Pluie

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Humidité triste

Le ciel pleure aujourd'hui,

Il a revêtit un habit bien cotonneux en ce temps froid et morne.

Le ciel pleure aujourd'hui, mais moi, bien au chaud, j'aime contempler sa majestueuse tristesse.

Il a tronqué ses couleurs bleues pour d'autres plus claires: blanches et grisâtre.  

L'odeur d'humidité langoureuse envahie ma chambre et la fraicheur de l'air vient se plaquer contre mes joues et titiller les rares mèches de cheveux dans mon cou. 

Le ciel pleure aujourd'hui et si ses larmes étaient d'abord espacées, elles coulèrent ensuite à flot. On entendait ce calme vacarme, cette apaisante vague mélancolique, taper inlassablement contre le sol, les arbres, les flaques et les bâtiments.  

Ce bruyant cliquetis sonnait comme une partition de musique, un rythme régulier et autant d'instruments qu'il y avait de surfaces différentes sur laquelle la pluie jouait. 

Désormais la pluie s'est arrêtée, mais le froid reste et l'humidité aussi; il règne une drôle d'atmosphère, le ciel ne s'est pas encore départi de son gros manteau de nuage, ainsi couvert l'ambiance reste pesante et  la luminosité grisonnante telle une vieille photo noire, grise et blanche oubliée sous la poussière. 

Ma peau, grelottante lorsque je laisse trop longtemps ouverte la fenêtre, se pare de frisson le long de zone à découvert.

 Je me laisse aller à la rêverie: la tête dans les nuages, j'imagine le trajet de chaque goutte, différent pour toutes, changeant au gré des éléments extérieurs, une chute en avant, qui paraît s'accélérer de plus en plus avant de s'éclater bruyamment sur le sol. Un bruit détonnant, pendant un très court instant, avant de retrouver le vide fondamental, ne laissant plus d'autre trace que le souvenir de son existence porté par d'autres gouttes qui finiront par s'écraser à leur tour; n'est ce pas là une définition de la vie? 

Mais bientôt reviendra le soleil, instaurant un instant de pause dans la course effrénée. Et la vie réapparaitra belle et toujours alimentée par ce ciel pénible et capricieux mais ô combien précieux. 



Poussière de colère

Le temps est jaune aujourd'hui, l'air rempli de pluie poussiéreuse.

Si la semaine passé le ciel pleurait, aujourd'hui il gronde de colère.

Cette atmosphère angoissante vient recouvrir le monde. Le jour perd de ses couleurs et on se croirait comme coincé dans une photo couleur sépia.

Par moments, un flash blanc vient, le temps d'un éclair, illuminer ce fade paysage puis suit alors, comme pour nous punir, le rugissement du ciel. Un rugissement tellement puissant qu'on croirait terre et ciel s'ouvrir en deux en un gouffre entraînant tous mécréants que nous sommes dans des affres sordides et ténébreuses. 

La pluie n'est plus lourde, elle est légère et elle file à toute vitesse, emportée par un vent rageux. Les arbres se tordent, à la merci du ciel colérique. Entre deux coup de tonnerre, c'est le murmure torturé des feuilles que l'on entend et le son léger des gouttes d'eau emportées par l'air. 

Il ne fait pas si froid et la pluie n'est pas si tumultueuse; mais gare à celui qui voudrait sortir au mépris de la miséricorde des tout puissants éléments. La pluie, bien que légère, fouette et frappe sans repos quiconque oserait tenir tête au ciel; quant à l'air, il n'est pas froid mais l'humidité et la poussière mêlées forment à elles seuls un cocktail des plus asphyxiants. 

Voici alors pendant quelques heures la punition céleste dont le message est le suivant:

"Pensez et repentiez-vous de vos actions pauvres mortels. Mon courroux succède à ma tristesse de voir la Terre ainsi déchirée par vos actions; Sachez désormais que vos actes ont des conséquences et la météo ne se pliera pas à votre volonté cupide."

À tous les sens.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant