Les semaines qui suivirent, Maëlle allait à son travail, David s'occupait de l'appartement. Cette petite escapade les avait rapprochés. Maëlle savait que ce n'était pas morale, mais parfois, alors qu'ils regardaient un film, elle posait sa tête sur l'épaule de David. Elle savait que s'ils était vus, ils auraient des ennuis. Mais Maëlle se disait que personne ne pouvait les voir, ils étaient à l'abris dans l'appartement. Et puis, ce n'est pas comme s'ils s'embrassaient... même si David en mourait d'envie. Mais son programme lui le bloquait. Il pourrait essayer de craquer le code, mais il avait été installé par son fabricant. Et s'il le craquait, alors il enfreignait la loi et un mécanicien viendrait le chercher pour l'emmener à la casse.
Les humains ont créé les humanoïdes il y a quelques siècles de cela. C'est en partie grâce à eux qu'ils ont pu coloniser des exoplanètes. Une fois mis au point, ils les envoyèrent vers les exoplanètes pour commencer à installer une colonie pour y faire venir les humains. Androcorp industrie, c'est le nom de l'entreprise. Celle qui a conçu, dessiné et fabriqué David. C'est aussi celle qui tua Walter. Androcorp industrie fait tourner l'univers. Grâce à leurs humanoïdes ultra sophistiqués, ils ont devancé toute la concurrence, devenant première entreprise toutes galaxies confondues, et de loin.
Une après-midi, alors que Maëlle étudiait une nouvelle espèce découverte, son bas du dos la fit souffrir. N'y prêtant pas d'attention, elle rentra le soir à l'appartement et arrivée chez elle, Maëlle prit un anti douleur et alla s'assoir sur le sofa.
"Etes-vous prêtes ?" dit David, debout au coin de la porte.
"Prête pour quoi ?"
"Eh bien pour le cinéma."
Maëlle avait oublié mais n'était pas mécontente d'en avoir été rappelée. Il passait au cinéma de leur quartier un vieux film des années 2078 que Maëlle appréciait tout particulièrement. Il était sorti lorsque que Maëlle était encore une adolescente qui allait au lycée, qui ne se souciait pas de la vie, qui ne pensait que à ses amis, à son amour. C'est une comédie musical, parlant d'un amour passionné entre deux personnes qui ont tout deux un rêve, mais tout deux ont du mal et vont devoir finir par choisir l'un ou l'autre, l'amour ou le rêve. Maëlle se souvient l'avoir vu trois ou quatre fois quand il est sorti. Il la captivait. Revoir ce film lui redonne le sourire et lui fait oublier sa douleur.
"Oh oui pardon ! Je vais me changer j'arrive !" dit Maëlle une fois sortie de ses pensées.
Maëlle partit dans sa chambre et ouvra son armoire. Elle eut envie de se faire belle, de se faire belle pour ce film qu'elle aime tant, de se faire belle pour la personne qui l'accompagne, peut-être... Emma, le personnage principale porte des robes somptueuses et Maëlle a toujours rêvé de s'habiller comme elle. Alors, malgré qu'elle n'allait pas à un restaurant luxueux, elle sortit sa plus belle robe. Maëlle avait envie de se faire plaisir, de profiter au maximum de cette soirée, de retourner en enfance histoire d'une ou deux heures. Une fois habillée, elle alla rapidement se coiffer les cheveux. Elle ne voulait pas faire attendre David.
"Pourquoi je me dit ça, c'est un humanoïde, il est fait pour attendre, ça ne l'affecte pas" se dit Maëlle.
David attendit, mais lorsque que Maëlle sortit de la salle de bain, il ne fut pas déçu de l'avoir attendue. Maëlle portait une robe vert émeraude qui reflétait la lumière. Autour de son cou était accroché un pendentif d'une pierre bleue nuit. Des petites chaussures à talons beige venait décorer ses pieds avec délicatesse.
"C'est bon, je suis prête ! dit Maëlle en tournoyant sur elle-même faisant voler sa robe. Tu aimes bien ?"
"C'est ravissant, Maëlle" dit David émerveillé par la beauté dont Maëlle faisait preuve dans sa robe émeraude.
Ils sortirent tout deux de l'appartement et marchèrent vers le cinéma. Ils n'étaient pas très loin et les lumières de la ville étaient encore plus brillantes que derrière les vitres de la voiture. Maëlle ne passait pas inaperçue dans les rues de Dalry. Sa robe verte faisait tourner les regards parmi la foule de costumes cravates. Mais Maëlle n'y faisait pas attention, elle était trop occupée à se remémorer le film qu'ils allaient voir. Une fois arrivés, Maëlle acheta les billets et David partit chercher du popcorn au distributeur. Ils se rejoignirent tous deux devant la salle 2 où était projeté le film. Ils entrèrent dans la salle. Elle était vide, complètement vide. De nos jours, les humains ne vont plus beaucoup au cinéma, surtout pour voir de vieux film. De plus, c'était un petit cinéma indépendant, qui passe inaperçu à coté des cinémas appartenant à de grosses entreprises. Ils s'installèrent au milieu de la salle. Les minutes passèrent et personne d'autre ne vint dans la salle. Soudainement, les lumières s'éteignirent et le logo de la production du film apparut.
Voilà 45 minutes que le film avait commencé. Maëlle regardait l'écran avec nostalgie. Devant eux, les personnages étaient au cinéma. Ils s'étaient donnés rendez-vous pour regarder La fureur de vivre. Ce moment, Maëlle l'adorait. Les personnages, qui se détestaient, commençaient à se montrer de l'affection, et doucement, sans se regarder, ils croisèrent leurs doigts. Maëlle, captivée par le moment, sentit un doigt se poser sur le sien, avant que David imite ce que les protagonistes faisaient à l'écran. Maëlle et David ne se regardèrent pas, mais leurs deux mains étaient à nouveau croisées, comme au bord de la rivière. Les protagonistes tournèrent leurs visages pour se regarder dans les yeux. Sans le vouloir, Maëlle fit de même et découvrit les yeux de David qui faisait de même. Les mains de Maëlle commençaient à se liquéfier. Alors que les protagonistes commencèrent à approcher leur visages, puis leur lèvres dangereusement l'un de l'autre, Maëlle resta immobile. Non, elle ne pouvait pas faire cela, de plus ils étaient dans un lieux public. Mais, il n'y avait personne dans la... Non Maëlle devait rester forte et garder sa dignité. David, plongé dans les yeux couleur terre de Maëlle ne bougea point lui non plus, s'efforçant tant bien que mal de s'avancer vers Maëlle, mais ce fichu programme l'en empêchait.
Soudain, chez nos deux protagonistes, la pellicule de leur film s'éteignit, et leurs lèvres n'eurent pas le temps de se toucher. Maëlle avait vu cette scène une bonne dizaine de fois, espérant à chaque fois que leurs lèvres arrivent à se toucher avant la panne de courant. Mais cela n'arriva jamais. Alors, Maëlle décida de changer l'histoire et prise d'un élan incontrôlable attrapa la bouche mécanique de David avec la sienne. David, déconcerté, ferma les yeux, profitant du chaud de la bouche de Maëlle collé sur les siennes. Soudainement, David se sentit débloqué, et sans qu'il eu à enfreindre son code, il rendit son baiser à Maëlle et prit sa tête dans sa main fraîche qui se réchauffa au contact des joues bouillantes de Maëlle. Ils s'arrêtèrent puis se regardèrent dans les yeux. Etrangement, Maëlle ne ressentait aucune culpabilité. Au contraire, elle sentait qu'elle avait fait le bon choix. David, lui, se sentit libre. Sans savoir pourquoi, le code qui l'empêchait d'approcher ses lèvres vers celle de Maëlle venait de céder. Pour célébrer ça, il reposa passionnément ses lèvres sur celles de Maëlle.
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Love Robot
Ciencia FicciónMaëlle viens de perdre sont mari, Walter, et vis désormais seul avec son domestique, un humanoïde nommé David. Dans ce monde futuriste où les humanoïdes sont courant et ne possède aucune émotion, il ce pourrait que David soit étrangement différent d...