'impression, alors qu'il était encore un inconnu, qu'elle lui devait un respect absolu. Elle savait que c'était quelqu'un d'important, qu'il avait quelque chose de particulier. Mais Gray se dit aussi qu'après tout, elle donnerait l'impression de lui manquer de respect surtout si elle ne lui répondait pas, elle s'efforça donc de donner son nom au monsieur.
-Je m'appelle Gray, dit-elle le plus calmement possible.
L'homme aux cheveux bruns inclina légèrement la tête, et plissa ses yeux verts, et fixa le visage de Gray comme s'il cherchait à comprendre quelque chose à son sujet, comme s'il essayait d'en apprendre plus sur elle. Le silence durant tout le temps où l'homme aux yeux verts regarda la jeune fille avec attention fut pesant, d'autant plus que la présence du monsieur occupait un tel espace que ce silence était plus lourd encore que s'il n'avait eu cette prestance, ce charisme subjuguant.
Il finit par hocher lentement la tête, et ses yeux étaient à présent brillants, ils semblaient avoir compris ce qu'il cherchait à saisir.
-Intéressant, murmura-t-il simplement, comme pour lui-même.
Gray se retint de lui demander ce qu'il avait bien pu trouvé "intéressant". D'un côté, elle se sentait flattée par la remarque : si cette homme, qui était justement très intéressant, intriguant et qui semblait être d'une grande intelligence, la trouvait "intéressante" alors elle avait de bonnes raisons de se sentir fière de ce qu'il avait dit à son sujet, mais d'un autre côté, elle se demandait ce qu'avait bien pu comprendre le brun. Et s'il avait découvert quelque chose de gênant à son sujet, juste en la fixant ? Si ça se trouve, il lisait même dans les pensées !
L'homme aux yeux verts rompit le silence pendant lequel Gray s'était posée ces quelques questions.
-Au fait, dit-il en se rapprochant rapidement de Gray, pour s'arrêter à un mètre d'elle, je m'appelle Sylgar. Je suis un sorcier.
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La rêveuse de Mondes [En amélioration, En Pause]
FantasyDéprime, ennui et tristesse : voilà les trois mots qui rythment la vie de Gray depuis la mort de sa mère. Ayant chaque jour un peu plus l'impression de s'enfoncer dans l'infini qu'est le désespoir, un rêve étrangement réaliste lui redonne pourtant l...