Love Robot

-Chapitre 2-

1 mois plus tard
Le temps est passé depuis l'annonce du décès de Walter. Les obsèques ont eu lieu deux semaines plus tôt. Elles se sont passées dans une petite église près de Dalry, là où vivent Maëlle et David, en petit comité. A vrai dire il n'y avait que Maëlle et quelques uns de ces amis, ses parents étant restés sur Terre, et donc étant morts il y a des années de cela. Il a ensuite été enterré dans une forêt de grands arbres, comme il l'avait désiré.

Les jours qui ont suivi cette triste cérémonie, Maëlle fut silencieuse. Elle était là sans vraiment l'être. David, lui, faisait ce qu'il avait à faire. Malgré la tristesse profonde de Maëlle, l'appartement restait entretenu, comme s'il venait d'être aménagé.

  Mais Maëlle est une femme forte. Elle n'aime pas répandre la tristesse autour d'elle. La douleur de ce deuil, toujours là bien sûr, commença à se dissiper. Maëlle a le goût de la vie. Ce drame la marquera profondément pour toujours, mais elle ne supporte pas de rester comme ça toute sa vie. Elle ne veut pas finir comme ces vieilles femmes qui perdent leur mari et qui pour elles la vie n'a plus de sens. Et puis, elle est si jeune, si belle. Elle a la vie devant elle. Sa peau claire ne laisse pas encore paraître les lignes du temps. Ces cheveux d'un noir ébène ne montrent aucun fil blanc. Ces yeux noisettes sont encore pétillants d'émerveillement de la vie. Rare sont les veuves de son âge. Elle savait que cela pouvait arriver. Ils avaient pris le risque. Tout quitter, même leur système solaire, et tout reconstruire, quitte à payer le prix. Mais Maëlle ne pensait pas que le prix serait si gros. Mais maintenant, elle est là, elle ne peut pas faire demi-tour.

  Aujourd'hui est le jour où Maëlle reprend le travail après un congé pour décès d'un proche.  Aujourd'hui sera la première journée depuis 1 mois que David sera seul à l'appartement.
« Prenez soin de vous » dit David avant que Maëlle ne parte au travail.
« Ne t'en fais pas pour moi David » répondît Maëlle, « Je ne vais qu'au travail tu sais »
« Le deuil est un étape douloureuse, je comprendrais que vous ne soyez pas bien. Si c'est le cas, appelez-moi, je viendrai vous chercher » dit David tout en tenant la porte d'entrée pendant que Maëlle met ses chaussures.
« Merci David » lui répondit elle
« C'est mon travail »
Maëlle se leva et sortit de l'appartement. David referma la porte derrière elle. Il se pencha pour regarder dans le trou de la porte. Maëlle attendait l'ascenseur. Puis David partit, mélancolique, et s'assit au piano où il joua de ses doigts mécaniques en regardant par la fenêtre Maëlle, marchant les cheveux au vent.