Déteste-moi plus fort [SOUS CONTRAT D'ÉDITION AVEC COLLECTION H& HARPERCOLLINS]

3.Romy

Il y a six ans - La rencontre

Je déteste l'université, c'est un endroit rempli de caricature. Entre les filles populaires, les sportifs, les geeks, les gothiques, on s'y perd. Je n'ai jamais su ou voulu m'intégrer dans l'un de ces groupes. Alors, imaginez quand mes parents ont eu la charmante idée de déménager dans la plus grande ville de la Californie : Los Angeles ! J'ai dû recommencer tout le cursus d'intégration à zéro. Je suis de nature insociable, ou plutôt socialement sélective.

Ça fait maintenant une semaine que j'ai commencé ma nouvelle vie hollywoodienne. Nous habitons dans un beau petit quartier de Venice Beach, mes parents gagnent suffisamment bien leur vie pour se payer une petite villa près de la mer. Et je ne m'en plains pas, j'adore déjà cet endroit. Il me faut plus de temps, par contre, pour apprécier mon nouveau campus : le fameux UCL (University of California).

Aujourd'hui, fais partie de ces jours où tout va mal : ma mini cooper ne démarre plus, j'ai raté le bus, et je suis arrivée en retard à mon premier cours. Le professeur m'a collé la honte devant tout l'amphi, et le groupe des filles populaires n'a pas arrêté de se moquer de moi.

Quand le cours se termine, je prends mon sac en vitesse et sors le plus rapidement possible. Mais pas assez vite pour échapper à cette bande de pétasses.

- Alors la nouvelle, vous ne connaissez pas les réveils au Texas ? me questionne l'une d'entre elles.

Elles se mettent toutes à rire. Y compris les quelques élèves qui marchent à côté de moi. Ça ne fait qu'une semaine que je suis là, mais j'ai l'impression que tout le campus connait ma vie : une petite campagnarde du Texas qui vient tenter sa chance à Los Angeles.

- Figure-toi que non, on est tellement dans une autre époque là-bas que je ne connaissais pas ! je réponds ironiquement.

- Oh regardez-moi ça, non seulement c'est une coincée du Texas, mais en plus c'est une rigolote.

Elles commencent sérieusement à m'agacer ! Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse faire en général, mais là ma seule envie est de partir en courant et de rentrer chez moi.

- Foutez-lui la paix, bande d'idiotes !

Je me retourne sur la personne à la voix de velours qui vient de balancer ça, et je vois ce jeune homme. Un jeune homme que j'ai croisé plusieurs fois cette semaine. Un garçon tatoué, avec un style à moitié gothique, et à moitié classique. Gothique parce qu'il a l'air de s'habiller uniquement en noir, et classique pour le style de vêtement qu'il porte : jean, tee-shirt, chemise, short de sport, jogging. Ça dépend des jours. Et aujourd'hui il porte un bas de jogging noir avec un tee-shirt en col v noir. On aperçoit ses tatouages sur le long de ses bras nus. À ses pieds, il porte de simples baskets noires.

- Levis ! On ne t'avait pas vu, lui dit l'une d'entre elles avec une voix mielleuse.

Ce fameux Levis la regarde de la tête au pied, lève les sourcils et secoue sa tête. La fille se met à rougir.

- Prends tes copines avec toi et dégage, ordonne-t-il.

Je reste choquée parce que je vois. Ce garçon, totalement à l'opposé de moi, et qui a l'air d'être quelqu'un de réputé, vient de prendre ma défense. Les filles n'insistent pas, et tournent les talons. Je les regarde s'éloigner et me retourne vers lui.

- Merci, dis-je timidement.

- Y'a pas de quoi ! A plus Romy !