Love Robot

-Chapitre 12-

"David ? Où est-ce que tu vas ?" Demanda Maëlle
David ne répondit pas.
"David ? Pourquoi tu ne me réponds pas ? L'appartement est de l'autre côté de la ville ! Et puis qu'est-ce tu veux dire par "Cela sera inutile" ?"
David resta silencieux.
"David ! Tu commences à me faire peur !"
Toujours pas de réponse. Maëlle, paniquée, essaya d'ouvrir la porte, en vain.
"Pourquoi as-tu fermé la porte ? Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce tu me veux ? Tu veux me faire mal? Me tuer ? Ou peut-être tuer mon enfant ?"
"Jamais je n'oserais vous faire du mal Maëlle, vous le savez bien" répondit enfin David. « Mon intention n'était pas de vous faire peur, je suis désolé »

« Mais alors pourquoi tout ce cirque ? J'ai bien vu dès que je t'ai annoncé pour le bébé que quelque chose n'allait pas, qu'est-ce qu'il y a ? »
David regarda dans le rétroviseur, comme s'il se méfiait. Maëlle, le voyant faire, ce retourna pour regarder au travers de la fenêtre arrière.
« Ce n'est pas quelque chose de grave tout de même ? » demanda Maëlle
« Je vous le dirai bientôt, quand on sera dans un endroit plus sûr »
La peur de Maëlle envers David s'atténua pour être remplacée par une peur plus générale. Pourquoi David agissait comme ça ? Maëlle pensa au bébé, elle ne savait pas ce qui allait suivre mais à cette instant, elle se fit la promesse que quoi qu'il allait se produire, elle ferait tout ce qu'elle a en son pouvoir pour le protéger. Maëlle venait à peine de savoir qu'elle allait être maman, mais elle eu le sentiment de l'avoir toujours été, que cet enfant était plus qu'un petit être vivant dans son ventre, et qu'il était en son devoir de le protéger coûte que coûte.

David et Maëlle roulèrent et roulèrent. La nuit commença à tomber. Dehors, le paysage n'était fait que d'arbres aussi grands que les immeubles peuvent l'être. La route était éclairée par des plantes et petits insectes qui luisaient dans la pénombre. Certaines lucioles se confondaient avec les étoiles, étoiles qui se faisaient bien mieux paraître qu'en ville. Malgré la multitude de nouvelles étoiles que Maëlle n'avait jamais vues auparavant, elle reconnaissait toujours cette étoile, qui l'observe plus attentivement que les autres. Elle lui chuchotait des mots doux pour la bercer, à elle et à son enfant, et Maëlle s'endormît paisiblement.

Alors que le deuxième soleil se leva, Maëlle ouvrit ces yeux pour découvrir que les arbres ainsi que les lucioles avait disparu, et avait été remplacées par la ville, à nouveau.
« Je crois que j'ai fait un drôle de rêve David, le petit doit chambouler tout mon cerveau, j'ai rêvé que tu me kidnappais et que... » Maëlle s'arrêta

Ils étaient bien de retour en ville, mais cette ville n'était pas la leur. Elle y ressemblait, cependant les bâtiments, les routes, les voitures, les gens, tous semblaient différents. Un sentiment d'inconfort empara Maëlle. Non, ce n'était pas Darly.
« David, où sommes-nous ? »
« Patience Maëlle, nous arrivons bientôt »
« Je pense que nous sommes assez loin de la maison pour que tu me dises enfin pourquoi ou de quoi nous fuyons! »
David eu un soupir.
« D'accord, mais promettez-moi de ne pas vous fâcher »
« Me fâcher? Pourquoi je me fâcherai ? David tu recommences à me faire peur, qu'est-ce qu'il se passe ? »
David prit la main de Maëlle.

« Maëlle, en temps qu'humanoïde, les émotions sont des choses qui me sont interdites. Je ne suis qu'un tas de ferraille au fond. Je ne suis qu'un vulgaire objet, je connais ma destinée. Je suis créé par l'Homme pour être détruit pas l'Homme. Je ne suis pas, je n'existe pas. Je suis comme tous les autres, conçu de la même manière, ils changent notre apparence mais notre fond est le même. Tous de pâles copies des uns des autres. »
David pivota sa tête vers Maëlle et la regarda dans les yeux
« Et pourtant, je suis et je fait ce que je ne devrais pas être. Seule vous pouvez me comprendre et m'accepter tel que je le suis. Je ne peux vous perdre, je dois rester avec vous. Si je ne suis pas comme les autres ce n'est pas anodin Maëlle. Je suis là pour vous comme vous êtes là pour moi. Rien ne peut nous séparer. Non Maëlle, ce n'est pas normal qu'un humanoïde sente de goût »
Maëlle retire sa main de celle de David.
« Tu m'as mentis ? »
« Non Maëlle ce n'est pas normal qu'un humanoïde ait quelconque fibre artistique ou musicale. Non Maëlle, ce n'est pas normal qu'un humanoïde ressente une affection si profonde pour son maître »
Un silence ce fut. Les yeux de Maëlle étaient brouillés par les larmes. Elle le regardait dans les yeux, sont cœur était perdu.
« Mais pourquoi partir ? Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? »
« Les autorités me recherchent Maëlle. Ils savent depuis le mécanicien que je dois être éliminé, que je suis anormal. J'ai hacké mon système pour brouiller leur pistes. Mais vous le savez tout aussi bien que moi, lorsque que le bébé arrivera, je serai obligé de me faire installer l'extension pour enfant, pour que je puisse m'occuper de lui sans danger. Vous le savez que c'est obligatoire. Et puis, je ne pouvais pas simplement vous dire de ne pas la faire, et si vous ne m'aviez pas cru, et tout de même emmené, vous savez que je ne peux rien vous refuser... Alors voilà pourquoi nous fuyions, nous ne pouvions pas rester là-bas, ils allaient me retrouver d'une manière ou d'une autre. Et alors... Je vous aurai perdu. Je ne peux pas vous perdre, vous avez besoin de moi, je le sais. Et maintenant je n'ai pas que vous à protéger, mais aussi le petit. Je suis désolé Maëlle de vous avoir effrayée. J'espère que vous comprendrez. »

David retourna sa tête vers l'avant de la voiture. Maëlle était toujours en état de choc et continuait de fixer David. Une larme coula sur ces joues rouges.
« Mais me protéger de quoi ? »
Les moteurs de recherche de David s'activèrent. Pas de résultat.
« Je... Je ne sais pas. Je le sais, c'est tout. Je doit rester avec vous, quoi qu'il en soit. Vous savez j'aimerais le savoir moi même. je n'ai pas été envoyé à vous par pur hasard je suppose »