CHAPITRE VII

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Les vacances finies, Regulus et Adèle étaient de retour à Poudlard.

— Alors Regulus, tu as passé de bonnes vacances? Qu'as-tu eu pour Noël? s'enthousiasmait Adèle.

— Oui, seulement c'était les premières sans mon frère... Ça faisait bizarre. Et sinon j'ai eu de nouveaux vêtements et un livre de potions et de sortilèges très intéressant, et toi? répondit l'adolescent.

— Oh je vois... Mais tu sais, ce n'est qu'une passe. Sirius t'a abandonné sans se soucier de ta réaction. Ne pense donc plus à lui. Personnellement j'ai eu un livre d'histoire de la magie et une plume à papote ! Je l'ai appelé Jacquotte, dit la jeune sorcière.

— Jacquotte? s'étonna le jeune homme, Ça fait assez vieillot!

— Ça rime avec Papote, ça m'a fait rire, dit Adèle avec un grand sourire aux lèvres.
Les cours se passèrent normalement, comme le petit train-train habituel. Au soir, à la salle commune, le trio révisait. Severus regardait Regulus d'un air insistant.

— Severus? J'ai une tache au visage? s'interrogea Regulus.

— Qu'attends-tu pour lui dire... chuchota Severus pendant qu'Adele était plongée dans son nouveau livre d'histoire de la magie.

Regulus la regarda avec peine, elle avait confiance en lui et jamais elle n'aurait pensé qu'il rejoindrait réellement le Seigneur des Ténèbres.

— Hum... Adèle? dit-il gêné, J'ai quelque chose à te dire...

— Je suis la fille la plus incroyable que tu connaisses? Je sais ne t'en fais pas, répondit elle avec humour.

— Oui évidemment, répondit il en se grattant l'arrière de la tête, mais ce n'est pas ça.

La jeune fille leva la tête de son livre et lui lança un regard interrogateur.

— Ces vacances, on a eu une réunion chez moi...

— Oui, et? Tout le monde se réunit a Noël, c'est normal, Regulus.

— Ce n'était pas réellement une réunion de famille... Même si toute la famille y était...

— Es-tu entrain de me dire que... Tu n'as pas réellement fait ça! Regulus t'es malade!

Le jeune homme se tut et n'osait rien dire. Il ne se doutait pas de cela, mais un sentiment de culpabilité l'envahît, ce qu'il ne ressentait qu'avec la jeune sorcière qui le regardait d'un regard noir.

— Severus, tu ne dis rien? Oh tu sais quoi, ne réponds même pas, je pense que je me doute que Regulus n'est pas le seul d'entre nous trois avec rejoint ce « fan club » de tarés, s'emballa la jeune fille en claquant ses affaires tout en partant dans son dortoir rejoignant ses camarades de dortoir tandis que Regulus mit sa tête entre ses mains en soufflant.

— Pourquoi te soucies-tu autant de ses avis envers toi? demanda Severus.

Regulus le regarda sans dire un mot en reculant sa chaise puis partit en regardant son ami.

Les jours suivants, Adèle ignorait totalement ses deux amis et restait avec d'autres de sa maison, ses amies de dortoir Serpentard: Phœbe Jones et Madeleine Fern, malgré que le jeune homme pour qui elle éprouvait un amour sans pareil depuis des années était loin de lui et qu'elle en souffrait, mais sa fierté l'empêchait de revenir vers lui. Après tout, ce n'est pas de sa faute.

Un soir, au banquet, alors que Adèle était avec Phœbe et Madeleine, Regulus décida de se lever et d'aller voir Adèle au bout de la table, laissant Severus seul le temps d'aller la voir.

— Adèle...? dit-il en tapotant l'épaule de son amie.

Adele se contenta de se retourner, cachant la joie qui l'envahissait de voir Regulus revenir vers elle.

— Je... Je te dois des excuses.

— Les filles, je reviens, je dois parler à mon ami.

Regulus sourit en regardant la jeune sorcière puis ils se dirigèrent dans le couloir à côté des gigantesques portes de la Grande Salle.

— Quoi?

— Je te dois des excuses, Adèle...

— Non, ne t'excuses pas. Je vais te suivre, annonça-t-elle d'un ton bien décidé.

— Quoi? Tu es folle, ma parole! s'écria Regulus.

— Pardon? Je suis totalement capable de te rejoindre. Qui te protégerait?

— Par Merlin, Adèle. Tu ne sais pas ce qui t'attend! Je ne veux pas risquer de te perdre dans ces conditions.

— Crois-moi, je sais quoi faire.

Adèle ne laissa pas le temps de répondre au beau jeune homme et partit rejoindre ses deux amies.
Regulus de son côté, retourna en courant à côté de Severus, affolé.

— Severus!

— Par Merlin, Regulus, qu'est-ce qui s'est passé pour que tu sois aussi affolé en 5 minutes?

— C'est Adèle... Elle veut rejoindre Tu-Sais-Qui pour moi...

— C'est louche, il y a une semaine elle te boudait car elle n'acceptait pas que tu aies des idéaux différents d'elle-même, et là elle te suit?

— Oui... Elle dit qu'elle doit me protéger, comme si je n'étais pas assez puissant comme sorcier. Et de plus, je suis un Black, qu'est-ce que je crains de la société?

— Tu-Sais-Qui. Et on sait très bien toi et moi qu'Adèle est très puissante et intelligente.

— Pas faux, Severus.

— Sans compter ta cousine, Bellatrix. On en parle? Elle veut tuer tout ce qui bouge dès qu'on est pas d'accord avec elle. Crois-moi, elle ne se gênerait même pas pour torturer ton frère.
Regulus regardait Severus, mal à l'aise.

— C'est vrai, mais c'est Bellatrix. Peut-être que ses parents ont un peu abusé sur l'éducation.

— Non, elle est juste fanatique du Seigneur des Ténèbres, regarde ses sœurs Andromeda et Narcissa, sont-elles aussi extrémistes? dit Severus avec un petit rictus.

— Oui bon, c'est l'exception de la famille. Tant qu'elle ne tourne pas comme Andromeda ou Sirius, ces traîtres...

— Ton frère me harcèle, tu le sais. Le voir crever par ta cousine ne me ferait ni chaud ni froid, la seule raison pour laquelle ça m'embêterait, c'est toi.
Regulus rit quelques secondes en regardant son ami.

— Je ne pense pas qu'elle irait quand même jusqu'à tuer son cousin... répondit-il avec un sourire, une mèche rebelle cachant son regard perçant.

— Je n'en serais même pas surpris...

— Bon, je fais quoi pour l'en empêcher...

— Tu connais Adèle, elle sera trop têtue. Laisse la venir, elle verra par elle-même. Peut-être même qu'elle finira par se rendre compte que c'est pas si mal, répondit Severus.

— Personne ne trouve ça « pas si mal » d'être avec Tu-Sais-Qui, Severus. À tout moment, on peut perdre la vie si un mot ne va pas en son sens. De plus, je n'aime pas la manière dont il traite mon elfe de maison, Kreattur.

— C'est qu'un elfe, Reg.

— C'est mon elfe.

Petit roi : Un destin injuste. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant