Love Robot

-Chapitre 7-

Maëlle et David s'assirent sur le rocher. Maëlle enleva ses chaussures délicatement et goûta l'eau de la rivière du bout de ses pieds. L'eau était fraîche mais le bonheur que ressentait Maëlle à cet instant présent lui fit oublier le désagrément. Elle prit une pomme rouge vif et la croqua à pleines dents. Elle était juteuse et sucrée comme elle les aimait. Elle regardait loin vers l'horizon. David lui, regardait le reflet de Maëlle briller dans l'eau transparente. La lumière du coucher de soleil sur son visage la faisait rayonner.

« Walter aurait adoré voir ça » dit d'une voix pensante Maëlle. « Il aimait tellement Fassbendor. Plus qu'un mois et nous aurions été libres. Ils ont fait exprès de l'épuiser juste avant de laisser l'oiseau sortir de sa cage »
« Qui ça ? » demanda David
Maëlle continua de parler ne décrochant jamais ses yeux de l'horizon.
« Son travail » répondit Maëlle « Walter travaillait dans la société de production des humanoïdes de Fassbendor. Ta société de production, David. Il était si heureux quand il l'a appris. Il aurait fait tout et n'importe quoi pour travailler dans l'une de ces boîtes. Tu sais, David, sur Terre nous n'étions pas très riches et ni Walter ni moi n'avions fait d'études. La plupart des gens sans diplôme sont agriculteurs, travaillent à l'usine ou sont laveurs de voiture. C'était un honneur d'être choisis pour intégrer l'équipe de travail dans laquelle Walter travaillait. »
Maëlle prit une pause car sa voix commençait à se remplir d'émotion. « Je me souviens quand il l'a appris, il était si heureux. Une nouvelle vie pour nous, sur une autre planète, loin de cette Terre qui pourrissait. Nous croyions lui et moi que Walter serait chargé de faire des expériences assez simples, il apprendrait sur le tas » une larme coula doucement sur la joue de Maëlle essayant de cacher ses petits reniflements.
« Mais c'était tout autre. Ils les traitaient comme des rats de laboratoire. Ils poussaient les capacités humaines pour trouver leur faiblesse. Mais il avait signé, il ne pouvait pas partir comme ça. Il s'est sacrifié pour moi, pour que l'on ait la vie dont nous avions toujours rêvé. Mais un jour, une expérience a mal tourné, et lui et deux de ses collègues de travail sont morts, explosés par la folie humaine qui veut toujours plus qu'importe le prix» Maëlle essuya de sa manche sa larme et croqua dans la pomme.
« Désolée de parler de ça, je gâche un peu l'ambiance ! » dit Maëlle en s'efforçant à rire.
David regardait Maëlle. Elle sortit enfin de ses pensées et regarda David. Les yeux brun profond brillaient par les larmes passées de Maëlle avaient croisé les yeux bleu froid uniforme de David. Il sentit comme un court circuit et eu une soudaine envie de prendre la main de Maëlle. Mais ce n'était pas correct. Alors, il déposa sa main robotique près de celle de chair et d'os de Maëlle. Elle regarda sa main, puis à nouveau l'horizon, avant de poser son petit doigt sur celui de David. David regarda a son tour l'horizon prenant dans sa main un doigt, puis deux, avant que leur dix doigts s'entremêlèrent. Cette fois-ci, ce fut le coeur de Maëlle qui se réchauffa. David sentit pour la première fois la main chaude et pleine de vie de l'humain, son créateur, et Maëlle la main froide et rigide qui ne demande qu'à vivre, de sa création.

  Maëlle posa délicatement sa tête sur l'épaule de David puis, ferma les yeux, tandis qu'une douce mélodie sortie du corps de David la berçant et lui faisant oublier tous ses malheurs.