Chapitre 9

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Les passe-partouts sont une sorte de légende dans le monde des sorciers. Il existe de nombreuses manières de passer d'un lieu à un autre. Les porte-au-loin, le transplanage, la poudre de cheminette... mais les passe-partouts peuvent ouvrir n'importe quelle porte verrouillée, vers une autre porte tout aussi verrouillée. Et ce genre de possession peut-être dangereuse, selon les temps qui courent.

Draco pense à ça toute la nuit. Un secret pareil, ce n'est pas rien. Et bien qu'il n'envisage pas une seconde d'en parler à quelqu'un, ou même de le posséder, la seule question qui l'obsède, c'est de savoir comment elle a pu avoir en sa possession une chose pareille.

Il se lève le matin, les yeux exorbités, et des valises bleuâtres sur sa peau blanche. Il se frotte la mâchoire, et remarque tout de suite sa barbe de trois jours.

Il se redresse, et se demande s'il avait vraiment cette tête quand il est allé la voir.

Il se rallonge. Non, en fait, si elle avait voulu qu'il lui pose des questions, elle l'aurait sûrement assis à son bureau, et aurait commencé à raconter sa vie.

Son premier cours est certes très obligatoire, mais aussi très peu intéressant. Peut-être qu'il ne devrait pas penser à le louper. Ou peut-être que si. Dans tous les cas, il met un temps infini à sortir de son lit, à s'habiller, et à finalement profiter du soleil en lisant ce livre très prenant sur la littérature anglaise moldue, installé sur le rebord de l'une des arcades de la cours, à la manière d'un Griffondor.

Il n'imaginait pas que ce genre de choses pouvait se trouver dans la bibliothèque d'une étudiante quelque peu occupée par les enchantements, mais le chapitres sur les styles est bien plus complet que tous les cours qu'il n'a jamais eu depuis le début de l'année.

- Incroyable, dit-il en prenant une énième note.

- Ce qui est incroyable, c'est votre désinvolture quant à ce cours manqué, Monsieur Malfoy.

Il sursaute, le livre écrasé contre sa poitrine.

- Monsieur Bell. Je m'ex-

Il se reprend. Non, il n'a pas de raison de dire une chose qu'il ne pense pas à cet énergumène. Aussi, il secoue vivement la tête.

- Non, en fait, je ne suis pas désolé. Ce Martin en sait plus sur la littérature que ce que vous enseignez, et je trouve ça plus attractif.

Il se demande sérieusement si le petit homme à côté de lui ne va pas exploser, mais il demande à la place :

- Vous lisez l'analyse de Martin sur la littérature Moldue ?

- Oui. C'est ça, répond Draco en regardant à la première page.

- Je m'en sers comme support de cours, dit le professeur aux cheveux noirs et gris. Mais si je le donnais à lire à mes élèves, ils n'auraient aucune raison de venir en cours, n'est-ce-pas ? Vous comprenez tout ce qui est écrit ?

Concerné par ses notes, l'étudiant acquiesce, la feuille dans les mains.

- Oui, je pense. Enfin, je n'ai pas tout compris sur certains points, mais je m'en sors.

- Où avez-vous eu ce livre ?

- On me l'a donné.

- Vraiment ? J'ai eu moi-même du mal à trouver mon exemplaire. Je pense que la personne qui vous l'a donné vous a fait un bon cadeau. C'est... vous devriez en prendre soin. Si vous avez des questions sur ce livre, n'hésitez pas, je vous proposerais des lectures complémentaires. Je me faisais du soucis pour rien. Il semblerait que vous soyez un étudiant tout à fait convenable. Tout compte fait.

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