-Chapitre 8-

12 2 2
                                    

Maëlle se réveilla le lendemain matin la tête sur les genoux de David en guise de coussin. Elle se sentait si paisible hier qu'elle s'était endormie sur l'épaule de David. David ne voulant pas la réveiller, il mit sa tête sur ses genoux puis mit son manteau sur les épaules de Maëlle.

  Maëlle ouvrit ses yeux à la première lueur du premier soleil. Ses paupières étaient encore lourdes mais les rayons du soleil l'aveuglant la poussèrent à se lever. Elle eut un petit moment de déséquilibre puis se souvint de la soirée dernière que David et Maëlle avaient passée ensemble. Elle était frigorifiée, les pieds à l'air, et vit le manteau de David posé sur ses jambes. Elle le mit en un claquement de doigt.

« Bonjour David » dit Maëlle.
David ne répondit pas. Elle se tourna vers lui et répéta sa phrase.
« David ? »
Toujours pas de réponse. Il était là, statique, face à l'eau. Prise de panique, elle se dépêcha de soulever l'arrière du t-shirt de David puis d'un coup sec arracha le boîtier de son dos. 
Batterie vide
« Non, non, non, non ! David c'est pas le moment ! » dit Maëlle énervée.

David avait passé sa nuit à surveiller Maëlle, vérifier qu'il ne lui arrive rien, vérifier qu'elle ne pleurait pas, une fois de plus, dans son sommeil. Cette nuit-là, Maëlle ne pleura pas, ce qui fut d'ailleurs une première depuis plusieurs semaines. Parfois, il s'arrêtait de surveiller les alentours et regardait Maëlle dormir profondément. Elle était calme, et avait presque un petit sourire. Il se demandait de quoi pouvait bien rêver Maëlle pour qu'elle ait cet air si angélique. Mais malgré les hautes températures de la planète, la nuit se faisait de plus en plus fraîche . Et petit à petit, David perdait de la batterie, de plus en plus rapidement au fur et à mesure que les températures chutaient. Mais il userait toutes sa batterie, jusqu'à la moindre étincelle pour veiller sur Maëlle. Il pensa à elle et au lendemain, ne voulant pas trop l'handicaper, il programma la voiture à distance vers le chemin de l'appartement. Puis, quelques heures plus tard, alors que la dernière Lune commença à se coucher, il regarda Maëlle avec tendresse une dernière fois, avant de s'éteindre.

Maëlle eut plus de peur que de mal. En arrivant à la voiture, elle vit que le chemin vers l'appartement avait déjà été programmé. Elle n'avait plus qu'à s'assoir et laisser la voiture conduire automatiquement. Ce qui compliqua un peu les choses, c'était David. Maëlle chercha une solution mais fut bien contrainte de le porter à bout de bras. Elle le pris par ses bras et le traina jusqu'à la voiture, puis, elle l'allongea sur la banquette arrière.

  Elle alla récupérer les dernières affaires et prit le panier de pommes. Elle en prit une puis alla s'assoir une dernière fois sur le rocher, dégustant son petit-déjeuner. Une fois le fruit fini, elle jeta le trognon auprès d'un arbre et une petite créature poilue vint le récupérer. La forêt était gorgée de créatures étrangères à Maëlle. Elle en connaissait une bonne partie car c'était son travail mais elle n'en avait vu très peu d'elle même dans leur milieu naturel et surtout vivants. Maëlle a toujours été fascinée par la vie inconnue. Walter aimait la création de l'Homme, Maëlle celle de la Nature.

  Maëlle entra dans le véhicule, appuya sur le bouton démarrer, et il se mit à avancer tout seul. Maëlle regarda le paysages environnant naturel se métamorphoser petit à petit en milieu urbain métallique. Les bâtiments se faisaient de plus en plus grands et les lumières artificielles éblouissaient Maëlle. Le chant des oiseaux se transforma en vrombissement des voitures. Les étranges créatures inconnues se changèrent en humains bien familiers à Maëlle. La paix de la forêt était devenue la guerre de l'économie.

  Maëlle se retourna pour voir si David allait bien puis se sentit stupide en réalisant qu'il ne pouvait pas aller bien loin dans son état. Elle tourna son regard vers la ville en s'amusant elle-même d'avoir été inquiète un instant pour David.

  De retour à l'appartement, elle demanda au gardien de l'aider à monter David jusqu'en haut. Le gardien était intrigué car rares sont les humanoïdes à court de batterie mais Maëlle ne donna pas d'explication. Une fois arrivée en haut, elle remercia le gardien et traina David jusqu'à sa pièce puis le brancha à son câble d'alimentation. David était assis par terre la tête penchée, une piètre position pour un humanoïde de maison. Maëlle n'eu pas le temps de s'occuper plus de David et se prépara pour aller au travail. Elle se changea, se coiffa, se brossa les dents et enfila ses chaussures. Au moment de quitter l'appartement, elle s'arrêta un moment puis fit demi-tour pour donner un baiser sur le front de David. Maëlle prit son sac à main, sortit de l'appartement et ferma la porte laissant David se recharger, seul.

Love RobotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant