CHAPITRE III

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Les jours passaient et Adèle voyait cogiter son bien-aimé. Ils jouaient une partie de bavboules un après-midi, dans la cour de l'horloge, mais il n'était pas complètement concentré.

- Regulus? C'est ton tour, avança la jeune brune.

Le cadet Black se secoua la tête et remit ses cheveux en place.

- Excuse moi, Addy. Alors... Si ma boule arrive dans le trou, tu reçois directement un magnifique crachat de bavboule dans la figure... À voir l'odeur qu'il aura!

Le jeune garçon calculait avec finesse son angle d'attaque en plissant les yeux puis actionna son doigts jusqu'à ce que la balle finisse par rentrer dans le trou.

- Perdu! J'ai encore gagné, je suis le meilleur tu ne peux pas le contester, s'exclama-t-il, tout fier, vainqueur de cette partie de ridicules bavboules.

Un liquide ignoble et pestilentiel à l'odeur semblable à du vomi mélangé à du composte jaillit directement vers la jeune sorcière.

- BAAAAH QUELLE HORREUR! Brrrr j'en ai des renvois! s'exclama Adèle en se relevant et en s'éloignant de plusieurs mètres en se pinçant le nez tandis que Regulus se moquait d'elle.

- Laisse tomber, je serais toujours le plus fort, dans tous les domaines, rajouta le jeune homme tandis que la brunette se plaignait.

- Peut-être, mais je suis sûre que tu ne me dépasses pas en une matière...

- Ah oui? Ça m'étonnerait. Laquelle? demanda le jeune Black.

- Le vol. Plus particulièrement en voltige de vol...

- Tu t'attaques à un gros potentiel, Navart... N'oublie pas que je suis capitaine de quidditch de l'équipe de Serpentard, répondit le jeune brun en relevant les sourcils tout en laissant paraître une invitation à la compétition.

- Bien, mesurons ton potentiel, dans ce cas! proposa Adèle avec assurance.

Les deux adolescents se dirigèrent vers les vestiaires, Adèle étant dans l'optique de prouver ses capacités élevées à son coup de cœur qui, lui, ignorait les principes de l'amour. Arrivés dans lesdits vestiaires, Adèle, poursuiveuse de l'équipe de Quidditch de Serpentard, prit son balais, un balais puissant, le mieux classé de l'époque.

- Pas trop nerveux de me tester Reg? lança Adèle en narguant son ami avec un sourire compétiteur, chevauchant son balais.

- Toi, tu cherches les ennuis... répondit-il en haussant les sourcils avec le même sourire.

- Viens m'attraper alors! s'écria donc la jeune fille en décollant de son balais à toute vitesse, se retrouvant en moins de deux dans les airs au dessus du terrain de Quidditch.

Ni une, ni deux, Regulus se dépêcha de retirer sa cape pour enfourcher son balais et la rejoindre dans les airs. Une course commença entre les deux étudiants passant par le stade de quidditch, jusqu'au dessus des serres, de la cour et ils finirent même par se retrouver au dessus du château dans les airs entrain d'essayer de s'attraper comme des enfants qui jouaient à chat. Cette course d'au moins une bonne demi-heure se finit sur les deux qui se foncèrent dessus et atterrirent sur le balcon de la tour d'astronomie. Les deux amis se retrouvèrent par terre l'un sur l'autre, riant aux éclats. Adèle s'était retrouvée sur l'abdomen de Regulus, en biais, la tête sur son torse. Cette position, bien qu'étrange et inattendue, lui plu un peu. Elle n'avait nulle envie de bouger, sentant le doux parfum de son bien aimé et sa cage thoracique se gonfler et se dégonfler au rythme de son souffle saccadé. Regulus, lui, était sur le dos et riait avec elle. Il ne savait pas pourquoi, mais sentir la tête de son amie sur son torse lui donnait un sentiment étrange, un sentiment qu'il ne connaissait pas, mais qu'il trouva très agréable. Il sentait une chaleur humaine contre son corps autre que la sienne pour la première fois de sa vie. Les deux adolescents se redressèrent en soufflant puis se regardèrent, et rigolèrent de nouveau jusqu'à se regarder dans les yeux pendant plusieurs secondes. Ils restèrent là toute l'après-midi, à discuter et à rire jusqu'au soir.

Le soir venu, après le banquet, de son côté, Sirius était perturbé. Que pouvait-il faire? Sa fierté de Gryffondor et son égo l'empêchait de se diriger vers son frère mais son affection pour lui, bien qu'étrange, le tentait énormément. James, Sirius, Remus et Peter étaient dans la salle commune de Gryffondor à discuter pendant que Sirius faisait les cent pas devant la cheminée à marmonner seul et réfléchir.

- Patmol, tu veux du chocolat? proposa Remus en lui tendant sa plaque toute neuve, ça pourra peut-être te détendre?

- Non merci, Lunard, je n'ai pas faim.

- Tu devrais aller lui parler... Même s'il est l'ami d'un abruti, c'est ton frère, conseilla James.

- Je sais, je veux aller vers lui, je culpabilise... Mais j'ai une fierté. Ma famille m'a fait tout voir et je n'en ai aucune nouvelle depuis un an! Ils n'ont pas l'air de me regretter.

- Regulus te regrette, lui... ajouta Peter en ayant mangé la presque totalité de la plaque de Remus qui avait le dos tourné.

- Queudver, la prochaine fois, achète ton propre chocolat, tu veux? Je paye, moi, répliqua Remus en voyant qu'il n'en restait qu'une barre sur huit ce qui fit rougir le petit grassouillet.

- Pardon...

- Ça m'agace. J'ai trop d'égo, avança le jeune bouclé dont Remus appréciait particulièrement la carrure à regarder, peut-être même à désirer.

- Fais-le. Sa vie est en danger, Patmol, répondit le jeune loup garou, Sois raisonnable avec toi-même.

Le jeune brun bouclé avait toujours admiré la sagesse du lycantrope, qui le rendait terriblement attrayant selon lui. C'est d'ailleurs pour cette raison que Sirius se calmait parfois plus rapidement que James dans certaines situations, ses conseils et sa parole le détendait.

- Tu as raison, Lunard... Mais comment... Je ne vais pas courir vers lui en lui disant « Hey petit frère! Ça fait des lustres que je ne t'adresse pas la parole mais attention tu vas mourir! ». C'est ridicule... répliqua le beau brun en soupirant, tenait sa tête avec agacement.

- Je pense que tu trouveras les mots nécessaires sur le moment, ne te tracasse pas. Tu iras le voir demain, d'accord? répondit Remus en lui adressant un sourire chaleureux.

Sirius se contenta d'un hochement de tête nonchalant puis s'assît entre Remus et James.

- Toujours pas de chocolat? insista Remus en souriant à son ami.

- Bon, si tu insistes! ricana Sirius en prenant la dernière barre de ce délicieux chocolat de chez Honeydukes.

Petit roi : Un destin injuste. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant