le livre de la vie

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J'ai souvent placé les autres au centre de mon histoire.
Jamais ce n'était moi qui brillait.
Un jour le héro de mon livre m'a sermonné: "je veux que tu t'aimes".
Je l'aimais plus lui que moi.
Mais j'ai réfléchi à ses paroles.

Si lui s'aimait, et que moi je l'aimais, alors qui m'aimait donc ? Qui prenait soin de moi?

Mon héro était un héro, alors comme tout héros il me soutenait, voulait mon bien (et m'aimait aussi).
Cependant il est vrai que mon héro est déjà le protagoniste d'un autre livre : le sien.

Dans ce cas, de quel livre étais-je la protagoniste ?
Aucun.
Il n'y a que de mon livre que je pouvais être le personnage principal.

Je détestait tellement me mettre au premier plan que j'ai fini par croire qu'écrire l'histoire de ma vie en mettant les autres au-dessus était la solution.
Mais ce n'était pas tellement le fait d'être au centre qui me gênait, plus le fait de donner l'impression de me sentir supérieure.
Par peur d'être mal comprise et méprisée, j'ai préférée me terrer entre les lignes et les détails que de faire de moi la personne la plus importante de ma vie.

Mon héro est beau et rayonnant mais dans l'histoire de ma vie il n'a pas toujours été là. Peut-être qu'il ne sera pas toujours là.
C'est un jeu dangereux que de laisser un Je en retrait. Si mon héro disparaît, qu'est-ce que je pourrais alors écrire ?
Un livre de la vie n'est pas fait pour laisser trop de pages blanches.

Il faut que je prenne soin de mon Je et de mon Moi, de mon corps et de mon esprit, de ma vie et de sa valeur.
Au risque sinon, de devenir petit à petit une narratrice omnisciente qui n'aurait de regard sur sa vie qu'une perception éloignée et fade.

Ce n'est pas facile à faire. De redevenir le protagoniste de son histoire.
Mais il est important que je le fasse et que je l'accepte.
Ça n'est pas égoïste ni égocentrique que de penser à soi. Il faut être modéré à ce propos mais personne ne devrait se sentir coupable de se sentir à l'égal des autres.

Il me reste de nombreuses pages à écrire et je compte bien reprendre le narration à la première personne du singulier !

À tous les sens.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant