-Chapitre 1-

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Maëlle est dans sa bulle. Elle contemple la ville somnambule éclairée par les deux lunes qui surplombent les hauts bâtiments. "Les étoiles sont plus scintillantes que d'habitude" se dit-elle. Sa bulle flotte dans le ciel. Maëlle est mélancolique. Elle se dit qu'on l'observe. Que les étoiles l'observent. En particulier cette étoile, là, parmi les autres. Elle resserre sa main dans lequel elle tient une lettre. Elle se dit qu'il est là-haut, qu'il la regarde et lui dit de ne pas s'en faire. Malgré cela, la larme coule sur la joue de Maëlle, sans qu'elle y ait consenti.

Le temps passe, les lunes tournent jusqu'à ce que la lueur du premier soleil se fasse voir. Maëlle éclate sa bulle et redescend dans son appartement. Dans son petit appartement plein de souvenirs. Elle pose la lettre sur le plan de travail de sa cuisine et s'assied, somnolant peu à peu.

"Je suis navré pour votre mari, mes sincères condoléances" dit une voix masculine près du comptoir. Maëlle ouvre les yeux. Devant elle se tient David, l'humanoïde de maison. David est arrivé dans le foyer il y a 5 ans après le mariage de Maëlle et Walter. C'était leur cadeau de mariage. C'est une sorte de tradition sur Fassbendor. Les humanoïdes ont été créés dans le but d'aider et de soulager les tâches fastidieuses et ingrates des humains. Ils ressemblent en tous points à leurs créateurs mis à part le détail de leurs émotions, qui sont quasiment inexistantes. Ils ne connaissent que de fausses émotions, pour ne pas perturber trop les humains, mais tous juste assez pour que cela ne soit pas agaçant et qu'ils ne deviennent pas susceptibles. "Je suis navré pour votre mari, mes sincères condoléances", David l'a simplement collée dans sa mémoire, comme écrit dans son programme.

« Quoi ? » répondit Maëlle
« Oh, vous dormiez, désolé de vous avoir dérangée » dit David
« Non non je ne faisais que... penser. » Maëlle mit une pause. « Viens t'assoir à côté de moi David». Maëlle se décala sur le côté du sofa et David s'approcha, le dos droit. Il s'assit de manière des plus polies. Un silence se fit durant quelques instants.
« As-tu déjà aimé David ? » demanda Maëlle.
« J'éprouve de l'affection pour mes créateurs » répondit David.
Les maux de Maëlle les plus profonds se mirent à surgirent comme un volcan laissant les sanglots les plus sombres sortirent de son corps. David la pris dans ses bras de chair artificielle.
« Ça va aller » répétait-il « Ça va aller »

Love RobotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant